Depuis un an et demi, une trentaine d’exploitants agricoles de l’arrondissement de Sarlat approvisionnent en produits locaux plusieurs écoles primaires, une maison de la petite enfance, un centre de loisirs du secteur. Cette initiative-pilote a donné l’idée aux élus de la Chambre d’agriculture d’aller plus loin et d’envisager la création d’une plate-forme départementale à partir de plusieurs expériences menées sur les différents territoires de la Dordogne.
Actuellement, une cinquantaine de producteurs locaux, bio ou conventionnels, une quinzaine de petits transformateurs (PME et artisans) et des collectivités sont partie prenantes de cette démarche.
«C’est ainsi qu’est née en septembre la SCIC, société coopérative d’intérêt collectif « Mangeons 24 » dont le siège est au Pole interconsulaire. Cette structure a pour but l’achat et la commercialisation des produits provenant de l’agriculture départementale et de faciliter les échanges entre les collectivités et les producteurs, en étant l’intermédiaire unique.
Légumes, fruits, viande, laitages…
Toutes les filières sont concernées : légumes, fruits, viande, laitages, en agriculture biologique ou conventionnelle, » explique Magalie Gayerie, agricultrice à Saint Rabier, élue à la chambre d’agriculture et présidente de « Mangeons 24 ». L’enjeu est économique, social et environnemental car il s’agit à la fois de valoriser la diversité de la production agricole du département et de permettre aux agriculteurs périgourdins de sécuriser leurs revenus.
L’objectif de « Mangeons 24 » est de trouver de nouveaux débouchés pour le milieu agricole à travers les cantines ou les maisons de retraite, des restaurants afin de proposer des produits locaux de qualité à des prix attractifs. C’est la mission d’Aude Liquière, salariée de la SCIC. « La demande est en constante progression. Actuellement, on estime que près de cinq millions de repas sont concernés. » Pour le moment, la plateforme d’approvisionnement n’a pas de dépôt. Les producteurs doivent, chaque semaine, livrer le restaurant scolaire ou la collectivité concernée, ce qui est fastidieux.
« Un lieu de stockage devrait voir le jour dans les prochaines semaines en Périgord noir. Les choses ne sont pas aisées à mettre en place, mais nous espérons aboutir d’ici début décembre, » précise Aude Liquière. Afin d’assurer un suivi régulier des commandes, trois sites pourraient être créés : un en Sarladais, un à proximité de Périgueux et un en Périgord vert. Un deuxième recrutement est en cours pour la bonne marche de la société coopérative.
Quelque que soit la denrée produite, les agriculteurs disposeront à terme de lieux aux normes pour la conservation et le conditionnement des produits prêts à la livraison. La plateforme d’approvisionnement départementale, avec ses trois lieux de stockage devrait totalement être opérationnelle, à la rentrée de septembre 2012.
Crédit photo: mairie de Sarlat la Canéda
Claude Hélène Yvard