Aqui! : Quel est le secret de cette belle et longue réussite?
Bruno Ducom : Notre principale force c’est le dynamisme des équipes de jeunes et leur continuel renouvellement . La règle veut que l’on ne puisse conserver des responsabilités au sein du comité d’organisation au-delà de 35 ans. C’est vrai qu’aujourd’hui, en raison de la réduction des nombre des agriculteurs, certains d’entre nous approchent parfois les 40 ans. Mais, toujours, notre principe reste de détecter un jeune, de le mettre au travail, et de le faire monter. C’est pour cela que le Comité Foire ne s’essouffle jamais. L’autre point c’est que la foire a lieu début février, à une époque où les conditions climatiques laissent du temps libre aux agriculteurs pour se rendre dans notre hyper-marché de l’occasion. Notre situation géographique, au carrefour des régions Midi-Pyrénées et Aquitaine, et de quatre départements est aussi un atout.. Mais notre foire est très professionnelle. On ne vient pas à Barcelonne pour faire la fête, mais pour faire des affaires. Et il faut dire que le soutien que nous apporte depuis le début le journal « Sud Ouest » est précieux.
@! : Que trouve-t-on comme matériel à Barcelonne? On a l’impression que les grosses machines gagnent du terrain?
B.D. : Il y a de tout, depuis les tracteurs au matériel de travail du sol. Du gros et des moins gros. Car nous ne sommes pas ici dans la Beauce,mais dans un pays de moyennes exploitations. Les surfaces moyennes ne dépassent pas 50 hectares. En revanche la qualité des matériels présentés s’est nettement améliorée. Avant, on y trouvait pas mal de vieilleries. Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Le parc s’est assaini et on voit de beaux matériels.
@! : Qui sont les apporteurs?
B.D. : Les concessionnaires et marchands de matériel agricole, mais aussi les particuliers. Les premiers, qui sont une centaine, viennent d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées. Les seconds sont 200. Les uns et les autres semblent satisfaits. Sur 100 concessionnaires, on en dénombre que deux -et encore c’est pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la foire- qui y ont renoncé. Les autres nous sont fidèles depuis le début. Ils restent, et demandent même davantage de place. Mais c’est difficile de leur donner satisfaction. Tout l’espace est occupé. Les acheteurs sont pour la plupart originaires du sud-ouest. Mais nous voyons parfois des Polonais, des Marocains, et bien sûr des Espagnols.
@! : Avez-vous une idée du nombre des visiteurs, du niveau des affaires, et de l’impact économique de la Foire sur la petite région?
B.D. : On estime autour de 100 000 en trois jours le nombre de visiteurs, lesquels il faut le dire, sont aussi attirés par la présence de nombreux camelots. C’est beaucoup plus que la foire de Baraqueville ( Aveyron) qui ne réunit que 25 000 personnes. Le niveau d’affaires doit se situer entre 5 et 8 millions d’euros. Il y un impact économique certain ,mais difficile à cerner, sur les concessionnaires dont les affaires sont activées sur trois mois, sur le commerce, les hôtels, les restaurants, les banques, etc. Le Comité a également créé un emploi permanent. Mais les gens ne se rendent pas compte du travail que représente l’organisation. Car nous sommes tous des bénévoles, et il nous faut y consacrer pas mal de temps.
@! : Quels sont les points forts en 2008?
B.D. : Comme chaque année, le débat du samedi matin (10h, salle des fêtes) cette fois sur le thème « comment nourrir la planète demain ». A signaler aussi le marché aux bovins qui prend de l’importance et que nous comptons développerlors des prochaines éditions. Autre moment important le samedi dans cette région de rugby: la projection sur grand écran du match France-Irlande.
Recueilli par G.Garrouty
Notre photo:Bruno Ducom (Ph Aqui)