Sur l’A 89, un scénario catastrophe pour un exercice grandeur nature


Claude Hélène Yvard

Sur l'A 89, un scénario catastrophe pour un exercice grandeur nature

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/06/2015 PAR Claude-Hélène Yvard

Il est 20 h 22, sur l’autoroute A 89, dans le tunnel de la crête des Guillaumaux, dans le sens Brive Périgueux, lorsqu’un bus percute un véhicule léger. Un incendie se déclenche. Plusieurs automobilistes se retrouvent  ainsi pris au piège. A l’entrée, un conducteur perd le contrôle de sa voiture. C’est le sur accident. De nombreuses victimes sont à déplorer. Fort heureusement, cette scène est un scénario écrit par le service interministériel de défense et de protection civile pour tester la réactivité et la coordination des services de secours si un tel accident survenait pour de vrai, dans un secteur où circulent de nombreux autocars pendant la saison touristique. 

Le scénario met en scène un bus et plusieurs véhicules légersDès l’alerte donnée, les ASF sécurisent l’accès au lieu de l’accident, en fermant l’autoroute dans le sens Brive Périgueux entre les sorties 18 et 17. A 20 h37, les premiers sapeurs pompiers arrivent surles lieux dans une épaisse fumée. Les véhicules de secours ne peuvent pénétrer dans le tunnel. Plusieurs automobilistes sont pris au piège. C’est à pied et fortement équipés que les pompiers prennent en charge les premières victimes. Certaines sont très sérieusement touchées. Le nombre de victimes n’est pas déterminé mais le bilan s’annonce lourd. Rapidement, les premiers sapeurs pompiers présents sur les lieux prennent la mesure de l’ampleur du sinistre. Les renforts arrivent de Sarlat, Périgueux. Au vu de la gravité de la situation, la préfecture est prévenue.

Une cellule de crise est déclenchée et c'est la préfecture qui coordonne les opérationsCellule de crise en mairie de Beauregard Une cellule de crise est activée à la mairie de Beauregard. Il est 21 h 20. C’est le représentant de la préfecture qui va désormais assurer le commandement  et la coordinations des opérations. Depuis la salle du conseil, autour du sous préfet, Jean PhilippeAurignac, il y a des représentants de la direction départementale des territoires, du conseil départemental, du SDIS, des ASF. Pendant ce temps là, dans le tunnel, l’incendie est maitrisé.  Quatre SMUR sont sur place, ainsi qu’un poste médical avancé du SDIS. Mais ce qui inquiète, c’est l’évacuation des victimes.  Cela reste la priorité. Vers quels hôpitaux les envoyer ? Certaines sont en urgence vitale absolue. Le centre hospitalier de Périgueux annonce par la voix de l’agence régionale de santé, que leur service de réanimation est saturé, cela semble le cas sur celui de Brive.  Reste -t-il de la place à Bordeaux, ou Toulouse ? Doit on mobiliser des hélicoptères., combien ? Si oui, dans quelles conditions peuvent t-il se poser sur l’autoroute et en toute sécurité (En situation réelle, l’autre voie dans le sens Périgueux Brive aurait été neutralisée et fermée à la circulation, ce n’a pas été le cas pour l’exercice). Les communications avec le lieu de l’accident se font uniquement par radio sur fréquence sécurisée. Très régulièrement, un point est fait sur les forces en présence, l’évolution de la situation, les moyens matériels, le bilan humain. C’est le représentant du préfet, qui assure la communication avec la presse. Le bilan est lourd : 31 personnes ont été impliquées dans cette accident. 18 personnes sont indemnes et sont prises en charge par la protection civile et la cellule d’urgence médico psychologique, qui se trouve à la mairie de Beauregard. Deux décès sont à déplorer, dont le chauffeur du bus, six blessés sont en état d’urgence absolue, cinq en urgence relative. Par souci de vérité, l’identité des victimes est communiquée à la presse.  

Les services de secours doivent faire face à de nombreuses victimes fictivesSimulation en conditions réelles Cette simulation en conditions réelles a mobilisé les personnels de plusieurs institutions, services de l’Etat, notamment le service départemental d’incendie et de secours avec 80 pompiers sur le terrain, la gendarmerie, les SAMU de Dordogne et de Corrèze (Brive, Périgueux, Bergerac, Sarlat), l’Agence régionale de santé, la direction départemental des territoires, 9 membres des ASF, la Protection civile, la Croix rouge, les directions des routes des Conseils départementaux de Corrèze et de Dordogne, au total près de 200 personnes.  Les élèves de l’école de Police de Périgueux jouaient les victimes. Cet exercice se déroule tous les trois ans. Le débriefing (sans la presse) qui a suivi cette opération servira à compléter ou corriger les applications de la mesure Novi (nombreuses victimes) des dispositions Orsec départementales. 



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