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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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13/02/2009

Région-département : Les Girondins ne veulent pas périr sur l’échafaud

Certes ils entendent, ainsi, contribuer à nourrir le débat qui sortira des propositions de la commission Balladur mais, face aux risques de bouleversement qui s’annoncent, ils sont sur la défensive et déroulent leurs arguments.
Alain Rousset à la tête de l’Aquitaine mais aussi de l’Association des Régionsde France ne craint pas le sort funeste de quelques illustres devanciers des temps révolutionnaires, quand il raille les propos de tel élu UMP annonçant un bing bangdans l’organisation territoriale. « Ce ne sera pas le bing bang mais le chaos, l’usine à gaz si jamais on doit aller vers cette absorption fusion entre département et région. » Et d’énumérer les incohérences d’un Etat qui se défausse de plus en plus de ses responsabilités vers les collectivités avec aplomb. Que seraient les mille opérations du fameux plan de relance si les collectivités n’y contribuaient pas ? En réalité, pour le président des régions de France le pouvoir n’a qu’une idée en tête : se venger de sa large défaite aux élections régionales de 2004, avant cellesprévues en 2010.
Sur un registre moins directement politique le président de l’Assemblée des socio-professionnels, le CESR, Luc Paboeuf n’est pas moins critique. Il pointe le risque d’un défaut de démocratie. Il est vrai que sur le mode du Conseil Economique et Social national, les CESR voulus par les lois de décentralisation pour débattre, proposer, et ceci à côté des Conseils régionaux, contribuent à l’équilibre des décisions prises. Une démarche originale et d’essence démocratique, puisque y sont notamment représentés le patronat, les syndicats, les associations. « Nous sommes l’assemblée du premier mot » comme n’a pas manquéde le souligner Luc Paboeuf, lors de ces Etats généraux animés par notre confrère Christophe Hondelatte. Beaucoup sont venus y témoigner de la place importante de la Région, en particulier en matière d’innovation et d’accompagnement au développement économique. Entre autres, le chef d’entreprise Alain Ricros fondateur d’I2S, Didier Roux, directeur de la Recherche et développement et de l’innovation du groupe Saint-Gobain.
Alors face à ce consensus, dans une Europe où partout le fait régional s’impose, ce qu’est venu confirmer Jean-Charles Leygues de la Commission de Bruxelles, pourquoi tant d’inquiétudes ? Parce que le travail de la Commission Balladur avant même d’être présenté est obéré par certaines déclarations fracassantes, l’annonce de la fusion département-région qui serait assorti de la création d’un conseiller territorial à double casquette et d’une nouvelle loi électorale qui serait déjà prête et bien plus favorable à la majorité actuelle.
Les Girondins fourbissent donc leurs armes et n’entendent pas périr sur l’échafaud. La bataille politique promet d’être rude, y compris au parlement et singulièrement au Sénat où on n’acceptera pas sans broncher la remise en question du département. Quant à la Région… il est possible qu’elle fasse appel aux citoyens.

Joël Aubert
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