Les maires de Dordogne dans la rue pour « sauver » la commune


Claude Hélène Yvard

Les maires de Dordogne dans la rue pour "sauver" la commune

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 18/09/2015 PAR Claude-Hélène Yvard

Les 557 maires de Dordogne étaient appelés à manifester ce vendredi matin dans les rues de Périgueux, à l’appel de l’Union des maires, à la veille de la journée nationale d’action. Ils sont 400 à avoir répondu présent, des maires, des adjoints, des conseillers. Ils dénoncent la baisse des dotations de l’état, entamée depuis 2014. La baisse des dotations représente sur quatre ans un manque à gagner de 28 milliards d’euros pour les collectivités territoriales, dont près de 16 milliards pour les communes. Il y avait des élus de tous bords politiques : divers gauche, communistes, de droite, des sympathisants socialistes. On notait pourtant l’absence remarquée des parlementaires socialistes qui n’avaient pas souhaité se joindre à cette initiative périgourdine. Après avoir défilé dans les rues de Périgueux, les élus, soutenus par la population, se sont rendus à la préfecture. Plusieurs maires, principalement de villages ruraux ont témoigné. Ainsi le maire de Champs-Romain, dans le Nord Dordogne, Guy Lastère, a du faire face à la fermeture de l’école du village en cette rentrée de septembre « pour un manque de dix élèves ». Il dénonce au passage la logique comptable de l’Education nationale et souligne tous les frais induits occasionnées par cette fermeture.  » Que devient le personnel de cantine, ou encore l’Atsem de la classe maternelle. C’est à l’équipe municipale de gérer ensuite ces situations et nous avons des obligations vis- à- vis de ces personnels. »

La commune, un des piliers de la République Jean Marc Gouin, le maire du Buisson a aussi témoigné du cas de sa commune qui a connu en quelques mois la fermeture de la perception, la fermeture d’une classe et désormais la fermeture de la gendarmerie. Ensuite, ce fut au tour du maire communiste de Saint Capraise de Lalinde, Laurent Péréa de démontrer ce que ce désengagement de l’Etat pouvait avoir comme incidences financières et sociales sur la vie d’une commune, les activités culturelles, sportives, en somme la vie des gens. Le socialiste Bernard Vauriac, président de l’Union des maires,  a insisté sur l’importance de la commune, comme valeur socle de la République en tant que « garantie de l’unité de la République ». Enfin, à cette manifestion, on a vu de nombreux maires ruraux exprimer plus globalement un sentiment d’abandon vis à vis de la ruralité, de ces communes rurales. Il fut aussi beaucoup question de la fermeture de quatres brigades de gendarmerie : Sainte Alvère, le Buisson de Cadouin, Monpazier et le Lardin Saint- Lazare. 

Quatre priorités pour la DordogneA l’issue de la manifestation, le préfet Christophe Bay a reçu une délégation de sept élus, de différentes sensibilités. Il leur a confirmé une baisse de la dotation globale de fonctionnement de 4% sur 2014, représentant une somme de 57,2 millions d’euros au lieu de 59,6 millions. Il a précisé que la dotation d’équipement avait progressé de 7, 5 %. Il a annoncé quatre priorités pour la Dordogne : le renforcement des aides pour la création des maisons de santé, le déploiement du très haut débit qui représente un effort financier en termes d’investissement de 170 millions d’euros, une amélioration du réseau de téléphonie 3G et enfin un programme de revitalisation des centres bourgs. Le préfet a aussi confirmé la fermeture des quatre brigades de gendarmerie d’ici la fin de l’année. Cela représente une vingtaine de gendarmes. « Il n’y aura pas moins de gendarmes présents en Dordogne, c’est une réorganisation territoriale. » Il a souhaité prendre en compte les souhaits des élus et des populations concernées en annonçant sur Sainte Alvère et au Lardin, la création de permanences au sein des bureaux de poste, par période de demi journées par semaine. Des conventions vont être passées avec La Poste. Sur le Buisson et à Monpazier, le maintien des familles de gendarmes est également prévu. 



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