La filière pruneaux du Lot-et-Garonne paye aujourd’hui les conséquences d’une malheureuse nuit de gel au mois de mars dernier. La récolte 2008 de prunes d’ente atteindra à peine la moitié de son volume habituel. « Certains transformateurs craignent de ne pas avoir suffisamment de produit pour faire tourner les usines » déclare Serge Bousquet-Cassagne, pruniculteur. Heureusement les professionnels disposent chaque année d’un stock report de 25 000 tonnes qui devrait permettre de maintenir l’activité. « Les industriels doivent se recentrer sur des marchés prioritaires. Ainsi, pour la campagne présente, le marché français, qui absorbe habituellement 35 000 tonnes de pruneaux au minimum, sera privilégié. En revanche, les marchés à l’exportation tels que la Russie, l’Algérie et l’Europe seront abandonnés » reconnait Patrick Léger. Il se murmure également que les transformateurs pourraient importer du produit chilien afin de pallier la pénurie. Quoi qu’il en soit, face au manque à gagner, un accord interprofessionnel a été négocié par les pruniculteurs. Ils seront payés 8,5% de plus au kilo, en regard du prix de 2007. « Les producteurs gagneront moins mais ne perdront pas d’argent. Il faut préciser que l’augmentation du prix des intrants, et notamment du gaz pour le séchage des fruits, a de très fortes incidences sur le coût de production. Pour couvrir la flambée du coût de l’énergie, il aurait fallu que nous obtenions 14% de mieux au kilo de prunes d’ente » conclut Patrick Léger.
Elisabeth Uminski