Les frères Rooryck ont créé Value feet en 2014. Aujourd’hui, ils révolutionnent le monde équin avec la création de fer à cheval sur-mesure. Delysis est une technologie que Maxime et Thibault Rooryck ont inventé. Elle permet, à l’aide d’un Scan 3D du pied du cheval et un logiciel dédié, un fer sur-mesure adapté à sa discipline, ses contraintes et les pathologies de l’animal. Située à Canejan, l’entreprise collabore avec des professionnels de la maréchalerie, c’est-à-dire soit un vétérinaire, soit un maréchal-ferrant.
5 ans. C’est le temps qu’il aura fallu à Thibaut Rooryck et son frère Maxime pour développer une technologie de pointe. Accompagnés d’ingénieurs spécialisés, l’entreprise Value feet, située à Canejan, a créé Delysis. Il s’agit de concevoir des ferrures complètement adaptées pour les chevaux. A l’étage de leur usine de production, à l’abri du bruit des machines, Thibault Rooryck explique le chemin parcouru. « On est passionnés de chevaux et on s’est mis dans une volonté d’entreprendre », raconte le jeune chef d’entreprise. Interpellés par le métier de maréchal-ferrant, les deux frères ont compris qu’il y avait une carte à jouer dans le domaine. « Le process du maréchal n’a pas évolué depuis des centaines d’années. »
Ce qui peut paraître assez dingue. 95% des chevaux sont équipés avec des fers en acier ou aluminium. C’est pourquoi ils ont mis au point 12 combinaisons de matériaux (acier, aluminium, carbamate, caoutchouc…).
Sur-mesure
Mais alors, comment ça marche ? C’est très simple. Il s’agit exactement du même principe que les dentistes et les prothèses dentaires. C’est-à-dire que le maréchal-ferrant effectue un scan 3D du pied du cheval. Celui-ci est ensuite « lu » par un logiciel qui va permettre de réaliser, en quelques minutes, un fer sur-mesure et adapté à la discipline du cheval (galop, jumping…) et ses contraintes physiques. Les frères travaillent avec les professionnels de la maréchalerie. Soit, un vétérinaire ou un maréchal-ferrant mais aussi directement avec certains cavaliers.
Si aujourd’hui cela est rapide, il a fallu cinq ans au binôme pour développer cette technologie. « On a dû tout inventer de A à Z car rien n’existait. C’était un boulot énorme ! », se remémore Thibault Rooryck. Tout a été créé : scanner, logiciel, adaptation des machines… Et pour arriver à cette base de technologies, ils se sont entourés d’ingénieurs.
Unique
Mais le plus dur n’était pas fait ! « Il ne faut pas oublier que notre interlocuteur, c’est un maréchal-ferrant. C’est quelqu’un qui n’est pas du tout apte à utiliser de la technologie. Donc on avait aussi cette difficulté de devoir vulgariser quelque chose qui est complexe ». Un travail qui paye puisque aujourd’hui, ils sont les seuls au monde à proposer ce service. « Le fait qu’on ait développé notre technologie nous donne une capacité à faire ce que ne font pas les autres. » Depuis un an, cette technologie est mature et fiable à tel point qu’elle n’est plus développée ni modifiée.
Les projets futurs restent très présents dans l’esprit des frères Rooryck. Actuellement en pleine levée de fonds, l’objectif est de « réellement s’internationaliser ». Car aujourd’hui, l’export représente déjà une part non négligeable de leur chiffre d’affaires. « On travaille déjà avec la Canada ou l’Australie, mais la distance nous apporte des coûts trop importants. »