« La loi NOTRe a confirmé le Département dans sa compétence sur les solidaritéS humaines et territoriales », rappelle Jean-Luc Gleyze, pas de raison donc de bouder les quartiers urbains de sa tournée des cantons entamée sur le Bassin d’Arcachon mi-août. Au contraire, dans les perspectives de forts développements de la métropole Bordelaise, les compétences et donc les finances du Département continueront à être mises à contribution dans la ville.
« Appréhender ce que sera demain »Les conséquences du développement urbain au nord de Bordeaux sont déjà incidentes ; par exemple sur le nombre de sorties des pompiers de la caserne de Bruges. « Ils sont passés de 4500 sorties par an à 7000, et la perspective qui se profile est estimée à 10 000 sorties pompiers par an… ça n’est pas neutre à anticiper pour le Conseil départemental qui finance le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours)…. ». De la même manière, le nouveaux quartiers des Bassins à flot, où jaillissent des logements mais aussi bientôt des emplois avec la structuration d’une filière navale, amènera de nouvelles populations. Un développement de la Métropole que le Président du Conseil Départemental voit d’un bon œil, mais « cela nécessite d’appréhender ce que sera demain, que ce soit en termes de mixité sociale, de besoin en insertion ou encore d’accueil en collège, qui sont trois compétences où le Département à la main». Sur ce dernier point, par exemple « il faudra sans doute prévoir d’agrandir les collèges existants ou d’en construire un nouveau afin de pouvoir les intégrer dans nos programmes pluri-annuels d’investissements », explique Jean-Luc Gleyze.
La crainte de l’échec urbanistiqueSur la mixité sociale réussie du futur quartier qui sort de terre Jean-Luc Gleyze est plus interrogatif. Si les bâtiments en cours de construction comprennent à la fois des logements sociaux et des appartements en propriété, il trouve « le quartier très minéral, il y a très peu de végétal, il n’y a pas de vrais espaces publics, les immeubles si parfois très proches les uns des autres, c’est à se demander comment le soleil entrera dans les appartements… » Sa crainte ici, est de voir le renouvellement de certains échecs urbanistiques, tel que Les dalles du Quartier Mériadeck ou les Aubiers, qui pourtant « réussis sur le papier, ne sont pas parvenus à devenir des lieux de mixité sociale et ont eu plutôt tendance à exclure les populations et a créer des phénomène de paupérisation », les propriétaires préférant quittant le quartier, et mettre leur appartement en location. Si le propos paraît dur, Le Président du Département se contente, dit-il, de questionner, « je ne suis pas là pour juger ou condamner ce qui est fait ici, précise-t-il. De toute façon, en tant que Conseil départemental, nous n’avons pas de prise sur ce développement, mais nous aurons des capacités concrètes à gérer », d’où la nécessité d’anticiper.
« Attentif au développement de l’emploi »C’est aussi au regard de cette anticipation sur les futures actions du Département, que celui-ci reste « très attentif au développement de l’emploi productif sur la zone, qui pourra ensuite permettre le développement de service » ajoute Philippe Dorthe convaincu de longue date de la nécessité de redynamisation de l’activité autour de la filière nautique et fluviale. A ce propos, avant de filer sur la visite de l’éco-quartier Ginko que le Président Gleyze estime « un peu différent », les élus se sont entretenus sur les projets du Port de Bordeaux avec Christophe Masson, Président du Directoire de la structure, quant à l’aménagement des bassins à Flots, ainsi qu’avec Louis Coelho, dirigeant de l’entreprise Ateliers de Réparations Maritimes et Industrielles, qui a lui aussi des projets de rénovation et de travaux voués à éviter les nuisances pour les futurs habitants du quartiers.