Trois mois après les municipales, climat délétère à la mairie de Saint Astier


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Trois mois après les municipales, climat délétère à la mairie de Saint Astier

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 24/06/2014 PAR Claude-Hélène Yvard

Elisabeth Marty, devenue maire de Saint-Astier, à l’issue du premier tour des municipales, termine le premier trimestre de son mandat. Et le moins que l’on puisse dire, est que le climat est loin d’être serein au sein du conseil municipal de cette petite ville de 5500 habitants au coeur de la vallée de l’Isle. La nouvelle équipe est au travail et entend bien mener à bien ses projets, dont le celui de la maison de santé pluridisciplinaire communale dont l’enquête publique débute. Mais Madame le maire dénonce l’attitude de l’opposition qu’elle juge « destructive » et surtout celle de l’ancien maire, Jacques Monmarson qui demeure toujours conseiller général. Lassée de ses attaques à son égard, Madame le maire a décidé de réagir et de parler. « Dès la passation, l’ambiance a été tendue. Le 23 mars, Jacques Monmarson a refusé de proclamer les résultats. Je peux comprendre qu’il soit vexé de perdre cette élection, mais très vite, il y a eu des rumeurs de chasse aux sorcières au sein du personnel, que je voulais annuler les principales manifestations de la ville. Il n’en est rien. J’ai beaucoup de respect pour le personnel municipal. Ils sont tous au travail. »  « Lors du premier conseil, le 15 avril, on a baissé de 20 % nos indemnités d’élus et supprimé l’enveloppe pour les frais. Dans un premier temps, Jacques Monmarson a voté contre, puis il s’est ravisé en s’abstenant cinq minutes plus tard, » développe Elisabeth Marty.

Passe d’armes sur le budget communalLe conseil municipal du 16  mai consacré au budget a donné lieu à quelques passes d’armes. » Concernant le budget, nous avons eu des mauvaises surprises. La dette est passée de 9,969 millions d’euros à 10,387 millions, le niveau d’endettement atteint 1848 euros par habitant. M. Monmarson a renégocié un emprunt toxique et a pris une pénalité de 418 000 euros. Il ne l’a pas fait apparaître dans le budget communal, nous avons jugé les budgets présentés non sincères, nous avons tout repris, ligne par ligne avec l’accord de la préfecture, et préparé un nouveau budget avec l’aide du percepteur,  » poursuit Elisabeth Marty. Autre mauvaise surprise pour la nouvelle équipe en place : elle a trouvé 257 000 euros de factures impayées. Pour l’entourage de Madame le maire, la priorité est de remettre les finances à flot. Comment ? Il n’est pas question d’augmenter les impôts. Les dépenses et les investissements seront limités au maximum. Dans le budget communal, la part d’investissement est de 3,9 millions d’euros et la partie fonctionnement est de 8 millions dont une grosse part en charges de personnel. Au delà des aspects financiers, Elisabeth Marty s’estime peu respectée par son ancien adversaire aux élections. « J’ai siégé pendant six ans dans l’opposition, je l’ai toujours respecté. Dans mon premier discours, j’ai rendu hommage à son travail. Mais se faire traiter de minable en conseil municipal n’est pas l’attitude d’un gentleman. Et je souhaite qu’il arrête de se poser en donneur de leçon. » 

La riposte de Jacques MonmarsonDepuis quelques jours, le téléphone de l’ancien maire de Saint Astier n’arrête pas de sonner. Les propos d’Elisabeth Marty repris dans les colonnes de nos confrères la Dordogne libre l’ont supris et déçu. Loin d’être déstabilisé et commençant « à en avoir assez », Jacques Monmarson, joint par téléphone,  riposte. « Premièrement je ne suis pas quelqu’un d’agressif, ni de vindicatif. Oui, ma défaite le soir du premier tour m’a surpris et peiné. J’ai eu quinze jours assez difficiles. J’ai passé 37 ans à la tête de cette commune que j’affectionne par dessus tout. Je n’ai plus rien à prouver. Que Madame Marty nous démontre quels sont ces projets, de quoi elle est capable et nous verrons dans six ans. Elle doit apprendre au lieu de faire preuve d’agressivité. Personnellement, j’ai des doutes sur sa capacité à gérer une commune de cette taille. L’habit est-il trop grand pour elle, l’avenir le dira. Je suis inquiet pour l’avenir de Saint-Astier. Cette année, il n’y aura pas de travaux, alors que certaines rues en auraient bien besoin. »  Au sujet des finances communales, l’ancien maire se défend et réfute toute mauvaise gestion financière en répondant point par point aux attaques de la première magistrate. « Oui, la dette de Saint Astier est importante, mais en matière de finances, il faut voir aussi la capacité à rembourser les emprunts. Entre les dépenses et les recettes, on peut dégager une épargne nette comprise entre 1,6 et 1,8 million d’euros, ce qui est assez exceptionnel pour une ville de cette taille avec un tel niveau d’équipement. » Jacques Monmarson ne sera pas candidat pour la prochaine mandature. Mais d’ici quelques jours, il lance un blog, et s’apprête à constituer une association citoyenne dont l’un des principaux objectifs sera la reconquête de la mairie par des membres de l’actuelle opposition. La première réunion a lieu lundi. De quoi permettre aux Astériens d’entrer dans le vif du débat entre deux élus que tout oppose. 

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