Rentrée du réseau TBM : les cinq annonces à retenir


Solène Méric
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 18/09/2019 PAR Romain Béteille

1) Du mieux sur les parkings

Les problèmes causés sur le réseau de transports TBM par l’incendie du parking des salinières sont sur le point d’être (en partie) réglés : la réouverture de l’itinéraire du tram C inexploité pendant trois mois est calée pour le 28 septembre. Les perturbations obt mobilisé quinze véhicules, 35 conducteurs et une vingtaune d’agents pour assurer un service partiel de 7h à 21h. Le parking Arts et Métiers, fermé depuis février (pour cause d’affaissement d’une dale de béton entre le rez-de-chaussée et le premier étage), a réouvert depuis le 2 septembre. Des travaux de reprise du revêtement des sols sur le parking relais Pyrénées (sur les niveaux R1 et R2) seront terminés le 22 septembre. Le parc relais Arlac, lui, sera fermé jusqu’au 27 décembre pour conforter sa structure (piliers et étanchéité). 

2) Bus et tram : des nouveautés

Dès ce mois de septembre, la ligne 58 devient « TBNight » et propose un service de nuit (de 1h30 à 5h30 du matin sans interruption avec un bus toutes les 30 minutes) qui desservira de nouveaux quartiers (Nansouty, Victoire, Capucins, Porte de Bourgogne, Quinconces, Chartrons, Bassins à Flots, Base sous marine et plusieurs boîtes de nuit comme le Theatro, La Dame, l’IBoat et The Base). Ces nouveaux horaires seront valables les jeudis, vendredis et samedi dès ce mois de septembre et jusqu’à début juillet. Selon Chistophe Duprat, vice-président de la métropole en charge des transports, cette nouvelle offre « fait suite à un échange avec les usagers et concerne plutôt les jeunes ». Les horaires sont également améliorés pour les Lianes 10 et 16 (fréquence toutes les 30 minutes contre 40 à 45 aujourd’hui) jusqu’à minuit en semaine et 1h du matin les jeudis, vendredis et samedis et rallongés pour les lignes 20 et 35 (une heure de plus le soir). Les rames du Tram B, qui s’arrêtaient auparavant à la Cité du Vin, sont rallongées jusqu’à « Claveau » avec une fréquence de cinq minutes. Deux nouvelles lignes doivent être mises en service en novembre (en retard de deux mois à cause, selon TBM, des chauffeurs mobilisés sur les itinéraires de substitution du tram C avec l’incendie du parking des Salinières) : la Corol 31 assurera la liaison entre Bassens et le campus universitaire de Talence du lundi au samedi. La Corol 39, elle, est censée « améliorer les liens entre le Technoparc et la gare de Pessac Alouette ». Ce « technobus » sera le premier à emprunter la bande d’arrêt d’urgence de la rocade. Enfin, soulignons que la première partie du tram D (jusqu’à la mairie du Bouscat) doit ouvrir le 14 décembre et que les travaux de l’extension du tram A vers l’aéroport ont débuté cet été, pour une livraison toujours prévue fin 2021. 

3) Ticket to ride

L’un des sujets sur lesquels le réseau ne cesse de tâtonner, c’est la billetique. Repoussé à mars à la rentrée dernière, le lancement des tickets sans contact rechargeables a bien vu le jour en fin d’année. Les nouveaux distributeurs de titres, eux, ont été inaugurés en mars. Depuis mai, on peut, grâce à une application mobile dédiée (Witick), acheter (et valider en bluetooth) avec son téléphone ses titres de transports. Selon les chiffres de Kéolis, le « mi-ticket » a dépassé les 100 000 voyages trois mois après son lancement (et les 35 000 utilisateurs). Attention, cependant, cette offre n’est pour l’instant disponible que pour les tickets de 1,2 et 10 voyages et les pass de 1 ou 7 jours. Pour ce qui est des nouvelles cartes d’abonnement TBM, elle doivent être mises en service début 2020. La billettique commune (un même billet pour les transports en commun et les TER) est attendu pour la fin d’année, sans plus de précision.

4) Sécurité : du mieux au pire

La sécurité des passagers du réseau et celle des riverains qui le côtoient ont des bilans inégaux. Dans le but d’améliorer ce volet, Kéolis a équipé douze rames du tram C de deux « spots flash », censées prévenir de son passage et renforcer l’effet du signal sonore de base. Les effets de ce nouveau dispositif seront évalués « d’ici la fin de l’année ». 45 zones de traversées du tram bénéficient désormais d’un marquage au sol (dont deux fluorescents prévus pour fonctionner de nuit) mettant en scène le rhinocéros « Karlo » (en rapport au poids du tramway, équivalent à 40 « Karlo »). Là aussi, les marquages sont en cours d’évaluation. Un troisième dispositif sonore baptisé « mur du son », sera testé d’ici fin 2019 et déployé sur la ligne A du tramway au niveau de la traversée de la rue Sainte-Catherine. Un quatrième, sous la forme d’un « faisceau rouge d’alerte », se voit remisé, faute de tests non-concluants. Enfin, Hervé Lefèvre, Directeur Général de Kéolis, note une augmentation sensible des accidents entre les tramway/bus et les vélos, multipliés par deux entre 2017 et 2018 (une cinquantaine en 2019). « Le trajet des cyclistes est plus aléatoire que sur les piétons. Il y a plus d’accidents graves que bénins et nos campagnes de sécurité sont en général plus efficaces sur les piétons ». Vigilance donc : à la barre d’un vélo, le tramway est aussi lourd qu’à pieds… Enfin, dans le volet prévention, TBM va mettre en place fin septembre une campagne de lutte contre le harcèlement dans les transports. Pendant quinze jours, quatre affiches à slogans (« Il se conduit comme un porc, je refuse de faire l’autruche ») seront diffusées dans le réseau pour « dénoncer les atteintes sexistes, rappeler les risques encourus et informer les victimes sur les dispositifs d’accompagnement ». Une autre campagne, cette fois pour lutter contre la fraude suivra du 14 au 27 octobre.

5) BHNS, métro, RER : un débat nécessaire

Les gros dossiers mobilités, régulièrement revenus dans les hémicycles politiques locaux ces derniers mois, n’ont pas manqué de faire réagir Christophe Duprat. Qu’il s’agisse d’un BHNS vers Saint-Aubin-de-Médoc recalé en appel, d’un RER métropolitain clairement poussé depuis l’an dernier, d’un réseau de cars express ou d’un métro, pour l’élu métropolitain, le consensus est clair. « Si on n’a rien fait pour résoudre le problème de la capacité et de l’amélioration du réseau d’ici 2030, on se retrouvera face à un mur. Il faut ouvrir le métro au débat, le pire serait de ne pas en discuter parce que personne ne le fera à notre place. Ce n’est pas avec le RER qu’on va réussir à transporter tout le monde. Ce qui primera dans la décision du métro, ce n’est pas les intérêts des uns ou des autres, c’est la question d’une desserte correcte de l’agglomération. Le Plan Climat a fixé un objectif de part modale des transports en commun à 15%. On est passés de 10 à 12% aujourd’hui, mais on a mis des années et des investissements majeurs. Le coût du métro ne doit pas faire oublier que la mise en service du tramway a coûté deux milliards d’euros », a continué le responsable. « Ne rien faire pour la partie centrale ou le développement de nouvelles liaisons serait une erreur. Rien n’empêche d’ailleurs de faire un métro en plusieurs phases comme ça a été le cas dans d’autres grandes villes. Le tracé n’est pas figé, il a besoin d’études plus concrètes mais je pense que le dossier doit être tranché avant les élections ». Ça tombe bien : le dossier du métro bordelais a prévu d’atterrir sur les tables du conseil de métropole en novembre. Plus qu’à espérer qu’il n’y ait pas de bouchons…

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