Influenza aviaire : pour les Périgourdins, « la priorité est de se préoccuper de l’avenir »


Claude Hélène Yvard

Influenza aviaire : pour les Périgourdins, "la priorité est de se préoccuper de l'avenir"

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 10/02/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

La filière gras du département de la Dordogne représente 600 producteurs : 400 pour la filière courte et 200 pour la filière longue. Avec les emplois induits, on estime entre 3000 et 3500 personnes touchées  économiquement par l’influenza aviaire.  Il s’agit d’une filière emblématique pour la Dordogne. Pour faire face à cette crise sanitaire qui touche une filière jusque là relativement épargnée et calmer la colère qui gronde dans les campagnes, la chambre d’agriculture de la Dordogne souhaite préparer la sortie de crise au mieux. « Notre préoccupation première, dans ce contexte de sanitaire est de se préoccuper de l’avenir. Les indemnisations envisagées par l’État ne couvriront à peine que 10 % des pertes réelles des producteurs, alors autant se prendre en main, tenter de trouver des solutions ensemble, insiste Yannick Frances, vice-président de la chambre d’agriculture.

L’unité face à la criseLa première étape a été franchie lors de la réunion qui s’est tenue hier au pôle interconsulaire. Pour la première fois, producteurs de palmipèdes gras, intervenants de la filière courte et longue, étaient réunis autour d’une même table, pour discuter, échanger, trouver ensemble des solutions. « Aujourd’hui, nous sommes tous dans la même galère. Nous ne savons pas comment va se passer la reprise de production, à l’issue du vide sanitaire, imposé  par le ministère de l’agriculture. Les interrogations sur l’avenir de nos exploitations sont les mêmes. Ce soir, nous sommes toujours en attente des dispositions précises de l’arrêté. Le point positif est que la filière en Dordogne soit enfin unie, » témoigne un producteur à l’issue de la réunion. 

La première priorité de la chambre consulaire est que chaque éleveur reçoive le même niveau d’information. Depuis, l’apparition du premier cas le 27 novembre en Dordogne, les producteurs sont dans le flou. Et ceux qui ont vu leur cheptel abattu n’ont pas reçu la moindre indemnisation.  C’est pourquoi la chambre d’agriculture organise une réunion  à laquelle sont conviés tous les producteurs, le mardi 16 février après midi au Pôle interconsulaire. Un vétérinaire présentera le virus, les services de l’État viendront expliquer l’arrêté ministériel. Les modalités de l’arrêté paru aujourd’hui devrait permettre d’avoir une production de foie gras pour les fêtes de fin d’année. Les éleveurs pourront s’informer des mesures fiscales, sociales, bancaires dont il pourront bénéficier : reports de cotisations de la MSA, assurance, reports d’échéances, mesures de chômage technique pour ceux qui ont des salariés. L’arrêté tant attendu est paru ce 10 février et précise donc la durée du vide sanitaire imposé aux éleveurs et sans surprise,  il va durer un mois, du 18 avril au 16 mai 2016. Durant cette période les professionnels n’auront plus aucun canard ou caneton sur leurs exploitations et devront nettoyer et désinfecter toutes leurs structures (parcours, bâtiments etc.). Mais les contraintes sanitaires seront durcies à compter du 1er juillet.


Une première étapeCette réunion du 16 février, de toute la filière gras, n’est qu’une étape dans le calendrier fixé par les responsables de la Chambre d’agriculture. « C’est une nouvelle organisation qui se met en place. Il faut préparer au mieux cette reprise d’activité, pour tous. Le but est de pouvoir commercialiser des produits dès cet été, pour ne pas rater la saison des marchés de producteurs, » martèle Yannick Frances. Un groupe va travailler sur les approvisionnements en canetons. C’est environ 300 000 canetons qu’il faudra dans un laps de temps très court pour faire repartir les exploitations. Les couvoirs de Vendée, d’Alsace , non concernés par cette crise seront-ils en mesure de servir tout le monde et à quel prix ? Un autre groupe va travailler sur les prix payés aux producteurs. « Les prix vont augmenter. Pour que la filière puisse repartir économiquement, il n’y aura pas d’autre choix, indique Yannick Frances.  Le foie gras  du Sud Ouest ou du Périgord risque d’être plus  cher à Noël. Combien les consommateurs seront-ils prêts à débourser pour en déguster ?

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