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PUBLIÉ LE 30/05/2024 PAR Artur BucaillePour sa 9ème édition nationale, et sa 8ème à Bordeaux, le Refugee Food Festival vous emmène déguster des saveurs éparpillées aux quatre coins du globe. L’idée derrière ce festival culinaire, qui se déroule du 10 au 14 juin, est de créer un espace d’échange, de découverte et de compréhension de l’autre, autour d’un ou plusieurs bons plats étrangers. “La cuisine, c’est un puissant outil de partage. Elle peut permettre de rassembler au-delà des différences”, explique Caroll-Ann Cadoux, directrice de la communication chez Refugee Food.
Casser les stéréotypes
Durant la semaine du festival, de nombreux chefs et cheffes du monde entier seront aux fourneaux dans différents restaurants bordelais. Tous « étiquetés » réfugiés, ces hommes et ces femmes veulent, au travers de leur cuisine et de leurs spécialités locales, casser les stéréotypes liés à ce statut. “On a une mission de sensibilisation pour changer les regards sur les personnes exilées. Il faut faire évoluer l’idée que peuvent se faire les gens autour des réfugiés, surtout dans le contexte actuel”, avance Caroll-Ann Cadoux.
Pour la directrice de la communication de Refugee Food, la table semble être le lieu le plus propice à ces changements de mentalité, “En France la cuisine a une place très importante, la table, c’est un espace de rencontre, qui a vocation à mieux comprendre l’autre. Les personnes qui ont des préjugés sont des gens qui ne rencontrent pas l’autre, et là, ils peuvent découvrir des parcours, et ça crée un déclic”.
Des restaurants au rendez-vous
Les restaurateurs et restauratrices bordelais ont aussi été conquis par ce festival, à l’instar de Camille Durand, gérante du restaurant Les Voyageurs, qui proposera un dîner géorgien le 11 juin prochain. Accompagnée en cuisine par Natalia Koiava, réfugiée géorgienne, elle considère que ce festival “est une super initiative. La cuisine, c’est du partage, de l’échange, ça donne du sens à ce que l’on fait”.
AxelCharruaud Le lancement du Refugee food festival à Bordeaux avec Caroll-Ann Cadoux, directrice de la communication de Refugee food (à droite) et Coline De Silans coordinatrice du festival à Bordeaux
Niveau prix, l’addition se veut être accessible au plus grand nombre, sans pour autant nuire aux finances du restaurant. “On a un peu baissé nos prix. Pour l’occasion, on propose un menu à 40 € qui comporte une mise en bouche, un assortiment de 3 entrées, un plat en sauce et un assortiment de dessert. Au total, ça donne 7 à 8 choses à manger”, explique Camille Durand. Une sorte de prise de risque pour ce restaurant qui n’ouvre habituellement pas ses portes le mardi soir, mais qui semble déjà porter ses fruits selon sa gérante, “j’ai déjà des tables réservées, alors que les créneaux de réservation ne sont pas encore ouverts”.
Avec 59% des cuisiniers exilés qui ont eu accès à une opportunité professionnelle, Refugee Food et son festival se veut être un tremplin pour l’insertion sociale de ces hommes et femmes réfugiés, mais aussi pour susciter de l’engagement citoyen chez ceux qui viendront goûter les plats de ces chefs et cheffes.
Au menu du Refugee Food Festival :
Lundi 10 juin : restaurant Marie Curry : atelier apéro syrien
Mardi 11 juin : restaurant Les Voyageurs : dîner géorgien
Du 11 au 15 juin : boulangerie Grain : collaboration boulangère sri-lankaise sucrée et salée
Mercredi 12 juin : restaurant Souquo : déjeuner franco-ukrainien
Mercredi 12 juin : restaurant Kedem : dîner irano-afghan
Jeudi 13 juin : restaurant Les Récoltants : dîner franco-nigérian
Vendredi 14 juin : Le Garage Moderne à la Cité Bleue : soirée de clôture avec banquet et concert
