Le big data au service des acteurs de la distribution alimentaire


Claude Hélène Yvard

Le big data au service des acteurs de la distribution alimentaire

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 26/06/2015 PAR Claude-Hélène Yvard

Anticiper la distribution alimentaire de demain, tel était le principal objectif de la deuxième édition du Fodali, le forum des innovations en distribution alimentaire, organisé à Périgueux, les 24 et 25 juin. Ce forum a réuni 400 professionnels : des experts nationaux, des producteurs, industriels, distributeurs et prestataires de service. Deux séances plénières, tables rondes, ateliers se sont succédés autour de trois grandes tendances : collaboratif, digital et proximité. Le secteur alimentaire est en pleine mutation : il vit une révolution à la fois sociétale et technologique. Le baromètre sur le commerce en ligne, dévoilé lors du forum, révèle que 46 % des Français ont déjà effectué un achat alimentaire en ligne au cours des 12 derniers mois. Les 25-34 ans, sont sur représentés parmi les usagers du e-commerce alimentaire et le rapport aux nouvelles technologies joue un rôle clé dans l’adoption de ces logiques d’achat. La révolution dans la distribution des produits alimentaires est en marche. Au coeur de cette révolution, il y a le big data. Grâce à l’émergence des objets connectés, les marques et les enseignes ont grâce aux bases de données du clients une meilleure connaissance du consommateur, de ses attentes. Les professionnels sont déjà en mesure de faire des réponses davantages personnalisées, de le fidèliser. Le consommateur voit aussi d’un bon oeil toute les initiatives d’économie collaborative et l’alimentaire n’y échappe pas. C’est un bon remède à la crise, cela crée du lien social. La tendance émergente est la recherche de sens des consommateurs qui se traduit par un besoin de proximité. L’origine et la proximité géographique du produit sont des critères qui rassurent.  Selon le Credoc, 55 % des consommateurs considèrent que c’est un facteur déterminant dans leur achat. 

 La proximité, c’est tendance

La tendance à la proximité devient structurelle en distribution alimentaire et s’inscrit désormais dans le paysage français, témoignant encore de l’aspiration des consommateurs à créer ce lien « social » avec les opérateurs, qu’ils soient producteurs, distributeurs ou industriels. Les clients plébiscitent la proximité. Et l’enjeu reste la livraison à domicile ou au plus proche, et ce, dans les meilleurs délais. A Londres, les distributeurs investissent les stations de métro et parkings relais alentours. A New-York des opérateurs proposent les services de « personnal shoppers »… Les initiatives se multiplient : click and collect, cross canal, consignes, points relais, livraison sur rendez-vous, conciergeries…  Lors de la table ronde ayant pour thème « la logisitique urbaine, le nouvel enjeu de la proximité, animée par Joël Aubert, Jacky Hérault, directeur action commerciale branche service colis Nord Aquitaine à la Poste, a présenté plusieurs initiatives lancées en Dordogne. La Poste est actuellement très sollicitée pour que ses facteurs (il y a 70 000 tournées six jours sur sept en France, au plus près de nos concitoyens) pour que ces derniers amènent des produits, y compris alimentaires, au domicile des personnes. Depuis plusieurs années, la Poste planche sur le développement de ce type de services : portage de repas à domicile chez les personnes âgées ou malades réalisé par les facteurs, distribution de paniers de produits locaux avec le réseau des Amap. « Sur le Bergeracois, nous avons lancé à titre expérimental la distribution de fleurs ( qui est produit fragile), du pain avec quelques boulangers. Sur cette dernière expèrience, positive pour les artisans, nous n’avons pas atteint le seuil de rentabilité, » explique Jacky Herault. « La distribution du courrier ne sera plus le seul aspect du métier de facteur. Dans les prochains mois, tous nos facteurs seront dotés de smartphones et un certain nombre de services pourront être proposés.

Une autre expérience a été présentée par Marc Benhaïm de GS1 France. GS1 est une organisation à but non lucratif et paritaire industrie-commerce chargée de mettre en place des standards facilitant les échanges entre les acteurs de la distribution. Marc Benhaïm travaille plus particulièrement sur les questions d’informations produits utilisées par les applications mobile ou les sites e-commerces. Les standards GS1 sont reconnus et largement utilisés pour toutes les questions liées à la logistique mais beaucoup moins sur la diffusion d’informations au consommateur, qui relève plus du marketing de la marque. Lors de la table ronde du Fodali, Marc Benhaïm a présenté un exemple « de Tournée »,  réalisée dans les 19 et 20 e arrondissements de Paris qui consiste pour le cllent à se faire livrer  chez soi ou sur son lieu de travail par une seule et même personne des denrées alimentaires achetées chez plusieurs commerçants du quartier, à partir d’une commande réalisée depuis un seul objet connecté. 

 Les lauréats de l’appel à projets national

Optimiam, qui a mis au point une application pour lutter contre le gaspillage alimentaire obtient deux prixÀl’occasion de ce forum professionnel, un appel à projet national avait été lancé. Les trois lauréats ont été désignés en fin de matinée.L’entreprise Optimiam obtient deux prix, le prix du service numérique et celui qui a fait le plus plaisir à sa fondatrice Raodath Amiou, le prix spécial consommateur, décerné en partenariat avec Imasens. Il s’agit d’une application anti gaspi pour consommer malin et responsable. Il s’agit d’une application mobile qui connecte, via la géolocalisation, les commerces de proximité qui vendent des produits frais et périssables avec les consommateurs autour d’eux afin de vendre à temps leurs excédents alimentaires. Optimiam devrait par la suite englober un moteur de recherche par mots clés, un système de notation intelligent et de parrainage, une gestion des données, ainsi qu’une analyse comportementale des consommateurs. La créatrice d’Optimiam espère compter 3.000 commerçants d’ici à 2017 pour 210.000 consommateurs dans l’application.

Le prix objet connecté revient à Wynd. Wynd, la plateforme de gestion commerciale en SAAS, a créé le premier objet connecté mettant directement en contact les restaurateurs et leurs clients en temps réel. Les professionnels peuvent visualiser et modifier les commandes passées en distance en même temps que le client consulte le traitement de sa commande et ce quel que soit le point d’émission. Les fondateurs du Wynd Terminal espèrent digitaliser des dizaines de milliers de points de vente dans le monde dans les années à venir.

Des produits locaux au prix le plus juste L’enseigne Frais d’ici reçoit le prix Concept store. Proposer aux consommateurs des produits frais locaux, de saison qui ont du goût et au prix le plus juste, c’est la mission que s’est donnée l’enseigne de distribution alimentaire Frais d’ici. Ce dossier est porté par l »union de coopératives Invivo et quatre coopératives du Sud Ouest, le magasin Frais d’ici de Portets sur Garonne (31) permet aux consommateurs d’acheter plus de 2500 produits alimentaires qui proviennent à 70 % de Midi Pyrénées, tout en garantissant  une rémunération équitable aux producteurs. « Nous nous appuyons sur un ancrage territorial fort, à travers un réseau de coopératives agricoles et des rencontres entre producteurs et consommateurs au sein des points de vente,  » a expliqué Thierry Blandinières, directeur général d’Invivo, lors de la plénière de clôture sur le thème « vers quels formats la distribution alimentaire s’oriente t-elle demain. L’enseigne espère ainsi capter 4 à 5 millions de chiffre d’affaires sur chaque magasin et ouvrir 5 à 6 nouveaux magasins en France d’ici à 2016. Parmi les pistes envisagées, l’enseigne pourrait récupérer de la surface commerciale dans le réseau de jardinerie Gamm vert.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Dordogne
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles