Jacques Pomiès, président du Bureau national interprofessionnel du pruneau : « nous sommes optimistes pour l’avenir ! »


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Jacques Pomiès, président du Bureau national interprofessionnel du pruneau : « nous sommes optimistes pour l'avenir ! »

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Publication PUBLIÉ LE 15/07/2013 PAR Sybille Rousseau

@qui ! : Ces derniers mois, la filière pruneau a connu des difficultés financières dues, notamment, à la concurrence chilienne. Quelle est la situation aujourd’hui ?
Jacques Pomiès :
Il est vrai que depuis quelques mois, nous subissions une très forte concurrence de la part des Chiliens. La production chilienne était montée en puissance avec des coûts de revient nettement inférieurs aux nôtres. Les Chiliens venaient même nous concurrencer sur nos marchés traditionnels européens. Nous étions donc fortement mis à mal dans nos problématiques de commercialisation et, donc, de production, par ricochet.
Mais, aujourd’hui, la tendance est en train de s’inverser. Nos amis producteurs chiliens rencontrent quelques problèmes qu’ils ne connaissaient pas jusqu’alors, à savoir, une augmentation du coût de la main d’œuvre. En effet, le Chili est un pays producteur de cuivre. Actuellement, cette matière première flambe. C’est donc tout naturellement que les travailleurs saisonniers s’orientent vers ce secteur d’activité. Le monde agricole est, du coup, délaissé et ce manque de main d’œuvre entraîne une perte de récolte. Le peu de volume de pruneaux produit a besoin d’être valorisé à la vente. D’où, une remontée des prix. Cette situation est plutôt favorable pour nous. Mais, nous ne ressentirons ces effets qu’au premier semestre 2014, car les contrats avec les distributeurs sont déjà signés !

@! : Quelle est la santé financière et morale des pruniculteurs ?
J.P :
J’espère que les pruniculteurs se portent bien ! En tout cas, leur santé financière n’est pas au beau fixe. Ils traversent une phase de doute. Et, depuis que j’ai pris la direction du BIP, il y a un peu plus d’un an, je m’emploie et je m’attache à lever ces doutes. Une tâche qui n’est pas très évidente vu le contexte mondiale compliqué dans lequel nous vivons. Nous avons donc du mal à passer des messages positifs. Aussi, nous avons beaucoup de progrès à faire tant au point de vu de la production que de la transformation. Nous devons entreprendre les évolutions nécessaires matérielles, agronomiques et commerciales, pour que les agriculteurs retrouvent un intérêt certain à produire des pruneaux et les transformateurs à les leur acheter et les valoriser.

@! : Quelle est votre politique pour que les pruniculteurs soient plus compétitifs ?
J.P :
Une de mes missions, dans le plan de reconquête de la compétitivité du pruneau d’Agen, est de faire évoluer la partie séchage du pruneau. Nous y travaillons d’ailleurs avec nos services techniques interprofessionnels en partenariat avec des entreprises comme Maître Prunille. Notre objectif est de trouver le nouvel outil de séchage de main qui nous fera économiser 50% de notre coût de revient d’ici 5 ans. Le chantier est important et c’est un véritable challenge que nous allons gagner, je l’espère…

@! : Aujourd’hui, quel est le rendement ?
J.P :
Aujourd’hui, un hectare de prunier produit en moyenne 3,8 tonnes de pruneaux, ce qui fait trois fois plus de prunes fraîches. L’objectif est d’arriver à six tonnes. Alors qu’au Chili un verger qui ne produit pas six tonnes de pruneaux est un verger non rentable ! Donc, vous imaginez la marge de manœuvre que nous avons ! Mais, nous, nous visons six tonnes avec un autre produit, le PRUNEAU D’AGEN. C’est un autre produit ! Point !

@! : Malgré les difficultés financières que rencontre votre filière, vous avez souhaité, une nouvelle fois, participer pleinement au Grand Pruneau Show et distribuer gratuitement des dizaines de tonnes de pruneaux. Pourquoi ?
J.P :
Les producteurs de pruneaux s’inscrivent dans la fidélité. La participation au Grand Pruneau Show est, pour nous, une image non seulement du produit mais aussi de notre moral. Les agriculteurs sont très attachés à leur terroir, à leur image et à leur produit. Le Grand Pruneau Show, pour nous, c’est vraiment une vitrine incontournable !

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