Législatives: les Néo-Aquitains ont-ils fait barrage au RN ?


Retour de la gauche, recul de l'alliance présidentielle, et une vaguelette du RN qui gagne un député sur la région, loin du raz-de-marée redouté. Voilà le nouveau profil politique de la Nouvelle-Aquitaine au sortir des élections législatives.

camembert représentation des partis en Nouvelle-Aquitaine suite aux élection legislativesLeslie Herrera - Keyop Media

La représentation des partis en Nouvelle-Aquitaine eu égard aux députés élus à l'issue des élections législatives 2024

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/07/2024 PAR Solène MÉRIC

Il y a une semaine, le RN était présent dans 47 des 48 circonscriptions de la région en lice pour un second tour. Pour 29 d’entre elles, il avait une position de leader sur la ligne de départ de ce second round, marqué comme partout en France par une forte mobilisation. Après un nouveau passage aux urnes, force est de constater que l’essai n’a pas été transformé en Nouvelle-Aquitaine pour les amis de Jordan Bardella. Le front républicain, entre reports de votes et retraits de candidatures permettant d’éviter un certain nombre de triangulaires, a fait son effet dans de nombreux territoires de la région. Il y a certes une augmentation du nombre de députés RN mais elle reste très contenue, passant de 6 à 7, dont un issu de l’union née entre LR et RN.

Les remous du RN en Nouvelle-Aquitaine

Si le RN a bien perdu Grégoire de Fournas en Gironde (circonscription du Médoc) dans la bataille au profit de Pascale Got, ancienne députée de la circonscription de 2007 à 2017, ou encore Annick Cousin dans la 3ème circonscription du Lot-et-Garonne, vaincue presque par surprise, par le LR Guillaume Lepers (rare victoire LR à signaler sur l’ensemble de la région), le parti de la famille Le Pen a su conquérir d’autres terres. Parmi elles notamment, la Dordogne, où désormais 3 députés sur 4 sont estampillés RN, là où, en 2022, seul le député sortant réélu dimanche, Serge Muller, avait été élu dans la 2ème circonscription. Sur la 4ème, c’est le député sortant Peytavie EELV-NFP qui garde son siège.

Autre victoire, inédite, du RN : celle de l’unique circonscription de la Creuse. C’est Bartolomé Lenoir, candidat de l’union LR/RN qui a fait basculé le département en sortant la sortante LFI-NFP Catherine Couturier, et la divers droite Valérie Simonet, présidente du Conseil départemental, arrivée troisième au premier tour, qui avait choisi de se maintenir. Celle-ci a certes gagné des voix entre les deux tours mais pas suffisamment pour remonter son classement de deux places.

Enfin nouveau candidat RN à découvrir le palais Bourbon : Pascal Markowsky, élu en Charente-Maritime (4ème circonscription). Comme nombre des ses amis, il est élu d’une très courte tête face ici au député sortant du partir présidentiel Renaissance.

Là où rien ne bouge

Si certains ont vécu de grands bouleversements avec notamment la montée du RN, d’autres départements ressortent de ces élections comme ils y étaient entrés (ou presque, car le vote Rn a progressé partout). Parmi eux le département des Landes qui conserve son équilibre entre Boris Valaud, socialiste NFP réélu, et les deux autres sortants Ensemble : Geneviève Darrieussecq et Lionel Causse. Idem dans la Vienne où les équilibres politiques de 2022 sont maintenus avec une candidate NFP élue (Lisa Belluco) pour 3 candidats Ensemble dont Sacha Houllié, ancien président de la Commission des Lois à l’Assemblée nationale.

Rien ne bouge non plus au résultat final en Haute-Vienne. Malgré des votes RN ici aussi en hausse, le département tient bon son ancrage à gauche avec la réélection des 3 députés Damien Maudet, Stéphane Delautrette et Manon Meunier, passés de la NUPES en 2022 au NFP en 2024. Même constat en Deux-Sèvres où les élus sortants Bastien Marchive (divers centre), Delphine Batho (NFP) et Jean-Marie Fiévet (Renaissance), restent maîtres à bord de leur circonscription respective.

Du côté de la Charente, les électeurs ont là aussi préféré la stabilité en préservant leur parfait équilibre politique : chaque « bloc » conserve sa circonscription : une pour l’Union de gauche, une pour Ensemble et une pour le RN.

Vague rose… ou presque

En Charente-Maritime, Corrèze, Pyrénées-Atlantiques et Gironde les lignes ont à l’inverse bougé, mais plutôt ici au profit de la gauche. Particulièrement en Corrèze où le retour gagnant de François Hollande permet au NFP de ravir une circonscription à LR. Le parti garde tout de même pour lui, la seconde circonscription entre les mains de la députée sortante Frédérique Meunier.

En Charente-Maritime, outre l’arrivée du RN dans une circonscription, la nouveauté vient aussi de la double victoire du NFP dans le département, à travers l’élection de Benoît Biteau (2ème circonscription) et de Fabrice Barusseau (3ème circonscription). Ils enlèvent tout deux leur siège à deux députés Ensemble sortants. Sur les deux circonscriptions restantes, Olivier Falorni (divers gauche) et Christophe Plassard (Ensemble) renouvellent leur mandat.

Une valse des sièges au détriment du mouvement macroniste qui se constate également dans les Pyrénées-Atlantiques. Si côté béarnais, au final rien ne bouge avec les élections de David Habib (divers Gauche), et avec l’aide précieuse du front républicain, des Modem Josy Poueyto et Jean-Paul Mattéi, il n’en va pas de même au Pays basque. Les électeurs ont fait place nette pour le NFP : ré-élection de Iñaki Echaniz (PS), élection de Colette Capdevielle (PS) grâce sans doute au retrait de la député sortante Modem Florence Lasserre et enfin, c’est une première, élection de Peio Dufau, qui sera le premier candidat abertzale à siéger à l’Assemblée nationale. Sous la bannière du NFP, il a ravi sa place au député sortant Modem Christian Devèze.

Enfin, du côté de la Gironde, le Médoc revire donc à gauche face au sortant de l’extrême droite, tout comme la sixième circonscription, par le retour victorieux de Marie Récalde, qui l’emporte face au sortant Ensemble Eric Poulliat. Même bloc, même échec pour la sortante et ex ministre Bérangère Couillard, dont le siège de la 7ème circonscription va désormais au socialiste Sébastien Saint-Pasteur. Dans la 12ème circonscription, il aura tout fallu, et notamment le désistement du député Renaissance Pascal Lavergne, pour que Mathilde Feld (LFI) remporte le siège de justesse face au candidat RN.
Dans les autres circonscriptions les électeurs ont confirmé leur attachement à leurs députés sortants qu’ils soient NFP à l’image de Nicolas Thierry (2ème), Loïc Prud’homme (3ème), Alain David (4ème) ou Ensemble tels que Thomas Cazenave (1ère), Sophie Panonacle (8ème), Sophie Mette dans la 9ème, Florent Boudié (10ème). Sans oublier Edwige Diaz, députée RN, qui elle avait été réélue dès le premier tour.

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