Le classique revient en Périgord Noir (26 juillet – 13 octobre)


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Le classique revient en Périgord Noir (26 juillet - 13 octobre)

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 16/06/2017 PAR Romain Béteille

Il y a les grands festivals de musique rock, sortes de grand-messes de la musique internationale. Il y a le Reggae Sun Ska, grand temple universitaire des disciples de Zion. Les nuits électrisantes de l’électro. Et puis, parfois, au gré de la programmation estivale, on découvre une proposition singulière. Cela fait maintenant plus de trois décennies que le Festival du Périgord Noir s’est niché dans cette case. Au départ, c’était une promesse : remettre la musique classique entre les oreilles de tous dans un écrin paysager singulier, à Montignac, au pied de la colline de Lascaux et en autant de lieux de la vallée de la Vézère. Trente-cinq ans plus tard, il revient s’installer du 26 juillet au 13 octobre autour d’une quinzaine de sites patrimoniaux. Car depuis ses débuts, le festival a su grandir : pas moins de 200 artistes invités pour une trentaine de spectacles proposés dans la programmation et plus de 10 000 personnes attendues sur toute la période. Cette année, l’évènement profite de l’ouverture du Centre d’Art Pariétal en décembre dernier pour concentrer son thème autour de Lascaux (on se souvient que l’année où il a joué ses premières notes était aussi celle de la naissance de Lascaux 2), comme en témoigne son affiche mélangeant musique et dessin au style préhistorique. 

Entre éclectisme et exigeance

En piochant dans son sommaire, on découvre de magnifiques sites patrimoniaux, des jardins du Manoir d’Eyrignac au château de Hautefort en passant par les Côteaux Périgourdins. Cités et villages médiévaux, églises, jardins… tous ces lieux accueilleront donc des concerts. Sans vouloir vous donner la totalité de la programmation (que vous pourrez aisément retrouver sur le site du festival), notons tout de même quelques temps forts. D’abord, un mois de juillet qui proposera une soirée assez exceptionnelle le mercredi 26 sur le thème du jazz, pour la troisième année consécutive, et menée en partenariat avec le Festival « Cultures aux coeurs ». L’orchestre Serenata, jouant une musique traditionnelle du Cap-Vert, fera étape en Périgord dans la cadre d’une tournée mondiale. On nous promet quelques touches exotiques rappelant les airs de la grande Césaria Evora. Dès 22h30, l’Agathe Jazz Quartet prendra la place (toujours à la terrasse de l’amitié, à Montignac). Contrebasse, batterie piano et chant mixeront les dimensions autour du timbre surprenant d’Agathe Iracema (on a entendu leur reprise du classique de Ray Charles, « Hit the Road Jack », croyez nous ça groove). 

Comme chaque année, l’Académie de musique ancienne prendra ses quartiers en août à Saint-Amand de Coly (du vendredi 4 au lundi 14 août, plus précisément). Dirigée pour la deuxième année consécutive par son orchestral directeur musical, le basque Inaki Encina Oyòn, elle sera centrée cette année sur l’oeuvre de Johann Sebastian Bach, autour duquel graviteront des interprétations de plusieurs motets et des pièces « ayant eu un fort impact sur le compositeur », nous promet-t-on. Bien sûr, on ne pourrait pas passer à côté de la traditionnelle grande soirée d’ouverture du 5 août, partagée en deux lieux disctincts. D’abord, une randonnée contée à étapes vous sera proposée à partir de 10h au départ de la mairie de La Cassagne, suivie d’un pique-nique champêtre. Mais c’est à 17 heures que la véritable programmation musicale de la journée commence, dans la Salle du Conservatoire de Montignac avec Xavier Bluhm et le New Jazz Band project. A 18h, le Cinéma Le Vox vous convie à une séance d’improvisation en compagnie de jeunes pianistes périgourdins à partir d’extraits de films choisis par le compositeur d’origine polonaise Karol Beffa, premier pianiste au monde à avoir accompagné, pendant plus de six heures, l’intégralité de la version restaurée des Misérables d’Henri Fescourt en 2014. Enfin, une projection du film « J’accuse » d’Abel Gance suivra et clôturera la soirée.

Le programme est très dense mais on peut tout de même noter quelques grands moments. Une grande fresque musicale ayant pour thème l’amour, création inédite traversant les époques du baroque au classique en passant par le 20ème, le jazz et même la chanson, en compagnie de belles voix (le contre-ténor Pascal Bertin et la soprano Camille Poul) et d’un ensemble violoncelle-clavecin dans l’église d’Auriac. Un hommage à John Coltrane, saxophoniste de renom, en plein chassé-croisé du 15 août à Montignac (suivie d’un feu d’artifice). Deux trios : Wanderer (qui fête ses trente ans cette année) et Cantor reprenant des oeuvres du répertoire de Schubert, Haydn et Beethoven à Saint-Léon-sur-Vézère. Le reste (qui comprend notamment l’Académie d’Orgue de Sarlat en septembre), nous vous laissons le découvrir.

www.festivalmusiqueperigordnoir.com

Depuis sa création, le Festival a nourri des partenariats internationaux, qui donneront lieu cette année à l’ouverture d’un projet sur trois ans baptisé « Identité suisse en musique » et qui accueillera cette année plusieurs lauréats du concours de Genève, des professionnels du jazz formés à Lausanne et de jeunes candidats de la HEM dans le cadre de l’Académie de musique ancienne.

Un maintien volontaire

Cette volonté d’étaler la programmation et d’accueillir des artistes et des concerts dans plusieurs villages contribue grandement à l’attraction touristique autour de l’évènement, auquel plusieurs partenaires sont associés, comme la région Nouvelle Aquitaine mais aussi des fondations : Transdev, Safran ou Orange. À hauteur de 35%, ils étaient déjà, avec le mécénat d’entreprise, les principaux financiers en comptant le propre fonds de dotation du festival, permettant de maintenir l’évènement sur place et d’offrir cette amplitude. Le budget, selon des chiffres de l’édition 2014, reste à peu près le même chaque année : 700 000 euros, dont environ 45% fournis par des subventions. Reste que l’ambition est toujours là : avec pas moins de 500 000 personnes accueillies sur place depuis sa création, le Festival du Périgord Noir veut toujours dépasser le seuil des 10 000 visiteurs chaque année. Interrogé lors du lancement officiel au sein de la Station Ausone à Bordeaux le 8 juin dernier, le président Fondateur du Festival, Jean-Luc Soulé, revient sur les coulisses de l’organisation de l’évènement et sur ses projets futurs en vidéo (ci-dessous). Accordez vos violons et affûtez vos oreilles : l’été sera encore un bel écrin pour la musique en Périgord !

Jean-Luc Soulé, président et fondateur du Festival du Périgord Noir from Aquipresse on Vimeo.

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