Manifestation FDSEA JA : forte mobilisation en Aquitaine


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Manifestation FDSEA JA : forte mobilisation en Aquitaine

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 05/11/2014 PAR Sybille Rousseau et Claude Hélène Yvard

A Périgueux, la FDSEA et les JA avaient appelé à une journée morte pour l’agriculture en Dordogne. De mémoire de Périgourdins, on n’avait pas vu une telle mobilisation des agriculteurs, à laquelle se sont joints des salariés des organisations professionnelles, de la chambre d’agriculture depuis au moins une bonne vingtaine d’années. Ils étaient plus de 500 sans doute 600 à arpenter dès la fin de matinée les rues de Périgueux, dans un esprit plutôt bon enfant, sans volonté de casse ou de détérioration. « Nous sommes là pour exprimer notre ras le bol, des contraintes, des contrôles. On va rendre visite à ceux qui nous emmerdent, nous persécutent. Aujourd’hui, est venu le temps de l’action, pas celui des beaux discours, a indiqué Yannick Francès, le président de la FDSEA de la Dordogne. Les manifestants se sont d’abord réunis dans la matinée sur les allées Tourny, près du Conseil général et de la préfecture autour de 75 tracteurs qui avaient convergé des quatre entrées principales de l’agglomération périgourdine vers le centre ville.

A Périgueux, aux allées tournyLe cortège, dans un esprit bon enfant, mais déterminé, a rendu visite à la Direction départementale des territoires, où ont été déversés les premiers tas de fumier, puis à la direction du travail et ensuite à la trésorerie générale. Au total, les agriculteurs ont déversé une quarantaine de bennes de fumier, lisier malodorant à souhaits mais aussi des plumes, du bois, des déchets agricoles. Après une pause déjeuner tardive vers 15 h 30, le cortège, composé de tracteurs, d’exploitants agricoles, de futurs agriculteurs, de salariés des organisations,  s’est à nouveau retrouvé devant les grilles de la préfecture.

A Périgueux, du fumier devant la direction du travail

L’ambiance prend alors une autre tournure. Les murs du Conseil général et de la préfecture ont été assaillis par des projections d’oeufs, complétés par quelques pétards. Les barrières protégeant les deux bâtiments publics ont été rapidement enlevées. Les grilles de la préfecture ont été aspergées de lisier,  de plumes, décorées de banderoles où il est écrit que les agriculteurs ne veulent pas mourrir. Vers 16 h 45, la manifestation manque de peu de dégénérer.  Certains manifestants, dont vraisemblement des personnes extérieures au milieu agricole, mettent le feu à des palettes. Le feu est rapidement éteint par des pompiers.  La manifestation peut se disloquer dans le calme.  Aucun dégât notable n’est à déplorer, mais il faut nettoyer la ville. Depuis le milieu d’après midi, les agents de la municipalité ont entamé le grand nettoyage de Périgueux et s’activent pour que tout rentre dans l’ordre très rapidement. Pour Jean Philippe Granger, président de la chambre d’agriculture, ainsi que pour le président des JA et de la FDSEA, cette manifestion à Périgueux est une réussite : elle va marquer les esprits.  « Nous sommes 36 500 agriculteurs à manifester aujourd’hui en France, 600 à Périgueux avec 80 tracteurs. Aujourd’hui, nous avons reçu le soutien de la population qui a compris ce que représentait l’agriculture dans ce département. Nous espérions la visite des six parlementaires, nous ne les avons pas vus. Certains ont téléphoné. Ce sont les grands absents de cette journée. Nous avons démontré que l’agriculture périgourdine veut continuer à vivre. » Une rencontre entre les parlementaires et les responsables professionnels est prévue prochainement. 

A Périgueux, devant les grilles de la préfecture, l'ambiance est plus tendue en fin d'après midi

200 à Agen, un millier à PauA Agen, 200 agriculteurs et une quinzaine de tracteurs étaient positionnés devant la Direction départementale des territoires, avenue de Colmar. Pas de blocage mais juste des barrages filtrants afin de distribuer gratuitement 600 kg de pommes, 5 tonnes de fumier et du terreau et, « ainsi, faire comprendre à la population que ce fumier là nous ne pourrons plus l’utiliser quand la nouvelle carte des zones vulnérables sera adoptée ! », explique Jean-Luc Poli, le président de la FDSEA47. Dans une atmosphère calme et un esprit bon enfant les militants FDSEA/JA ont distribué des soupes administratives au personnel de la DDT pour pousser un coup de gueule contre « cette surenchère administrative qui pollue notre quotidien ».

Mobilisation FDSEA JA 47 distribution pommes

En début d’après-midi, les représentants des syndicats ont été reçus à la DDT par le directeur du site ainsi que par le préfet du département Denis Conus. « Une entrevue qui s’est très bien passée, assure Jean-Luc Poli. En ce qui concerne les zones vulnérables, au point de vue national ça commence à bouger doucement, donc nous allons rester mobilisés sur ce dossier-là. Cela prend une bonne direction. On retrouverait un peu de pragmatisme et de logique pour l’avenir au niveau de ces zones qui seraient réduites et qui seraient beaucoup plus ciblées. Au lieu d’être sur l’ensemble d’une commune, elles seraients sur un secteur bien particulier. »

 

Mobilisation FDSEA JA 47 ambiance bon enfant

 

Benoit Parisotto président des JA47

Benoit Parisotto, président des JA47 : « Les JA (Jeunes agriculteurs) ont décidé de se joindre au mouvement pour montrer qu’avec toutes ces mises aux normes et contraintes administratives la situation devient de plus en plus tendue pour s’installer. Aujourd’hui, en Lot-et-Garonne, nous ne dénombrons quasiment plus d’installations bovin-lait. Nous constatons également de gros problèmes de main d’œuvre. Nous peinons à trouver de la main d’œuvre qualifiée. C’est pour cette raison que nous souhaitons valoriser les centres de formation. »

 

 

 

Mobilisation FDSEA JA 47 distribution fumier

 A Pau, plus d’un millier d’agriculteurs venus des Pyrénées-Atlantiques et des Landes ont manifesté dans le centre de Pau avec tracteurs et banderoles. Les slogans ne manquaient pas (« Halte aux idées Foll »… « Halte au génocide agricole ») pour dénoncer l’excès de contraintes réglementaires que subit la profession. Dans la foule réunie à l’appel des FDSEA et JA des deux départements, on remarquait notamment la présence des responsables de Maïsadour et de Euralis.

A Pau, ils étaient un millier d'agricuteurs venus des Pyrénées  Atlantiques et des LandesCe qui a amené Christian Peès, le président de la coopérative basée en Béarn, à rappeler que 20% des emplois en France sont issus de l’agriculture et de l’agro-alimentaire. François Bayrou, le maire de Pau, est venu apporter son soutien aux manifestants qui ont déversé des déchets issus du maïs devant les grilles de la préfecture.

Quelques avancées dans « l’ attente d’actes concrets » A l’issue de la rencontre avec le préfet de Région, Michel Delpuech, mercredi soir, Isabelle Caumet, directrice de la FRSEA Aquitaine s’est déclarée « satisfaite d’avoir été entendue, que la porte des négociations se soit ouverte ». Ceci étant, « nous attendons des actes concrets », poursuit Henri Bies-Péré, président de la FRSEA. Il reconnaît quelques avancées sur plusieurs de leurs sept revendications. Ainsi, « le préfet s’est engagé à nous aider à faire en sorte que deux plats sur trois soient d’origine française dans la restauration hors foyer (RHF). Il y a des possibilités dans les appels d’offres au niveau local ». Un point d’autant plus important ici que l’Aquitaine est la première région en termes d’emplois agricoles. « Sur la demande d’abandon de l’application du compte pénibilité à l’agriculture ou le zonage de la directive nitrates, les choses semblent aussi susceptibles d’évoluer, alors que l’on nous disait que c’était impossible il y a quinze jours », rappelle Henri Bies-Péré, président de la FRSEA. 

Avec Claude-Hélène Yvard, à Périgueux et Jean-Jacques Nicomette à Pau et Nicolas César à Bordeaux

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