Solidarité Paysans, ultime recours pour 620 familles rurales


A la demande de l’Union d’associations Solidarité Paysans Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset a rencontré un exploitant en difficulté à Oradour-sur-Glane suivi par l’association. Solidarité Paysans sollicite à nouveau le soutien de la Région.

une poignée de mainPixabay

Plus de 6 500 familles ont été suivies depuis la création des 3 associations Solidarité Paysans Aquitaine, Limousin et Poitou-Charente aujourd'hui

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/01/2023 PAR Corinne Merigaud

L’objectif était clair, montrer à Alain Rousset la nécessité de renouveler la subvention allouée par la Région depuis quatre ans. « On voulait absolument le rencontrer et lui demander de réaffirmer son soutien fort voire de l’augmenter un peu relate Jean Louis Bouillet, président de l’Union, on pense que ce sera réaffirmé sans augmentation mais on n’en sait rien encore. » L’an dernier, la Région avait accordé une subvention de 350 000 euros. La rencontre aura permis de prendre la mesure des difficultés dans lesquelles sont plongés certains exploitants. « Cela a permis au président de se rendre compte, sur le terrain, de la manière dont nous travaillons avec des paysans en difficultés » assure-t-il.

Créée en 2018, l’Union regroupe les trois associations Solidarité Paysans Limousin, Aquitaine et Poitou-Charentes qui aident les agriculteurs depuis trente ans. En Nouvelle-Aquitaine, plus de 6 500 familles ont été suivies.

L’association ne vit que de dons. La cotisation de 25 € au paysan est symbolique, car ils n’ont pas les moyens

Son budget annuel varie entre 700 000 et 750 000 € et a perçu 355 000 € par an en moyenne depuis 2018. « On nous avait proposé 300 000 € pour 2022 mais on a réussi à arracher 350 000 € explique-t-il. » Il espère que la subvention sera reconduite, voire augmentée, pour soutenir les 620 familles suivies par an. Pour le reste,« l’association ne vit que de dons, renchérit Eric Baudron de Solidarités Paysans Poitou Charente. On demande une cotisation de 25 € au paysan, elle est symbolique car ils n’ont pas les moyens, on a les subventions des départements et communautés de communes mais ce n’est pas suffisant. »

Alain Rousset rencontre les agriculteursSolidarité Paysans

L’Union d’associations Solidarité Paysans Nouvelle-Aquitaine a invité Alain Rousset chez un agriculteur en difficulté.


Cette rencontre était déterminante pour la poursuite des activités de l’union régionale. « On est presque le dernier recours des paysans en difficultés, confie le président de l’union, plus de 200 exploitants nous appellent chaque année. Ils se tournent vers nous car, en plus des quatorze salariés répartis en région, les bénévoles sont tous d’anciens paysans ou proches du milieu agricole. Pour un paysan en difficulté, c’est un pair, un collègue presque qui vient l’écouter. »

« 1 400 euros par dossier »

Fort d’un réseau de 150 bénévoles en Nouvelle-Aquitaine, Solidarité Paysans intervient en binôme sur demande de l’exploitant ou de sa famille. Un accompagnement au long cours « 3 ou 4 ans minimum pour les dossiers les plus faciles, jusqu’à 15 à 18 ans, avec un coût de 1 400 € par dossier » précise Eric Baudron. Le premier contact passe par l‘écoute et la prise en compte de la situation psychologique du paysan. « Tant qu’elle n’est pas rétablie, on ne fait rien, ensuite on envisage des mesures pour sortir de la crise » précise-t-il.
Les exploitations de production animale sont les plus soutenues par l’union régionale (56%), bovins viande en tête (27 %), suivies par les grandes cultures (15,8%).

Les responsables de Soldarité Paysans ont relaté leur entrevue avec Alain Rousset.

L’association intervient sur tout type d’exploitation « celles qui ont des millions d’euros de dettes, les ultra productivistes, les petits exploitants, des maraîchers, on a aucun a priori. » Les bénévoles constatent un phénomène nouveau parmi les derniers accompagnés puisque « dans beaucoup de départements, une bonne partie sont des jeunes installés depuis moins de 5 ans, souvent le plan d’investissement est mal monté » signale-t-il.

Chaque année, 150 exploitations sortent des difficultés

Les créances s’élèvent en moyenne entre 300 000 € et 900 000 €, parfois jusqu’à 2,5 millions d’euros. L’association négocie avec les créanciers pour parvenir à un plan de redressement. « Pour plus d’un quart de nos suivis, un redressement judiciaire est mis en place sur 14 ans, pour 9 % c’est une liquidation, dans 50 % des cas on arrive à un règlement amiable » annonce-t-il. Chaque année, ce sont sont 150 exploitations qui sortent des difficultés en Nouvelle-Aquitaine grâce à l’intervention de Solidarité Paysans.
Pour mener à bien ses missions, Solidarité Paysans en appelle au mécénat d’entreprise, les dons pouvant être défiscalisés à 60 %.

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