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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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29/09/2023

Accès au logement : la porte est fermée

Mardi dernier, Bercy, par la main du Haut conseil de la stabilité financière a refusé de remonter de quelques points le taux d'endettement des Français, de 33 à 35% par exemple. Cela aurait ouvert un interstice dans lequel quelques milliers de familles auraient pu se faufiler pour décrocher enfin ce prêt immobilier qu'on leur refuse. Les agents immobiliers, les courtiers en prêts et surtout les candidats à l'acquisition ont espéré. En vain.

Pas davantage de souplesse dans l'application du calendrier d'interdiction de louer des logements réputés passoires thermiques. Et encore un petit coup de rabot sur la loi Pinel destinée à soutenir l'investissement dans le logement locatif ou des réductions de budgets aux acteurs du mouvement HLM. Le budget 2024 de l 'Etat ne lâche quasi rien en faveur du logement, à part une hausse des crédits dédiés à la rénovation, via MaPrimeRenov.

Les signaux forts d'une crise du logement clignotent pourtant de partout. De La Rochelle à Arcachon, de Bayonne à Bordeaux, le prix au mètre carré des logements taquine celui de la région parisienne. Le marché s'est considérablement ralenti mais les prix baissent peu et le coût du crédit augmente. 

Ce double effet n'en finit pas de contrarier les projets immobiliers des jeunes qui se lancent dans la vie active, des familles qui aspirent à s'installer et même de profils qui bénéficient pourtant de salaires confortables. Des étudiants sont contraints cette rentrée de planter la tente sous les fenêtres de l'université de Bordeaux. Au Pays basque des agriculteurs bloquent des transactions hors de prix pour éviter que des exploitations ne muent en résidences secondaires luxueuses. Un peu partout, des élus désespèrent de ne pouvoir mener une politique volontariste du logements à hauteur des besoins de leurs électeurs. Sans oublier la danse du ventre autour de la régulation des locations de courte durée en zone touristique (type Airbnb). 

Sur les territoires, le dossier est déjà brûlant. Dans les indicateurs de l'économie, il pourrait bien faire une entrée fracassante avec des licenciements massifs redoutés dans le secteur de la construction.

La pente régulière vers une crise du logement s'accentue. L'inflation et le coût de l'argent lui font un solide marchepied. Il y a urgence à ce que les banques, les acteurs de l'immobilier, les collectivités et la puissance de l'Etat s'ajustent pour rouvrir les portes. 

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