Dordogne : en pleine crise laitière, le Gaec Rhéa 66 parie sur l’avenir


Claude Hélène Yvard

Dordogne : en pleine crise laitière, le Gaec Rhéa 66 parie sur l'avenir

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/04/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

Florent Claudel n’est pas fils d’agriculteur. Mais depuis son plus jeune âge, il est passionné par l’élevage. Cette passion le conduit à poursuivre des études agricoles, un baccalauréat professionnel et un BTS obtenus au lycée agricole de Coulouniers-Chamiers. Puis il intègre le service de remplacement départemental en tant que salarié. Il travaille principalement sur deux exploitations laitières dont celle de son oncle et sa tante Patrick et Sandrine Gaillard, à Montagnac la Crempse.  « Le lait, cela a toujours été une évidence, malgré la crise et les cessations laitières. je crois encore à l’avenir de cette production, » souligne le jeune homme qui est très investi dans le syndicat  départemental prim’Hosltein. 
Assez rapidement, Florent fait part à son oncle et sa tante du désir de s’installer. L’exploitation laitière de Sandrine et de Patrick compte alors 70 vaches et 112 hectares de SAU pour une production laitière de 525 000 litres livrés à Fromarsac et une production de chataignes sur 4 ha mais actuellement sinistrés  par le Cynips. C’est une exploitation dédiée à l’activité laitière où les investissements sont réguliers et dont les objectifs sont d’assurer le confort et la performance du troupeau, notamment au niveau génétique. 

Augmenter le cheptel et le foncier

« Très vite, nous avons estimé que l’arrivée de Florent pouvait donner un nouveau souffle à notre activité. Mais cela impliquait inévitablement d’augmenter le foncier d’une vingtaine d’hectares et la production de lait. Il fallait aussi augmenter le cheptel d’une dizaine de têtes, précise Sandrine Gaillard.  » Nous pensions alors qu’avec un prix du lait autour de 320 euros les 1000 litres, l’augmentation de la production laitière devait permettre de sortir un troisième salaire. Pour nous, il était important de conserver le même niveau de revenus, nous avons encore trois enfants à charge, précise Patrick.
Mais c’était sans compter sans une nouvelle chute des prix du lait. Patrick et Sandrine Gaillard et Florent vont retravailler ensemble le dossier d’installation avec la Chambre d’agriculture, l’organisme de gestion. Sandrine a un vieux projet qui lui tient à coeur, utiliser le surplus du lait produit sur la ferme et le transformer en yaourts, tout en continuant à livrer le même volume à la laiterie. « Mon idée  de départ est de fournir les petites collectivités, notamment les cantines scolaires, et non pas la vente en directe à la ferme ou sur les marchés. » Grace à cette  diversification, le dossier de Florent aboutit. Malgré le lien de parenté, il est considéré comme un hors cadre familial. D’un point de vue juridique, c’est la forme sociétaire qui est retenue. Ainsi le Gaec Rhéa 66 voit le jour avec une SAU de 132 ha et un cheptel augmenté à 80 têtes. Sandrine, qui exerce de nombreuses responsabilités professionnelles, prendra en charge la production de yaourts et la commercialisation, Patrick et Florent, la conduite du troupeau.

Premiers yaourts commercialisés

Les yaourts sont commercialisés sous la marque le Petit GaillardLe Gaec investit 130 000  euros dans un laboratoire agréé aux normes européennes, pour pouvoir livrer les petites collectivités. Cet investissement devrait être subventionné à hauteur de 40 % dans la limite de 120 000 euros, par le conseil régional. Le prévisionnel prévoit qu’au bout d’un an à deux ans d’activité, la production de yaourts atteindra  de 2 à 4000  par semaine, pour une valorisation à deux euros le litre. Les premiers yaourts nature et à la vanille sont commercialisés depuis une dizaine de jours à la ferme et dans quelques épiceries du secteur. Un souci de santé contraint Sandrine à moins produire pour l’instant qu’initialement prévu et aussi à réduire ses responsabilités professionnelles. « Le volume de production de yaourts va augmenter au fil des mois, sur un rythme moins rapide que prévu, en raison de ma santé. J’ai commencé à démarcher les établissements scolaires.  Le point positif est que notre P’tit Gaillard plait beaucoup en terme de goût. L’arrivée de Florent sur l’exploitation est une vraie bouffée d’oxygène. Son installation nous permet de voir l’avenir avec un certain optimisme. » En 2015, il y a eu en Dordogne deux installations de jeunes agriculteurs en production laitière alors que les cessations laitières ne cessent de progresser. 

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Dordogne
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles