A Bordeaux, les professionnels de l’urgence sociale tirent la sonnette d’alarme


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A Bordeaux, les professionnels de l'urgence sociale tirent la sonnette d'alarme

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/03/2011 PAR Nicolas César

Ils étaient une centaine à avoir répondu à l’appel du collectif 33 d’urgence social pour manifester devant la préfecture de la Gironde aujourd’hui. Parce qu’ils savent combien les remises à la rue mettent à mal les projets de réinsertion formés durant l’hiver, condamnant les personnes à se dégrader physiquement et psychiquement. « Chaque jour, en Gironde, 50 personnes ne peuvent être hébergées sur le dispositif d’urgence faute de moyens (sans compter ceux qui n’appellent plus par découragement). Au 1er avril, plus de 200 personnes seront à la rue (familles, femmes, enfants, personnes isolées, handicapées,   âgées, malades….) », s’inquiète, dans le cortège des manifestants, Laurent Petit, éducateur au CAIO (Centre Accueil Information Orientation) de Bordeaux. « Ces fermetures ne respectent pas l’Article 73 de la loi Molle qui garantit pour tout citoyen un hébergement », rappelle-t-il.

Une table ronde avec la préfecture, les collectivités et les professionnels de l’urgence
Une délégation a été reçue en préfecture et en mairie de Bordeaux. « Ces rencontres étaient positives. Nous avons eu le sentiment d’avoir été entendus et écoutés sur nos difficultés », se réjouit Laurent Petit. Ainsi, le Préfet leur a promis qu’il allait organiser prochainement une table ronde sur ces questions avec les élus locaux et en les conviant, eux, les professionnels de l’urgence, afin d’apporter des solutions. De son côté, à la mairie de Bordeaux, Véronique Fayet et Nicolas Brugère partagent leur demande de fermer progressivement le plan hivernal, au-delà du 31 mars et entendent l’appuyer auprès du Préfet. Le Préfet, quant à lui, indique, dans un communiqué « qu’en 2010, l’Etat a consacré 13,87 millions d’euros à l’accueil et à l’hébergement des personnes les plus vulnérables contre 12 millions d’euros environ en 2009. Toutefois, il dispose d’une enveloppe pour financer l’hébergement pérenne et d’une enveloppe complémentaire pour financer l’accroissement temporaire pendant l’hiver des capacités d’accueil. Il ne peut donc en aucun cas financer un renforcement de l’accueil hivernal au détriment du fonctionnement des places pérennes d’hébergement ». « Sur le terrain, la situation ne cesse de se dégrader. Et, il ne suffit pas de produire plus de logements pour résoudre tous les problèmes. Certaines personnes ont surtout besoin d’un accompagnement, tellement elles sont restées longtemps dans la rue », précise Laurent Petit.

                                                                                                                         Nicolas César


Crédit photo : Aqui!

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