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PUBLIÉ LE 24/07/2013 PAR Claude-Hélène YvardThomas Veillon, jeune périgourdin devenu tétraplégique suite à un grave accident de baignade, a un rêve : celui de passer un jour son permis de conduire. « Je vis seul, de manière tout à fait autonome. Je travaille. Pour devenir totalement indépendant et être libre, il me manque qu’une seule chose. Pouvoir conduire seul une voiture. » Mardi après midi, Thomas Veillon a pu prendre place à bord d’une voiture et la piloter. Ce fut pour lui une véritable émotion. « Je n’ai jamais conduit, à l’exception d’auto-tamponneuses. J’avais 15 ans quand j’ai eu mon accident. Là, j’ai de vrais sensations de conduite. »
Ce projet un peu fou est né d’une discussion avec Pascal Candotto, directeur de l’entreprise bordelaise ACA, adaptation automobile, spécialisée dans l’aménagement de véhicules pour personnes handicapées. « Nous travaillons sur des pathologies lourdes ( tétraplégie, myopathie) . Notre souci est trouver des solutions uniques et adaptées aux besoins de chacun. Ce que nous développons avec Thomas, nous ne l’avons jamais fait. » La société travaille en partenariat avec des professionnels de la route dont une auto école spécialisée et le centre de rééducation de la tour de Gassies pour les tests et les essais.
Un prototype
Le prototype du véhicule conduit par Thomas a été présenté mardi au pôle interconsulaire de la Dordogne. L’entreprise a mis au point plusieurs joysticks pour permettre de diriger le véhicule équipé d’une boite automatique. La voiture se conduit avec un joystick que Thomas manie avec son menton. Les marches arrière et avant se font grâce à une commande occipitale. Pour l’instant, Thomas a encore besoin d’un co pilote pour les actions d’accélération et de freinage. « Pour rendre la conduite de Thomas complètement autonome, nous devons développer de nouveaux logiciels et de nouvelles solutions techniques en tenant compte des capacités physiques de Thomas, explique Marc Noël, ergothérapeute chez ACA. A terme, les indications de changement de direction (clignotants) devraient être commandés par la voix. Le coût global de ce projet est évalué à 130 000 euros. Ce projet ambitieux est soutenu par de nombreux partenaires dont l’association périgourdine CZ13 qui a remis un chèque de 21 120 euros mardi après-midi.
