La Chambre d’agriculture de Dordogne et sa centaine d’agents (dont les deux tiers de conseillers) ont un nouveau directeur depuis le 1er avril. Au sein de l’institution, ce n’est pas un inconnu. Il s’agit de Michel Campagnaud, 58 ans, entré en 1982. Fils d’agriculteur, il a suivi à l’origine une formation de fromager. « C’était mon métier de base, j’ai appris à faire des fromages, des yaourts, du beurre à l’école nationale d’industrie laitière dans le Jura, après un BTA agricole obtenu au lycée agricole de Coulounieix-Chamiers. » Il est entré à la Chambre d’agriculture en 1982 : « Je devais y rester une seule année. C’était la première année, où l’on commençait à mener des actions pour les agriculteurs en difficulté. C’est Edith Cresson qui avait souhaité à l’époque que les chambres s’occupent de ces exploitants en situation délicate, « se souvient il.
Ensuite, il devient conseiller pendant seize ans dans le Ribéracois, où il fait de la formation pour les agriculteurs. Il se spécialise sur les grandes cultures et sur l’irrigation. Il a notamment contribué à mettre en place deux gros réseaux collectifs d’irrigation sur le secteur. En 1998, il arrive à Périgueux pour prendre la responsabilité du service hydraulique, notamment pour l’appui aux collectivités irrigantes. ll prend ensuite la responsabilité d’un service qui chapeaute l’irrigation, les grandes cultures, et l’arboriculture jusqu’en 2015, où il est nommé directeur adjoint aux côtés de Josette Marrant.
L’animation territoriale est essentielle
« J‘ai assuré l’intérim du service élevage, mise à part le tourisme et la promotion, je suis passé par tous les services, » s’amuse t-il. Comme il le souligne lui même, on est toujours apprenti, j’ai appris mon métier, j’ai appris à gérer, à manager et désormais, j’apprends la stratégie et de financements, plaisante t-il. L’homme, également maire de Villamblard depuis 2011, sait que la tâche n’est pas facile, avec un budget de 9 millions d’euros et 4,3 millions d’impots, la Chambre peine de plus en plus à trouver des financements. « Nous sommes de plus en plus tributaires des appels à projets. « On est une des chambres qui a plutôt un bon taux de réussite sur les appels à projets nationaux ou européens. Nous sommes plutôt bien organisés en interne dans ce domaine, précise Michel Campagnaud.
Plusieurs chantiers attendent le nouveau directeur, notamment le renforcement des liens avec les collectivités locales pour créer de véritables partenariats. « Les communautés de communes investissent de plus en plus dans l’économie, et l’agriculture, c’est de l’économie. Elles ont besoin d’être accompagnées. Notre rôle, c’est d’être sur le terrain et de fédérer entre les dfférents acteurs, agriculteurs, collectivités, l’ensemble des intervenants du monde rural. De plus en plus on a besoin d’avoir des projets de territoire qui sont partagés. Pour moi l’objectif général, avec le soutien des élus, c’est l’animation territoriale. Elle devra être renforcée. » L’autre gros chantier pour la Chambre d’agriculture, qui reste prioritaire, est bien évidemement la transmission- installation. « On perçoit actuellement un regain d’intérêt pour l’activité agricole avec des porteurs de projet qui ne sont pas issus du milieu. Les installations hors cadre familial représentent plus de la moitié des installations. On a un gros travail avec les exploitants qui souhaitent céder pour que leurs fermes ne partent pas au partage. »