Famille Michaud Apiculteurs met en place « l’IRM du miel »


Famille Michaud

Famille Michaud Apiculteurs met en place « l’IRM du miel »

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/02/2016 PAR Jean-Jacques Nicomette

C’est un fait. On trouve de moins en moins de miel dans le monde. Depuis 19 ans, la France a par exemple perdu  68% de sa production. « D’où la nécessité de protéger le produit » explique Patricia Beaune, responsable du laboratoire de Famille Michaud Apiculteurs.

D’une manière générale, une directive européenne définit ce que l’on attend de la qualité d’un miel, tout comme on le fait par ailleurs pour le vin.

Les critères sont multiples. On cherche à repérer les molécules qui vont jouer un rôle de « traceurs de fraîcheur ». On tient compte du taux d’humidité qui va assurer la bonne conservation du produit : moins celui-ci contient d’eau plus longtemps il pourra être utilisé.

On s’intéresse aussi à la diastase. C’est-à-dire à l’enzyme de l’abeille qui permet de transformer le nectar en miel et qui constitue l’un des moyens de garantir l’authenticité de ce dernier.

Couleur, sucres, pollen : tout y passeFamille Michaud  ne s’arrête pas là. L’entreprise, qui refuse 30% des produits qui lui sont proposés, effectue en effet de multiples analyses  pour  caractériser les appellations des miels qu’elle va mettre en pot.

Elle en examine  la couleur, mais également le pH (taux d’acidité) qui varie d’un produit à l’autre. Il en va de même pour le profil des sucres, simples ou complexes : fructose, glucose, saccharose etc.

Les grains de pollen toujours présents dans le miel, même en quantité très réduite, sont aussi étudiés. « Ils nous permettent de dire quelle espèce de fleur l’abeille a butiné et dans quelle quantité. Pour bénéficier de l’appellation miel de châtaignier, il est par exemple nécessaire d’avoir un taux de 93% de pollen de cette plante. Ce qui indique que l’insecte a butiné exclusivement sur celle-ci».

Un produit très surveilléRestent les contrôles de goût. Car, comme les grands noms du vin, Michaud possède ses « nez » et ses « palais », au total une dizaine de personnes ayant une capacité d’expertise sensorielle. « Lorsque toutes ces vérifications sont faites, nous donnons une appellation florale et géographique qui est apposée sur les étiquettes de nos produits ».

Plus de 2 000 appellations florales et géographiques de miel ont été répertoriées sur terre

La démarche est exigeante et très encadrée.  « Un miel ne peut être garanti 100% sain et naturel que s’il a été examiné par un laboratoire compétent » poursuit Patricia Beaune. Celui dont  l’entreprise des Pyrénées-Atlantiques s’est dotée est accrédité depuis 2013, et contrôlé tous les ans par le COFRAC, un organisme français lui permettant de bénéficier d’une norme internationale (ISO 17025).  Entres autres suivis…

Résonance magnétique nucléaire : une premièreA partir du mois de mars, une nouvelle étape va être franchie par l’entreprise, qui développe notamment la marque « Lune de miel » et dont le siège se trouve à Gan, au sud de Pau. Celle-ci va en effet se doter d’une technologie de résonance magnétique nucléaire. Ce que l’on peut comparer à une IRM du miel nécessitera un investissement global de 2 millions d’euros et l’amènera à tripler la surface de son laboratoire.

« Plus d’une quinzaine d’analyses différentes sont nécessaires pour tester la qualité globale des miels, caractériser les appellations et repérer les fraudes éventuelles » dit Patricia Beaune.

« En une seule opération, la RMN nous permettra de vérifier plusieurs facteurs : l’absence d’adultération d’un produit, le spectre des sucres, certaines molécules traceurs de fraîcheur et, à terme, les appellations florales. Nous allons gagner du temps, de la précision et accroître un niveau de fiabilité déjà important ».

Une base mondiale de donnéesFamille Michaud, qui travaille avec 500 apiculteurs en France et 1 700 à l’extérieur de nos frontières (dont l’Espagne et l’Italie « qui ont de très beaux miels »), en profitera également pour élaborer au cours des années qui viennent une base mondiale de données des miels. Ce qui, estime-t-elle, devrait renforcer sa position d’expert dans ce domaine.

Aujourd’hui, plus de 2 000 appellations florales et géographiques ont été répertoriées sur terre. D’autres restent à découvrir. L’entreprise béarnaise a ainsi chargé l’un de ses collaborateurs d’explorer « tous les territoires méconnus en matière de miel ». Cet Indiana Jones de la ruche est sur la route neuf mois par an.

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