La Vacherie veut montrer l’exemple


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 07/09/2016 PAR Romain Béteille

Comme un nouveau départ. Le site de la Vacherie, ancienne ferme modèle du XiXème siècle, a été entièrement rénovée pour un projet mélangeant la culture et l’agriculture. Un pari que la municipalité de Blanquefort mène depuis le rachat du site en 2008, après avoir transformé le parc de Majolan. Véronique Ferreira, maire de la commune, nous explique l’idée de base derrière cette réhabilitation qui ouvrira ses portes aux publics pour la première fois le 10 septembre prochain lors de son inauguration. « On a voulu que ce soit un bâtiment qui puisse accueillir du public (avec, donc les normes d’accessibilité que l’on connaît) mais en gardant ce qu’il était. L’idée c’est d’accueillir les groupes scolaires mais aussi de mettre en place une vraie ferme avec plus de 30 hectares en bord de Garonne sur Blanquefort et la construction d’une grande bergerie pour qu’il y ait l’exploitation économique de la part de l’éleveur. On est sur un budget global de 2,3 millions d’euros, 1,4 millions pour la restauration et les échoppes », confirme l’élue PS. 

Un site pluridisciplinaire

La Vacherie, dans le détail, qu’est ce que c’est ? D’abord une « vraie ferme », donc, avec un bail rural environnemental signé entre la mairie et l’éleveur Julien Sarrès qui élèvera, sur les cinq hectares de prairie disponibles, une partie de ses 250 chèvres. Il y fabriquera également son fromage, le tout sans un souci d' »agriculture de proximité ». Mais c’est aussi une importante part d’ouverture à d’autres organismes, via notamment une grande salle de spectacle de 800 mètres carrés avec les stales des vaches restaurées qui feront évidemment partie du décor. La Vacherie sera tantôt le lieu d’accueil de la quatrième édition du festival « Nature » au printemps, celui du marché des producteurs locaux, de l’association Sel des Jalles ou encore de l’association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) locale.

Elle servira aussi pour des spectacles de la nouvelle saison culturelle, notamment via des spectacles qui seront donnés en partenariat avec le Carré des Jalles dans le cadre du nouveau FAB (Festival des Arts de Bordeaux). Enfin, la mairie ne ferme pas la porte à des initiatives extérieures, bien au contraire. « Le but, c’est aussi de faire découvrir un bâti particulier et faire en sorte que les gens se l’approprient. J’attends qu’on ait une programmation atypique mais qui vienne aussi des gens, tant que ça rentre dans le projet de « la culture par la nature ». Ce n’est pas une salle polyvalente », assure Véronique Ferreira. 

Des liens étroits

Cette ferme culturelle et urbaine a toujours été liée à l’école, selon Isabelle Maillé, adjointe à la mairie de Blanquefort en charge du sport et de l’agriculture, qui a tout l’air d’une militante. « Ce qui nous intéressait, c’était de faire connaître le monde agricole aux urbains. On se fait une fausse image du monde agricole donc plus on démarre tôt, plus on comprend facilement les choses », déclare-t-elle ainsi. La Vacherie fait aussi pleinement partie, et on en parle moins, de cette fameuse « agriculture périurbaine », et les projets sur la métropole ne sont pas vraiment légion à la défendre.

Sur Blanquefort, il y a aussi la Couveuse Agricole, une exploitation proche de la forêt de Tanaïs consistant en « l’installation de jeunes maraîchers après une formation en couveuse de deux ou trois ans » sur un parc d’un hectare et demi dont 1600 mètres carrés de serre froide. Elle a été mise en place en 2010. Isabelle Maillé l’assure, « elle sera en lien avec la vacherie, parce que pour l’instant elle est un peu toute seule au nord de la commune. Un réseau va s’installer. J’espère que l’année prochaine, on pourra mettre en place une couveuse agricole d’élevage sur le site ». Et de citer un autre exemple, celui du Haillan où des jeunes ont repris les terres de leurs grands parents et ont demandé à ce que ce soit remis en terrain agricole dans le PLU (Plan Local d’Urbanisme) pour pouvoir l’utiliser en maraîchage. 

Un arrière-fond militant

Et l’adjointe locale l’assure, ce n’est pas l’échec du programme des 55 000 hectares qui va entamer sa motivation : la Vacherie, comme les deux autres projets cités, veulent réellement être des émulateurs pour une reprise en compte de l’agriculture périurbaine. En 2008, lorsqu’il y a eu ce début de réflexion sur le devenir des terrains agricoles en périurbain, on s’est aperçu qu’il y avait 50% de territoires verts et 50% de territoires urbanisés sur la Cub. Aujourd’hui, il y a une prise en compte de beaucoup de maires des collectivités sur la disparition de ces territoires. On est en train de réfléchir sur du maraîchage sur les toits, il ne faut pas non plus se donner bonne conscience en préservant d’un côté mais en détruisant de l’autre les espaces agricoles hors métropole. On est pas là pour donner des leçons, on est juste là pour montrer qu’on peut le faire », précise Isabelle Maillé.

« On a une difficulté de travail entre le monde agricole et le monde urbain. Quand on a commencé à travailler sur la Vacherie, ce monde agricole nous a un peu regardé de haut en nous disant que la question de l’agriculture n’était pas vraiment dans nos compétences. Deux communes ont réussi pour l’instant, c’est peut être une petite fierté ». Le projet de départ de la Vacherie, lui, était un peu trop ambitieux : il voulait non seulement restaurer le site et installer les fameuses échoppes mais aussi construire gîtes et dortoirs. Pourtant, l’idée n’est pas totalement abandonnée, et ces gîtes pourraient même servir pour accueillir des artistes où ce qui est appelé poliement le « tourisme social de proximité ». Mais chaque chose en son temps pour Isabelle Maillé. « On ne va pas tout faire en même temps, on verra comment on avance avec les habitants. L’inauguration, c’est le point de départ ». Mais Véronique Ferreira l’assure, si gîte il y a, ce sera « sans nouvelle construction ». Espérons que l’idée fasse des petits… 

L’info en plus : pour tous ceux qui voudraient découvrir le site de la Vacherie en chair et en béton, une inauguration est organisée le 10 septembre : ferme pédagogique, exposition, spectacles d’art équestre… Pour découvrir le programme complet, rendez-vous à l’adresse www.ville-blanquefort.fr/events/inauguration-de-la-vacherie


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