Les artisans défendent vingt propositions pour l’Europe


Claude-Hélène Yvard

Les artisans défendent vingt propositions pour l'Europe

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/05/2014 PAR Claude-Hélène Yvard

L’annonce d’un taux de croissance à Zéro, pour le premier trimestre 2014, n’est pas vécue comme une bonne nouvelle pour les entreprises, et notamment par le milieu artisanal. « Ce n’est pas encore la sortie de crise. La création du nombre d’entreprises artisanales est en baisse de 8 %. Le secteur crée moins d’emplois, » a souligné Alain Griset, président national des artisans, en visite aujourd’hui en Dordogne. Un séminaire était organisé en Dordogne avec la participation des présidents de chambres de métiers d’Aquitaine, du Limousin, et d’Auvergne. En Aquitaine, comme a tenu à le souligner, Yves Petitjean, président régional, la situation des entreprises artisanales est peu meilleure qu’au niveau national. « La Gironde est le seul département aquitain où le nombre d’artisans ne diminue pas. Ce département gagne 1500 habitants par mois. Les nouveaux arrivants sont des gens avec certains moyens qui achètent des biens immobiliers. Ils font faire des travaux. Ils consomment aussi des services. C’est une petite bouffée d’oxygène dans le contexte actuel. Cela veut aussi dire que dans les 4 autres départements, nous perdons des entreprises et des emplois. Ce n’est pas la panacée, juste une bulle. »
Au cours de ce séminaire, furent abordées les questions liées aux difficultés de trésorerie, à l’apprentissage, à la formation professionnelle. « Les CFA des chambres de métiers sont parvenus à maintenir les effectifs d’apprentis, contrairement aux secteurs de l’industrie et du commerce. Le président de la République a réaffirmé sa volonté de développer l’apprentissage, le gouvernement aussi, par la voix de son Premier ministre. Nous sommes d’accord avec ce souhait, mais nous demandons le rétablissement d’une compensation à l’effort d’apprentissage pour les entreprises de 10 à 20 salariés. Au cours de ce séminaire, il fut beaucoup question de l’Europe.

« Le scrutin du 25 mai aura un impact sur les TPE européennes » En Europe, 95 % des entreprises ont moins de 20 salariés, elles sont à l’origine de 85 % des créations d’emplois. Malheureusement, le droit et les règles en vigueur sont réalisés par les grands groupes, et les très grosses entreprises. De très nombreux réglements et dispositions sont inadaptés aux petites structures de un, deux, trois  salariés comme les nôtres, » argumente Alain Griset. L’assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA) a travaillé avec l’union européenne de l’artisanat et des PME sur une série de propositions. « Nous avons établi vingt propositions pour l’artisanat en Europe, » précise le président national. « La Small Business act, adopté en 2008 en s’est pas traduit dans les faits, la petite entreprise doit être l’étalon des politques européennes. » De nombreux artisans souhaitent voir réduire leur charge administrative et la sur réglementation au niveau national.  La deuxième priorité du secteur artisanale est la préservation d’une équité sociale et fiscale par des règles communes au niveau européen. « Nous ne sommes pas contre qu’une entreprise polonaise vienne travailler sur le territoire français, mais elle doit rémunérer ses salariés au même niveau qu’un salarié français. La concurrence doit être loyale fondée sur des compétences et non pas sur une différence de règles ou de rémunération. » Les artisans veulent aussi lutter contre l’application abusive du détachement des travailleurs, grâce à des moyens renforcés d’information, de contrôle, et de sanction. Ils souhaitent encourager le développement de la formation professionnelle en alternance et approfondir les outils de reconnaissance des compétences acquises entre les états membres, notamment grâce à l’émergence d’un institut européen des métiers, favoriser la mobilité européenne des apprentis d’ici 2020. Le scrutin du 25 mai et le renouvellement de la commission auront un impact important sur les TPE européennes. Dans ce débat,  l’artisanat veut faire entendre sa voix. 

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