Quatre producteurs de noix périgourdins mutualisent leurs matériels de récolte


Claude Hélène Yvard

Quatre producteurs de noix périgourdins mutualisent leurs matériels de récolte

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/10/2014 PAR Claude-Hélène Yvard

Dans les vergers de noyers du Périgord noir, la récolte de noix touche à sa fin en ce mois d’octobre. Cette année, celle-ci s’annonce très moyenne au niveau des volumes en raison du temps pluvieux lors de la période de floraison. Les calibres sont moyens également. Chez Patrick Pedenon, éleveur et producteur d’électricité et de noix à Nailhac, la station de lavage tourne à plein régme. Les noix récoltées la veille sont triées, lavées. Celles présentant des défauts, les creuses et celles marquées par la maladie, ont été éliminées automatiquement. Deux de ses voisins, également producteurs de noix, Christian Sautet et François Cheyrou, sont à la manoeuvre pour la manutention des remorques. Une personne, un salarié, effectue un dernier tri manuel et élimine les ultimes déchets.

Des vergers de tailles différenteLa particularité de cette station de lavage complète est qu’elle appartient à quatre agriculteurs. Il y a seize ans, Patrick Pedenon, François Cheyrou, Christian Sautet et Bernard Duteil ont décidé d’acquérir leur matériel de récolte en commun. « Nos vergers et nos productions sont de tailles différentes. Personnellement, j’ai dix hectares pour une production qui tourne en année normale entre 12 et 13 tonnes. Cette campagne, je ne ferais pas dix tonnes, plutôt huit.  Nous sommes  tous entre 55 % et 60 % d’une récolte normale. Patrick a une production plus importante avec trente cinq hectares, » explique François Cheyrou. La production de noix des quatre nuciculteurs est sous signe officiel de qualité, AOP noix du Périgord. Patrick Pedenona fait le choix du bio, la demande sur le marché étant forte. François Cheyrou et Patrick Pedenon commercialisent leurs productions auprès de la coopérative Lipéqu, dont le siège est à Objat en Corrèze. 

La récolte de noix est entièrement mécaniséeCollecte entièrement mécanisée Outre la station de lavage acquise en commun, les quatre agriculteurs possèdent un secoueur, et surtout une ramasseuse à noix dernière génération. « Notre récolte est entièrement mécanisée, ce qui diminue considérablement les coûts de main d’oeuvre. En récolte manuelle traditionnelle, il aurait fallu au moins une dizaine de personnes pendant trois semaines à un mois, » souligne Patrick Pedenon. Les matériels achetés en commun représentent un budget global de 200 000 euros. « Pour que l’investissement s’avère rentable pour un seul exploitant, il faut qu’il ait au minimum cinquante à soixante hectares de noyers en production. Aucun d’entre nous n’aurait pu réaliser seul ces achats et bénéficier ainsi de matériels aussi performants, » ajoute Christian Sautet. Au départ, il y a seize ans, les quatre nuciculteurs de Nailhac ont fait le choix d’une CUMA (coopérative d’utilisation de matériel agricole). « C’est le schéma classique et le plus courant. La CUMA a été dissoute il y a plusieurs années : nous avons ainsi économisé 1000 euros de frais de gestion et allégé les tâches administratives, ce qui n’est pas négligeable, » précise Patrick Pédenon. Les matériels sont renouvelés tous les  7 à 8 ans et les choix techniques sont décidés en commun. Chaque nuciculteur conserve la maîtrise de sa propre collecte : le matériel est en commun mais les lots sont différenciés. « Sur nos exploitations respectives, nous avons chacun notre unité de séchage, » souligne François Cheyrou, qui vient d’investir dans ce domaine. Outre l’intérêt économique de cette mutualisation des moyens de récolte, les quatre agriculteurs y voient aussi l’intérêt humain de l’entraide et du coup de main. 

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