Une nouvelle opération coup de poing des producteurs de lait périgourdins


aqui.fr

Une nouvelle opération coup de poing des producteurs de lait périgourdins

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/08/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

Aujourd’hui, il ne reste seulement que 400 éleveurs laitiers en Dordogne, dont la majorité a plus de 50 ans. Et pour ces agriculteurs, la situation devient invivable. Les trois quarts ne se sortent plus de salaire depuis six mois, sans évoquer certaines situations personnelles délicates. Mardi soir, ils étaient une douzaine, principalement des administrateurs de la Fédération départementale des producteurs à manifester devant l’usine de transformation Fromarsac ( Groupe Bongrain-Savencia) à Marsac sur l’Isle. « Une opération commando qui se voulait calme mais déterminée, comme le souligne Pierre Veyssi, responsable de la FDPL. Portant des masques d’animaux, les éleveurs ont tagué le bitume devant l’usine  et planté des banderoles où sont inscrits des messages durs « assassins » ou encore « génocide ».

Situation pire qu’en 2009
« Actuellement le prix  payé aux producteurs pour Salencia se situe à 266 euros les mille litres. Le groupe Lactalis frôle les 250 euros pour son prix de base national. Et nous savons d’ores et déjà, que  ce prix n’augmentera pas d’ici la fin de l’année. Il y a deux ans, le prix du lait était encore à 380 euros les mille litres, mais il n’a cessé de dégringoler. Ce soir (NDLR Mardi), nous voulions marquer le coup.  » Pour les éleveurs laitiers de Dordogne, la situation est pire que celle du printemps 2009, car elle dure depuis plus d’un an et demi. Plus grave aucune solution de sortie de crise ne se dessine. David, éleveur en Gaec familial avec ses parents, dans le secteur de Thenon, à la tête d’une exploitation 110 ha, pour un cheptel de 160 mères et une production d’1,5 million de litres témoigne. « Nous devons sortir quatre revenus, puisque nous avons un salarié. Il faut payer les charges, les fournisseurs. A 33 ans, mes investissements ne sont pas achevés. Avec un prix de base de 265-266 les 1000 litres, c’est impossible de se sortir un revenu. Je n’ai pas d’autre choix que de poursuivre. L’arrêt d’activité est impossible, car il faut produire pour payer les dettes, les charges. » 

« Nous sommes en situation de servage »

 Pierre Veyssi va plus loin « aujourd’hui, nous sommes redevenus au temps des seigneurs. Et nous sommes des serfs. Avec les contrats, nous sommes pieds et poings liés avec les transformateurs. » Il estime que la fin des quotas laitiers, intervenue au printemps 2015,  fut une belle bêtise, prise par la France et d’autres pays européens ». La production laitière européenne a en effet explosé, si bien qu’aujourd’hui la question de la régulation de l’offre se pose avec acuité.  Un an après d’importantes manifestations coup de poing, rien n’a changé.  Tous les leviers ont été activés : reports d’investissements, renégociation de prêts, échelonnements, soutiens publics mais aujourd’hui, ces solutions ne suffisent plus. Et les éleveurs  périgourdins ne veulent pas baisser les bras. Ils ont demandé un rendez-vous à Germinal Peiro, président du Conseil départemental et auteur d’un rapport national sur la filière laitière et ils n’excluent pas d’autres actions. 

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Dordogne
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles