Comment tendre vers la mixité homme/femmes dans le milieu du numérique ? Pour tenter de répondre à cette question, l’école d’ingénieurs Efrei a organisé à Bordeaux deux journées portes ouvertes destinées prioritairement aux lycéennes les 20 et 21 février. Ce dispositif, nommé Programm’Her, existe déjà depuis février 2023 sur le campus de Paris mais à Bordeaux, c’était une première.
Il accompagne le développement de l’école installée aux Bassins à flots depuis 4 ans. « Le but c’est de présenter les métiers du numérique et de garder un pourcentage minimum de 20 à 23% de filles dans nos classes », explique Enora Guillou, chargée de promotion et de communication du campus bordelais de l’école. « On cherche surtout à ce que les lycéennes intègrent des écoles du numérique, pas forcément la nôtre », ajoute-t-elle.
Rencontrer les actrices du secteur numérique
Au cours de ces deux journées, une vingtaine de filles et quelques garçons ont pu participer à des ateliers de découverte et d’initiation aux métiers de la tech. Le mardi 20 février, la banque Floa, située à quelques mètres du campus de l’Efrei, a ouvert le bal en présentant pendant plus d’une heure et demie le quotidien d’employées spécialisées dans la data. Le jeune public a ainsi pu découvrir les CV et missions de Laurie Courtant, data analyst, ou encore de Florence Canal, data scientist.
« On crée des modèles mathématiques pour pouvoir traiter les données qu’on reçoit« , explique cette dernière, en citant par exemple le modèle permettant de calculer la probabilité qu’un client soit un fraudeur avec les informations détenues par la banque. Virginie Lange, employée dans la data depuis 20 ans et aujourd’hui chief data science chez Floa, explique l’importance que revêt l’arrivée de la nouvelle génération dans le milieu du numérique.
Un secteur qui ouvre grand les bras aux jeunes
« La moyenne d’âge est de 32 ans, c’est important de pouvoir compter sur des personnes expérimentés. Mais quand j’ai commencé, Python (un langage de programmation très répandu aujourd’hui, ndlr), ça n’existait pas », indique-t-elle alors que de nombreuses lycéennes dans la salle font « 6 heures de Python par semaine » dans le cadre de leurs spécialités informatiques.
Virginie Lange a également profité du moment pour parler de deux informaticiennes « qu’elle admire » : Aurélie Jean, autrice de livres dans lesquelles elle raconte son quotidien de femme dans le milieu, et Nelly Chatue Diop, une chercheuse camerounaise « passionnante » fondatrice de la start-up Ejara.io de cryptomonnaie.
Est-ce que le format de journées portes ouvertes destinées aux femmes est une bonne solution pour les secteurs souffrant d’une non mixité ? En tout cas, le Program’Her est parvenu à remplir une salle de classe pour sa première édition. « J’aime bien la programmation et l’imagination, j’aimerais bien aller dans le jeu vidéo », confie une lycéenne pendant l’atelier de Floa.
Plus loin, un profil plus atypique, une étudiante en première année de médecine, souhaite se réorienter dans la tech. Selon La grande école du numérique, 30% des employés du secteur sont des femmes. En continuant d’intégrer le langage informatique dans les cursus lycéens et en organisant des rencontres avec des femmes pour des femmes, le secteur peut espérer avancer vers la mixité.