A regarder le match samedi, on se serait presque demandé si l’équipe des Girondins de Bordeaux alignée face à Lorient était bien l’équipe première. Erreurs grossières de placement en défense, manque de justesse technique, de mental… Les Girondins semblent ne plus avoir d’âme. Où est passée l’équipe, qui, sous l’ère de Laurent Blanc était capable d’arracher un match nul face à Chelsea en Ligue des Champions et jouait un deuxième titre consécutif de champion de France ? En fait, les Girondins de Bordeaux sont restés sur la mauvaise fin de saison de Laurent Blanc, il y a un an. A l’époque, sur les trois derniers mois, la « belle » machine était grippée, enchaînant les nuls et les défaites. L’ancien libéro de l’équipe de France semblait désemparée, ne trouvant pas de solutions. A l’évidence, le ressort était cassé. Les rumeurs de départ envoyant Laurent Blanc sur le banc de l’équipe de France étaient incessantes. Mais, ce n’est pas seulement ce buzz médiatique qui a perturbé le groupe. En préférant faire jouer les titulaires en finale de la coupe de la Ligue face à Marseille, Laurent Blanc a probablement brisé une dynamique de groupe. Les habituels remplaçants, qui avaient joué les matchs précédents de coupe de la Ligue n’ont guère apprécié. Or, tout club qui a remporté le championnat de France le doit à l’ensemble de son groupe. A cet égard, les remplaçants ont un rôle crucial. Ils apportent de la fraîcheur, des buts, de l’envie, de la concurrence. Autant de choses qui ont fait défaut à la fin du règne de Laurent Blanc à Bordeaux.
Des erreurs de casting en série
Ensuite, les erreurs de casting se sont enchaînées. Le club a préféré garder Chamakh une saison avec le risque qu’il quitte le club sans la moindre indemnité pour ce dernier. C’est ce qui s’est produit. Quelques jours après la reprise du championnat, Gourcuff est parti à Lyon. Un départ, qui n’avait pas été anticipé. Et, pour remplacer Laurent Blanc, il a été choisi de faire confiance à Jean Tigana qui n’avait plus entraîné depuis trois ans et restait sur un échec à Fulham. Sans oublier, que sa « rigueur légendaire » en tant qu’entraîneur passe difficilement auprès de certains joueurs. Par ailleurs, étant donné que les Girondins n’avaient pu se qualifier à la Ligue des Champions, le club a perdu environ dix millions de recettes et a donc préféré renflouer ses caisses avec l’argent du transfert de Gourcuff plutôt que d’investir massivement pour lui trouver un remplaçant de choix. De même, à l’évidence, Modeste et Maazou n’ont pas le talent pour faire oublier Chamakh. Bref, dans ces conditions, heureusement que le capitaine, Alou Diarra, n’a pas quitté le navire et cédé aux sirènes marseillaises… Compte tenu de toutes ces erreurs, la situation des Girondins n’a rien d’étonnant. Pour renverser cette spirale infernale, des changements s’imposent aujourd’hui, que ce soit au niveau du staff ou des joueurs. Et, il ne sera pas aisé de remonter la barre, tant à ce niveau, il est difficile de construire et de garder une équipe compétitive, qui peut s’effondrer comme un château de cartes au gré de quelques transferts mal gérés…
Photo : Les Girondins de Bordeaux – tous droits réservés
Nicolas César