Les producteurs de légumes du Lot-et-Garonne fragilisés par la tempête


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Les producteurs de légumes du Lot-et-Garonne fragilisés par la tempête

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/01/2009 PAR Nicolas César

« Je n’aurais jamais imaginé de tels dégâts ». Claude Griso, agriculteur à Sainte-Marthe, une commune de 400 habitants, au cœur du Lot-et-Garonne, regarde avec désolation sa production de salades. Plus de la moitié de sa serre, d’une surface de deux hectares, a été arrachée samedi par des rafales de vent, qui ont dépassé les 130km/h. Pourtant, « j’avais renforcé mes abris depuis la tempête de 1999. Tous étaient aux normes européennes, scellés dans le sol avec du béton », s’étonne-t-il. Son cas est loin d’être isolé. « 70% des serres ont été ravagées selon nos premières estimations. Cette tempête est extrêmement grave pour les légumiers, bien plus qu’en 1999 », souligne Michel de Lapeyrière, président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne. Les fruits également sont touchés, en particulier les fraises. « De nombreuses bâches sont à terre. Le problème est que de nombreux fournisseurs sont en rupture de stock. Nous risquons de perdre une partie de la production », s’inquiète Philippe Blouin, président du syndicat des producteurs de fraises du Lot-et- Garonne. Au total, 115 des 500 hectares de fraises que compte le département, premier producteur français, sont actuellement « découvertes ».

Des agriculteurs vont disparaître avec la tempête
Au final, la facture s’annonce « salée » pour les 3 500 producteurs de fruits et légumes du département. Il faut compter en moyenne 4 000 euros pour une serre d’un hectare et reconstituer le nylon. « Avec la main d’œuvre, cela va nous revenir à 5 000 euros », précise Raymond Girardi, secrétaire général et départemental du Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux). D’autant plus, que très peu d’agriculteurs ont souscrit à des assurances, qu’ils estiment trop coûteuses. Selon Claude, assurer une serre d’un hectare d’une valeur de 130 000 euros revient à 20 000 euros par an.    

Mais, surtout, cette tempête risque d’accentuer la crise de la filière. Actuellement, 50 % des producteurs de fruits et légumes sont en difficulté, si l’on en croit Raymond Girardi. Selon lui, 10% des 6 500 agriculteurs du département pourraient disparaître dans les toutes prochaines années. « Ceux qui sont à cinq ans de la retraite ne vont pas réparer leurs dégâts et préfèreront abandonner leur production ». Claude, par exemple, n’a que 45 ans et il a avoue que l’idée lui a traversé l’esprit. Endetté à hauteur de 50 000 euros, il n’arrive  plus à payer son fournisseur de graines et de plants de salades depuis deux ans.  « Les cours ne cessent de baisser. On ne sait plus où on va. Si la banque ne m’accorde pas un prêt, je ne pourrai même pas honorer les salaires de mes quatre ouvriers, dont j’ai besoin pour m’aider à réparer les dégâts ».

Le moral des producteurs de fruits et légumes est touché
Sur le terrain, Michel de Lapeyrière a pu mesurer le « blues » des agriculteurs. « Si la tempête a atteint le portefeuille des agriculteurs, c’est surtout le moral qui est touché ». Alors, pour leur redonner de l’allant, la chambre d’agriculture leur a envoyé 150 hommes, des militaires, des pompiers et a lancé un appel au bénévolat.  « Les producteurs de fruits et légumes ne s’en sortiront pas seuls », prévient Michel de Lapeyrière, qui attend une aide de l’Etat en millions d’euros. Selon lui, les agriculteurs du département sont « au bout du rouleau». « Nous avons accumulé les catastrophes ces dernières années, la tempête de 1999, une tornade en 2003 puis 2006, le gel en 2008 et là une nouvelle tempête. Nous avons besoin que la loi tendant à généraliser l’assurance récolte obligatoire aboutisse rapidement », avertit-il.

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Nicolas César

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