Le redécoupage de la Nouvelle-Aquitaine fait polémique


Dans le cadre d'une prochaine réforme institutionnelle, Emmanuel Macron envisagerait de redécouper certaines régions, dont la Nouvelle-Aquitaine. Une hypothèse qui fait réagir vivement, l'ex député de Gironde (Médoc) Benoît Simian.

Alain Rousset et Benoît SimianBenoît Simian

Alain Rousset et Benoît Simian, lors de la l'inauguration de la LGV Paris Bordeaux (2017)

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/02/2023 PAR Cyrille Pitois

L’ancien maire socialiste de Ludon-de-Médoc et ancien député En Marche (2017-2022), Benoit Simian, réagit vivement à l’hypothèse d’un nouveau morcellement de la Nouvelle-Aquitaine, tel que l’étudierait l’Elysée.

« La Nouvelle-Aquitaine est née d’une réforme passée aux forceps par François Hollande, conseillé par un certain Emmanuel Macron. A l’époque, nous y avons fait face, » retrace Benoît Simian qui a figuré sur la liste d’Alain Rousset aux régionales de 2015, sans être élu. « Aujourd’hui on commence à digérer cette fusion grâce à une conduite du changement menée sans casse sociale par le président Alain Rousset. C’est une formidable réussite, mais sur le plan des ressources humaines de la région, on atterrit tout juste ! »

Et de poursuivre le réquisitoire : « Vouloir de nouveau découper la région, depuis en haut, sans consulter, c’est du mépris, c’est une provocation, c’est une déclaration de guerre au pouvoir décentralisé. Ça sent le tripatouillage électoral pour recaser les amis de la Macronie aux prochaines élections régionales. Je me sens trahi politiquement et sociologiquement. »

Nous ne sommes plus au temps des colonies ni à la méthode hyper centralisée sans concertation

Le retour d’un redécoupage des régions illustre selon lui, « une agaçante méthode de gouvernance de ce pays qui relève du centralisme jupitérien. Nous ne sommes plus au temps des colonies ni à la méthode hyper centralisée sans concertation. Pour ma part je suis favorable à redonner davantage de pouvoirs aux régions. Tout ce qui est géré par l’Etat, l’éducation, la santé ou la justice, ne fonctionne pas dans ce pays. C’est de ce côté qu’il faut regarder les priorités.»

Il suggère de s’inspirer de l’autonomie des régions telle que la pratique l’Espagne. « C’est la solution à la crise démocratique profonde que nous traversons et qui conduit les Français à s’abstenir lors des scrutins successifs. »

Il est par ailleurs favorable à ce que le conseiller départemental siège aussi à la région. Un autre axe de travail éventuel sur lequel travaillerait Emmanuel Macron pour cette prochaine réforme institutionnelle. « Cela fait sens et c’est bon pour l’électeur contribuable. »

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2 Comentaires

2 commentaires

  • tchoo, le 17/2/2023 à 12h04

    Pas plus de concertation que pour la fusion. Cette région ne correspond à rien si ce n’est à l’ancien fief féodal d’Aliénor d’Aquitaine ( et encore). Bien sûr que les bons soldats de la République ont tenté de faire au mieux avec, mais effectivement l’agriculture, l’aménagement du territoire, l’urbanisation entre sainte Engrace, Thouars ou Aubusson n’ont rien à voir. Cette Nouvelle Aquitaine est une erreur (il y en a d’autres), la corriger pourrait redonner quelques lustres à la politique.


  • Poitou-Charentes-Limousin, le 15/2/2023 à 17h58

    « Vouloir de nouveau découper la région, depuis en haut, sans consulter, c’est du mépris, c’est une provocation,  »
    On pourrait dire exactement la même chose pour la mise en place de cette région qui n’a aucun sens. Consulter les « électeurs contribuables  » pour savoir ce qu’ils pensent de cette région, de l’hégémonie de Bordeaux, du « camarade de région » basque qui partage tant de choses avec son « camarade de région » de la Creuse. Les présidents des grandes régions se targuent de résultats extraordinaires, de fusions réussies, Pourquoi ne pas consulter les habitants sur ces redécoupages? Parce qu’ils ont récupéré des zones de pouvoir importantes, ils pensent que cela suffit à donner une cohérence et à fabriquer une réussite. Demandez aux électeurs et nous verrons bien à quel point les populations forcées à rejoindre ces régions les soutiennent.


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