Mutualisation: Quatre mois, premier survol


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/04/2016 PAR Romain Béteille et Joël Aubert

Métropole et Mutualisation : deux mots qui, depuis le 1° janvier 2016 doivent aller de pair. Tel est le résultat d’une mutation impressionnante, rendue obligatoire par la réforme territoriale. Un changement qui a fait passer le nombre des personnels de la Métropole de 3.000 à 5.100 par le jeu de transferts des communes vers la Métropole. Songeons, par exemple, que 1.500 agents  au service de celle-ci venaient de la ville de Bordeaux, et 600 des communes de l’agglomération. Ce grand brassage ne s’est pas fait, on l’imagine, sans quelques tensions y compris sociales, ni premières  conséquences dans la vie des personnes.  Mais il a  été rendu possible par une volonté politique partagée, celle de la ville centre et de son maire, désormais président de la Métropole, Alain Juppé, au lendemain des municipales de mars 2014 et celle des communes tenues par la gauche, Alain Anziani en tête, le maire de Mérignac et Vice-président de la Métropole, justement en charge de ce lourd dossier de la mutualisation. Une vraie cogestion, à la bordelaise, dont les racines ne datent pas d’hier

A la carte

Eric Ardouin, Directeur général des Services de la Métropole, le rappelle d’entrée de jeu : «  Nous avons choisi une mutualisation à la carte (15 communes concernées ) et des contrats d’engagement ont été signés entre le président de la Métropole et les maires. Nous présentons les compétences mutualisables et, vous, maires, vous nous dites ce que vous souhaitez » Tel était le propos introductif.  A ce jeu, la proximité s’est voulue le maître mot. Les effectifs dans les pôles territoriaux (1) ont triplé, passant de 500 à 1500 «  Nous avons poursuivi la déconcentration des services centraux vers  les territoires »  ajoute Claire Le Merrer, aujourd’hui Directrice des Territoires, au sein de la Métropole et « les agents de ces pôles sont en majorité issus des communes » . Une volonté de créer, en effet, une nouvelle forme de proximité qui se veut une gage de réactivité par rapport à la relation classique du maire et de ses administrés.  

En période de rodage 

 En effet, cette approche a été voulue avec l’ambition affichée de faire en sorte que la commune reste toujours la porte d’entrée du citoyen, de l’usager. Alain Anziani évoque le cas fréquent de celui-ci qui vient en mairie s’informer de l’urbanisme municipal, des formailtés à accomplir pour déposer un permis de construire ; il le fait comme auparavant. Acheminée vers le pôle territorial sa demande sera instruite en dialogue avec la commune et il reviendra au maire de signer le dit permis.

A peine quatre mois après le passage à la mutualisation personne ne se risquerait vraiment à oser une manière de bilan. « Nous sommes dans une période de rodage remarque Alain Anziani ; dans les pôles territoriaux ça se passe plutôt bien, chacun trouvant sa place, même si des difficultés subsistent »  Logistiques d’abord. Eric Ardouin souligne volontiers que c’est un vrai challenge que « de faire déménager quelques 2.500 personnes  qui changent de bureau ». Comprenons qu’il y faut du temps et, qu’ici et là, des préfabriqués en tiennent lieu. Mettre en place une informatique commune en nécessitera aussi. Reste que fin janvier la première paie aux couleurs de la métropole a pu être réalisée et, que pour certains des personnels, venant en particulier des communes, elle s’est accompagnée d’une amélioration liée au régime indemnitaire. La route sera longue mais comme elle a été ouverte avec le souci de ne perdre de vue, ni le service au citoyen ni, à terme, l’efficience économique, elle va mériter d’être empruntée avec curiosité et vigilance.
1. Le Haillan (ouest) , Pessac (sud), Lormont ( rive droite), Bordeaux.

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