La Communauté urbaine de Bordeaux pourrait basculer à droite


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 24/03/2014 PAR Nicolas César

Ce soir, plusieurs fiefs socialistes sont tombées. Carbon-Blanc, haut lieu de Philippe Madrelle, le président du Conseil général de Gironde, est tombé à droite dans les mains d’Alain Turby (51,33% des voix), qui a sévèrement battu son fils, Nicolas Madrelle. Autre symbole, contre toute attente, Le Taillan-Médoc, la ville de Ludovic Freygefond, premier secrétaire fédéral du PS en Gironde, a un nouveau maire, Agnès Laurence-Versepuy. Dans ces deux villes, les « affaires » ont probablement influencé le scrutin. Franck Maurras, l’ex-maire PS de Carbon-Blanc est accusé d’avoir détourné plus de 100 000 euros. Et, son successeur, Nicolas Madrelle a été condamné il y a quelques jours par la justice pour avoir placé en tant que soutiens, dans un document profession de foi, deux des colistiers de la liste adverse… Ludovic Freygefond, quant à lui, est visé par une enquête pour trafic d’influence et prise illégale d’intérêt.

Alain Juppé devrait récupérer la présidence de la CUBEn outre, Artigues-près-Bordeaux ou encore Ambès ont également basculé. Par ailleurs, dans des bastions de la gauche, tels que Pessac et Mérignac, la droite pourrait aussi grapiller des sièges. A Pessac, le candidat de la droite Franck Raynal, qui totalise 37,29% contre 39,37% pour le maire sortant Jean-Jacques Benoît, peut même espérer l’emporter. Et, « nous n’avons perdu aucune ville », s’est félicité Alain Juppé. Même à Villenave-d’Ornon, où le PS espérait l’emporter, le maire UMP, Patrick Pujol a fait son meilleur score, soit 59% des voix. Jusque-là, le rapport de force à la CUB – qui compte 28 communes, 120 conseillers – était largement favorable à la gauche avec 63 élus, contre 57 pour la droite. Vincent Feltesse garde encore espoir et a appelé à un « sursaut » des électeurs de gauche et de toutes les gauches dans les villes d’Ambarès, Floirac, Parempuyre, Pessac, Mérignac et Saint-Médard-en-Jalles où le maire sortant Alain Lamaison est largement devancé. « L’abstention est devenue le premier parti de France », a-t-il regretté, amer. Alain Juppé, quant à lui, n’a pas hésité à dire dès ce dimanche soir : « nous avons probablement gagné la présidence de la Communauté urbaine de Bordeauxé. Une communauté, qu’il avait déjà présidée de 2001 à 2004. Cette fois, l’enjeu est majeur. Il s’agit d’en faire une métropole bordelaise de rang européen d’ici 2030.

Quelques réactions
A Talence:

Alain Cazabonne, Maire sortant UDI réélu avec 50,7% des voix: « Je suis assez satisfait d’être réélu dès le premier tour. Cette campagne n’a pas été facile: j’ai subi beaucoup d’attaques, notamment en ce qui concerne l’immobilier à Talence. Ces critiques, je ne les accepte pas. Ma victoire est une revanche prise face à tous mes détracteurs. »

Monique de Marco, tête de liste de la seule liste EELV sur la CUB, a réuni 16,67% des suffrages: « Je reste très positive face à ces résultats au vu du contexte national actuel. Le taux d’abstention et les difficultés que rencontre la Gauche en ce moment n’ont pas facilité les choses et rendent mon score d’autant plus honorable. Je m’attendais à faire 15%, pas plus. 16,7% est pour moi et mon équipe une vraie victoire. »

Le discours est bien plus abbattu dans le camps du Parti socialite, à l’image de Jean-Baptiste Berny colistier d’Arnaud Dellu qui a réuni 24% des voix: « On est tous extrêmement déçus. On ne s’attendait pas à un tel coup de massue… »

A Villenave d’Ornon:

Martine Jardiné, tête d’une liste d’union de gauche, portait de forts espoirs pour conforter la majorité de gauche sur la CUB, est battue dès le premier tour par le maire sortant Patrick Pujol. Elle a rassemblé 31,03% des voix: « Nous avons résisté comme nous avons pu au fléau par rapport à l’échelle nationale. Le gouvernement actuel est à l’origine de nombreuses désillusions, et cela, nous le payons à l’échelle locale. Je trouve cette sanction très injuste. Quant à Monsieur Pujol, son élection n’a rien de légitime quand on voit le taux d’abstention (41,93%, ndlr). Si l’on fait le calcul, il a été élu par environ un tiers des habitants. Nous allons très vite nous remettre au travail pour faire une opposition forte. C’est l’enjeu principal aujourd’hui.
 
A Bègles:

Noël Mamère
, maire sortant est réélu à la tête d’une liste d’Union de Gauche qui recueille 51,74% des voix, mais l’heure n’est pas à l’autosatisfaction: « Je ne me réjouis pas, même si je suis élu au premier tour. Nous sommes frappés par une double malédiction: le taux d’absentéisme et la percée du Front National, liée à la crise et à la pratique du sarkozysme qui a contribué à civiliser ce parti. Ce ne sera pas un mandat facile, il va falloir reconquérir les déçus, faire de la pédagogie et mettre en place toute une politique publique locale. »
 
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