Les artisans périgourdins, entre espoir et inquiétude


Claude-Hélène Yvard

Les artisans périgourdins, entre espoir et inquiétude

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/11/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

L’activité de l’artisanat du bâtiment progresse pour le troisième trimestre consécutif après dix huit trimestres de baisse. La croissance s’accélère au troisième trimestre en affichant une hausse de 2 % en volume. Cette augmentation s’explique d’abord par une forte progression de la construction neuve (+ 3 %) et par une progression plus mesurée en entretien rénovation. « Les prévisions pour l’ensemble de l’année sont aussi orientées à la hausse, + 1 % à 1, 1, 5 % pour l’activité globale. Il y a du mieux, mais c’est encore insuffisant pour déclencher des créations d’emplois pour le secteur, » déclare Patrick Liébus, président national de la Capeb, invité en Dordogne, il y a quelques jours pour l’inauguration des nouveaux locaux de l’organisation locale. Du côté de la Dordogne, si les artisans périgourdins perçoivent un léger mieux, c’est encore l’inquiétude qui prédomine. « La bonne nouvelle est que le nombre d’adhérents progresse. Nous atteignons plus de 700 entreprises, cela prouve le dynamisme de notre organisation  professionnelle, se réjouit Frédéric Liogier, président de la Capeb Dordogne depuis trois ans.

Pas de recrutement en vue dans le bâtiment

Côté carnets de commandes et situation économique, ce n’est pas encore cela. Une enquête interne révèle que 15 % des artisans adhérents ont seulement 15 jours de travail devant eux et plus de 62 % ont entre deux et cinq mois de chantiers devant eux. Trop peu pour recruter, avoir une lisibilité  et investir,  considèrent la majorité des artisans périgourdins. « Nos adhérents ont le plus souvent, deux ou trois salariés, et embaucher leur parait réellement trop compliqué dans le contexte actuel. S’il embauche une personne en CDI et qu’il n’y a plus de travaux dans quatre ou six mois, que faire du salarié ?, c’est la question qui revient le plus souvent, poursuit Frédéric Liogier. De nombreux artisans périgourdins sont contraints d’aller chercher dans les départements voisins des chantiers et les marges sont réduites.
A l’occasion de l’inauguration du nouveau siège à Marsac sur l’Isle, la Capeb Dordogne avait invité les adhérents à échanger avec des avocats, des cabinets comptables. 150 professionnels ont répondu présents. Ces deux jours de rencontres ont permis de faire le point avec des représentants des services de l’Etat et des élus sur plusieurs sujets :  la concurrence déloyale,  le compte pénibilité, et le prélèvement de l’impôt à la source. « Il faudrait que l’on arrête de nous mettre des dispositifs qui renforcent les contraintes des petites entreprises que nous sommes, avec un ou deux salariés, trois au plus. Nous voulons simplement pouvoir travailler. Je ne vois pas où sont réellement les mesures de simplification promises, poursuit le président de la Capeb Dordogne. Ces paroles sont relayées par Patricl Liébus, le président confédéral. « Prenons pour exemple, le prélèvement de l’impôt à la source est une fausse bonne idée. Il pose plusieurs problèmes : le chef d’entreprise va s’imiscer dans la vie  privé du salarié, l’artisan va devoir investir dans un nouveau logiciel ou confier cette nouvelle mission à son comptable. Cela va générer des frais supplémentaires et il peut avoir un risque de tension entre le salarié et son patron. »
Au niveau national, l’organisation professionnelle représente 386000 entreprises de moins de 20 salariés pour un chiffre d’affaires de 81 milliards d’euros. Elle entend être une force de proposition dans le cadre des prochaines élections législatives et présidentielles. « Dans les prochaines semaines, les membres du bureau national vont aller à la rencontre des candidats : « Nous voulons être une force de proposition, il faut redonner confiance aux entreprises. Et nos TPE, ce sont des emplois non délocalisables, poursuit Patrick Liébus. 

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