Les Néo-aquitains ont choisi Alain Rousset


Avec 39,51% des voix, Alain Rousset et sa liste emportent la majorité absolue au sein de l'assemblée régionale pour la nouvelle mandature qui s'ouvre le 2 juillet prochain

Avec 39,51% des voix, Alain Rousset et sa liste emportent la majorité absolue au sein de l'assemblée régionale pour la mandature qui s'ourvrira le 2 juillet prochainAqui.fr

Avec 39,51% des voix, Alain Rousset et sa liste emportent la majorité absolue au sein de l'assemblée régionale pour la mandature qui s'ourvrira le 2 juillet prochain

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Publication PUBLIÉ LE 28/06/2021 PAR Solène MÉRIC

Avec une abstention passée de 64,09% à 63,3% au niveau régional, on ne peut pas dire que le rebond espéré de la participation ait eu lieu. Sans aucun doute un premier constat à retenir de ces élections régionales et départementales en Nouvelle-Aquitaine. Un constat, en vérité national, et semble-t-il désormais récurrent des scrutins locaux, que les acteurs politiques quels qu’ils soient semblent bien en peine d’inverser d’une élection à l’autre. Côté résultats, d’autres constats s’imposent : la fidélité des néo-aquitains à l’équipe sortante conduite par le socialiste Alain Rousset, le recul, pas si net, de l’électorat du Rassemblement national, l’affirmation d’un électorat écologiste ou enfin, s’agissant de la droite et du centre : la désunion ne paie décidément pas, pas plus qu’être membre de la majorité présidentielle.

Une chose est sûre, s’il n’en est pas encore élu le Président, c’est en tout cas, dans une position très confortable qu’Alain Rousset revient, après 26 ans de mandat, à l’Hôtel de région au lendemain de ces élections régionales cru 2021. Avec 39,51% des voix, lui et sa liste PS – PCF, caracole en tête sur l’ensemble de la région ; pas un département ne lui échappe. Si ça n’est pas étonnant pour des départements qui ont confié à la gauche la gestion des affaires départementales ce même 27 juin, le constat est en réalité le même sur des départements où ce sont la droite et/ou le centre qui ont remporté la mise départementale.

« Grande fierté, responsabilité et modestie »
Exemple en Charente-Maritime, où il s’impose avec 34, 06% des voix (devant dans l’ordre le RN et EELV). Exemple encore dans les Pyrénées-Atlantiques, où la carte des votes commune par commune ressort quasiment intégralement rose, avec un score de 42,04 % sur l’ensemble du département, suivi, deuxième fait étonnant pour un département dit de droite et du centre, de Nicolas Thierry et sa liste EELV, cumulant 16,62 % des voix, devant Geneviève Darrieussecq. D’ailleurs l’ordre de ce tiercé est respecté y compris dans la capitale paloise et son maire tout aussi Modem, et proche du Président de la République que la Ministre.
Mauvaise soirée pour la candidate de la majorité présidentielle, qui même au sein de son département des Landes n’arrive pas à convaincre. Certes en seconde position, elle obtient 22, 93% des suffrages. Elle en retient d’ailleurs la leçon, déclarant dimanche soir : «  Je regrette que mon projet régional n’ait pas été entendu. J’en retiens que si on est pas uni, on ne réussit pas une élection ». Sa liste aura 18 sièges sur les bancs de l’assemblée régionale, correspondant au 13,01% obtenu dans les urnes.

Alain Rousset et sa liste d’union de gauche obtient quant à lui la majorité absolue avec 101 sièges sur 183 disponibles au sein de l’hémicycle de la Nouvelle-Aquitaine. Indéboulonnable et une majorité à la stabilité assurée. « Je prends cette victoire avec une grande fierté beaucoup de responsabilité, d’audace, humilité et modestie. De la modestie, il faut en avoir parce que l’abstention nous interpelle » a-t-il ainsi déclaré lors de son discours de victoire dimanche soir. Avec en prime à sa satisfaction, « avec des résultats, notamment en milieu rural, qui sont extrêmement gratifiant pour une action portant sur tous les territoires, y compris les territoires ruraux », confiait-il également à nos collègues de France3 Nouvelle-Aquitaine.

« Pas encore une victoire mais un succès historique » pour EELV
S’il sort indéniablement réconforté sur la fidélité de ces électeurs, et ce même sans l’appui des électeurs écologistes, les résultats obtenus par ces derniers ont de quoi aussi apporter de la satisfaction à leur tête de liste Nicolas Thierry. Sa liste obtient un score jamais atteint pour le parti EELV. Avec 14,19 % des voix, il est au même niveau que les familles politiques « traditionnelles » plus installées dans le paysage politique ; quasiment ex aequo même avec la liste du LR Nicolas Florian. « L’écologie progresse, elle gagne en pourcentage, en voix et en importance. C’est un succès. Pas encore une victoire mais un succès historique » se satisfait le leader écologiste sur son compte Facebook.

Parmi les fiefs écologistes qui s’affirment la Vienne. Nicolas Thierry y fait son 2e meilleur score avec 19,32 % des suffrages exprimés, après les Deux-Sèvres où il obtient 20,01% des voix. Pour la Ville de Poitiers, il arrive juste derrière Alain Rousset, à 177 voix d’écart. Dans un mouchoir de poche donc. Là encore, la montée de l’écologie dans la capitale poitevine se confirme, un après l’élection de Léonore Moncond’huy à la tête de la Mairie. A Bordeaux, si la liste arrive également derrière Alain Rousset, l’écart est cette fois plus important (34,73 % vs 21,30%) battant tout de même au passage la liste de l’ancien maire, Nicolas Florian (20,37%).

Cela dit, si le pourcentage des suffrages obtenu est important, la traduction en nombre de sièges est sans doute un peu frustrante pour l’équipe EELV alliée à Génération.s : ils auront 19 sièges contre 16 actuellement. Mais en toute indépendance de la majorité régionale cette fois-çi. « Nous ne serons pas dans la majorité d’Alain Rousset mais nous soutiendrons tous les projets qui touchent l’écologie » a ainsi commenté Nicolas Thierry à l’issue du scrutin dimanche soir.

LR : de 25 à 19 élus
19, c’est aussi le nombre de sièges qu’obtient la liste de Nicolas Florian, devançant le candidat EELV de 90 voix seulement pour un pourcentage donc équivalent au niveau régional de 14,19% des suffrages. Un candidat LR « heureux » du score obtenu. « J’aurais imaginé peut-être faire plus mais, quand, dans la plupart des départements on progresse, être en troisième position dans cette région Nouvelle-Aquitaine, c’est une satisfaction collective ». Entre le premier et le second tour, le candidat passe de 12,48 à 14,19 %, lui permettant de dépasser notamment Geneviève Darrieussecq dans le classement du second tour. Une satisfaction que le candidat veut d’ailleurs mettre en exergue au regard de la situation nationale de son parti, et de son constat selon lequel « la majorité présidentielle et la République en marche sortent sinistrés de ce scrutin, ici, comme ailleurs ».
Cela dit, malgré cette satisfaction affichée, la liste de l’ancien maire de Bordeaux, sera un peu plus à l’étroit dans l’opposition régionale, puisque LR passant à 19 sièges, perd 6 élus sur ces bancs au regard de l’assemblée sortante. A noter le soutien toujours appuyé des départements de Creuse et plus encore de Corrèze où Nicolas Florian fait ses meilleurs scores approchant, les 30% des voix dans ce dernier. Il parvient dans quelques fiefs de droite à arriver devant Alain Rousset, parmi eux : Ussel en Corrèze, Biarritz dans les Pyrénées-Atlantiques ou encore Arcachon en Gironde où il cumule 48,07% des votes bien loin devant Alain Rousset et ses 19,49%.

RN: le maintien des troupes
Enfin, concernant la liste RN guidée par Edwige Diaz, si elle ne progresse pas dans la nouvelle assemblée son score lui permet tout de même d’assurer un maintien de ses troupes, et de se placer en 2ème position derrière la liste gagnante. Avec 19,11 % des suffrages réunis en Nouvelle-Aquitaine, la liste de Marine Le Pen perd 2 petits points au regard des élections de 2015. Concrètement dans l’assemblée, cela représente 26 sièges obtenus soit 3 de moins que lors de la mandature 2015-2021. Elle arrive en 2ème position du classement dans 7 départements sur 12, à savoir Haute-Vienne, Charente, Charente-Maritime, Vienne, Dordogne, et Gironde et Lot-et-Garonne où elle compte 25,45 % des suffrages. Dans plusieurs villes du Nord-Gironde et du Médoc, Edwige Diaz est arrivée en tête Lesparre Médoc, Saint-Christoly-de-Blaye et Cavignac entre autres.

La séance plénière venant installer la nouvelle assemblée régionale se tiendra vendredi 2 juillet. Peu de suspense quant au nom du prochain président.

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