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PUBLIÉ LE 20/09/2023 PAR Solène MÉRICSélectionnée comme site emblématique 2023 pour la Nouvelle-Aquitaine par la Mission Patrimoine portée par Stéphane Bern, l’Abbaye Saint-Jean va pouvoir poursuivre ses travaux de réhabilitation. Après 20 ans de restauration des bâtiments monastiques achevée cette année, un important chantier va concerner une autre composante du site : son église, qui ne fait pas partie du circuit de visite. Des travaux importants qui arrivent à point notamment pour la charpente, peu à peu rongée par l’humidité.
Il faut dire que l’Abbaye de Sorde, ancienne bastide landaise, a une histoire riche et longue… Attestée dès le Xe siècle, elle est fondée sur une luxueuse villa gallo-romaine. « Elle se compose désormais de l’église, des bâtiments conventuels, reconstruits par la Congrégation de Saint-Maur aux XVIIe et XVIIIe siècles, et d’un logis abbatial avec ses dépendances de style Renaissance », détaille la Fondation du Patrimoine Aquitaine. Un vaste site dont la particularité majeure, est une galerie souterraine donnant accès direct au Gave d’Oloron, en contre-bas du site. Une structure extrêmement rare, de 70 mètres de long, dotée de plusieurs caves et d’un embarcadère, le tout protégé par un système de toiture enterré et recouvert d’herbe.
Fondation du patrimoine - MyPhotoAgency - Jean-Baptiste Sorin Focus sur l’édifice de l’église au sein du site de l’abbaye de Sorde
Mais le temps et les nombreux conflits de l’histoire passant par là, reste de l’église d’origine« le chevet roman, un portail sculpté et des pavements de mosaïques romanes dans le choeur », détaillent les experts de la Fondation du Patrimoine. S’il ne peut manquer ces trésors, ce que perçoit principalement le visiteur du 21ème siècle, c’est la restauration réalisée par les mauristes, elle-même remaniée au XIXe siècle.
Priorité sur la restauration extérieure
Entre réfection extérieure, intérieure, mises au normes diverses et variées, c’est un total de plus de 5 M€ qui serait nécessaire pour restaurer entièrement l’église estime l’Architecte des Bâtiment de France. Un budget hors norme pour la commune propriétaire et ses 622 habitants. La priorité est donc portée sur la restauration du clos et du couvert de l’église. Une fois correctement couverte et isolée, les dégâts subis à l’intérieur par les parements et décors gravement altérés par l’humidité des lieux, cesseront de s’aggraver.
Concrètement, les travaux qui devraient démarrer au plus tard début 2024, sont prévus en plusieurs tranches entre réfection des toitures et charpentes, et restauration des parements et élévations extérieures. Avec son chèque de 375 000 euros, la Mission Patrimoine vient boucler le budget des 2 premières tranches de cette restauration extérieure dont le montant dépasse les 2 millions € de travaux. Hors Mission Patrimoine, d’autres travaux sont également prévus par la collectivité pour la mise aux normes du système électrique vétuste avec en outre la création d’un éclairage liturgique et de mise en valeur architecturale, ainsi que la mise en accessibilité de l’église.
Fondation du patrimoine Le Chèque de la Mission Patrimoine a été remis vendredi 15 septembre en ouverture des Journées du Patrimoine en présence d’Olivier Genty (FDJ), Françoise Laborde (Maire de Sorde-l’Abbaye), Gérald de Maleville (Délégué régional Aquitaine Fondation du patrimoine), Jean Mortier (Délégué départemental des Landes Fondation du patrimoine), Jean-Marc Lescoute (Président de la Communauté de Communes du Pays d’Orthe et Arrigans et Rachel Durquéty (Vice-Présidente du Département des Landes).
L’objectif de ce chantier est de pouvoir réintégrer l’église à la visite complète du site qui ne couvre pour l’heure que le logis abbatial et des bâtiments conventuels. L’ambition ici est d’apporter une valorisation touristique à l’édifice. Soucieuse de développer cette dynamique autour du tourisme, la commune, a par ailleurs entrepris les démarches pour être labellisée Petite Cité de Caractère. Un label d’attractivité qui s’ajouterait au classement du site aux titres des Monuments historiques depuis 1910, et à son inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des Chemins de Compostelle. Un classement qui fête d’ailleurs ses 25 ans cette année à travers, notamment, une conférence organisée samedi 23 septembre.
Par ailleurs, la campagne de dons auprès de la Fondation de France se poursuit : fondation-patrimoine.org
