Les agriculteurs périgourdins tentent de mobiliser sur les questions agricoles


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Les agriculteurs périgourdins tentent de mobiliser sur les questions agricoles

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 03/06/2012 PAR Claude-Hélène Yvard

Faire tomber quelques clichés sur l’agriculture d’aujourd’hui et apporter quelques réponses concrètes aux agriculteurs périgourdins, tels étaient les principaux objectifs des débats publics organisés par les deux principaux syndicats agricoles, vendredi 1er juin. Si le premier objectif semble atteint, les propositions concrètes ont été jugées insuffisantes. «Ce département compte 8700 exploitations, 14 000 salariés agricoles. L’agriculture périgourdine avec ses 23 filières constitue un poumon économique. Nous avons l’impression d’être des laissés pour compte. Ce soir, à une exception près,  des représentants de petits partis se sont déplacés, » indique Alex Gouaud, président des Jeunes agriculteurs et éleveur.

Sur la première circonscription, celle de la vallée de l’Isle, cinq candidats ou suppléants ont répondu à l’invitation. Il s’agit de Marie Moulènes, suppléante du député socialiste sortant Pascal Deguilhem, de Pascal Billat, pour Debout la république, de Francis Cortez, Europe écologie les verts, de Florence Valdes, Alliance écologie indépendante, de Fatahi Kuye, représentant le Nouveau centre. Une absence remarquée fut celle du candidat UMP.  Et les syndicats agricoles ont laissé de côté leurs revendications, se laissant prendre au jeu d’un exercice de démocratie participative.

 Ne pas opposer les agricultures

 Cinq sujets ont été traités : le renouvellement des générations, l’environnement, le foncier, les aspects économiques et des problématiques locales, notamment les petites retraites agricoles. Actuellement, le nombre d’installations est loin de compenser les départs. Comment assurer le renouvellement des générations ? Le coût moyen d’un projet d’installation est de 180 000 €. Le premier point concerne l’accès aux financements : ceux ci doivent ils émaner de l’Europe, comme le prône  Fatahi Kuye, du Nouveau centre. Autre frein, l’accès au foncier. Le développement du bio sur de petites surfaces est –il la clef : c’est le point de vue des représentants écologiques. Pour Jean-Philippe Granger, éleveur laitier et président de la FDSEA, « il ne faut pas opposer les différents types d’agricultures. Ce serait une erreur. » Marie Moulènes a insisté sur la nécessité de la formation tout au long de la vie, pour les agriculteurs et les candidats non issus du milieu agricole qui ont un projet. Ces derniers sont de plus en plus nombreux. Pour Francis Cortez, les formes sociétaires doivent être encouragées. Les aides PAC ont été abordées : le mouvement de Débout la République souhaite restaurer des prix minimums garantis et prône une restauration des aides directes aux agriculteurs. Alex Gouaud, président de JA, souhaite que les aides à l’installation soient davantage personnalisées.

 L’épineuse question du foncier

 L’accès au foncier que ce soit pour un projet d’installation ou développement est sans nul doute la question la plus épineuse. Elle touche au patrimoine, aux prérogatives des maires. La Dordogne a perdu 7 % de SAU en dix ans, soit 24 000 hectares. Tous les candidats affichent leur volonté pour arrêter l’hémorragie des terres agricoles :  un tiers passe à l’urbanisation, un tiers deviennent des friches. Florence Valdès avance l’idée d’un stockage de foncier. Marie Moulène défend l’idée de créer par la loi des ceintures vertes autour des agglomérations. Pascal Billat souhaite une hausse de la fiscalité significative lorsqu’une terre change de destination, qu’elle passe d’un caractère agricole à constructible.
Cette question du foncier induit inévitablement la question de la faiblesse des retraites agricoles : 400  € en moyenne pour un retraité périgourdin. N’est-il pas légitime de vouloir vendre ses terres agricole devenues constructibles, notamment en bordure des villes, pour créer de nouveaux terrains à bâtir et se constituer un petit pécule ?  Sur le sujet des retraités, le parti socialiste a développé un plan permettant d’atteindre le seuil minimum de 75 % du SMIC pour une carrière complète. La question du financement rend sceptique la dizaine d’agriculteurs présents dans la salle.

 Le leitmotiv du revenu

 Au cours des débats, les agriculteurs ont évoqué les questions environnementales et surtout les contraintes administratives qu’elles engendrent. Autre leitmotiv, l’impétueuse nécessité de vivre décemment de leur production et d’en tirer un revenu décent. « Nous en avons assez de passer pour des gens qui vivent uniquement d’aides de l’Europe. Nous voulons vivre de notre métier, insiste Alex Gouaud. Certains fraisiculteurs évoquent les distorsions de concurrence sur le coût de la main d’œuvre entre les pays européens. Parmi les idées avancées : on note le développement des circuits courts, le rôle des coopératives, la mutualisation des moyens. Ce débat n’a certes pas apporté toutes les réponses, loin de là. Il aura permis pour certains candidats aux législatives de mieux appréhender les problématiques agricoles. Pour les syndicats, il a eu le mérite de faire tomber quelques clichés sur la gestion d’une exploitation . L’agriculteur est diplômé de l’enseignement supérieur et c’est un véritable chef d’entreprise.

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