Les « taches noires sont en régression à certains endroits et ne se développent pas ailleurs », a affirmé Yves Coppens. Et ce, grâce à l’arrêt de l’usage de produits chimiques. La prolifération des champignons noirs avait été favorisée par l’usage antérieur d’un détergent qui apportait avec lui du carbone et de l’azote dont se sont nourris ces champignons. Ceci étant, le paléonthologue s’inquiète de « la présence croissante d’insectes » qui se nourrissent de ces taches. « C’est une petite alerte qui n’est pas dommageable, mais qu’il faut éclaircir pour intervenir si nécessaire », a-t-il alerté. De même, « le « temps très sec actuel peut avoir des répercussions à l’intérieur de la grotte » qui se trouve seulement à quelques mètres de profondeur. Au cours d’une conférence de presse, il a également affirmé sa volonté d’élargir le conseil scientifique de Lascaux, aujourd’hui composé de 14 scientifiques. Il souhaite qu’un entomologiste, un physicien et un géologue expert dans la compréhension du massif calcaire intègrent, avant la fin de l’année, ce groupe chargé de surveiller l’évolution de l’état de santé de la grotte.
L’équilibre de la grotte reste fragile
En outre, Yves Coppens a évoqué des essais d’expérimentation dans une « grotte laboratoire » de profondeur équivalente que celle de Lascaux et creusée dans un calcaire équivalent. Par ailleurs, autre problème de fond, le remplacement du système d’aération actuel vieux de 10 ans. « Changer la moindre chose dans l’équilibre de la grotte est délicat et nous réfléchissons à la meilleure façon d’effectuer ce changement l’année prochaine », a indiqué Yves Coppens. Sur ce point crucial, les choses ne semblent guère avancé. Préserver ce trésor est un combat de tous les jours. Si la grotte de Lascaux va mieux, son équilibre reste très fragile.
Nicolas César
Crédit photo : Conseil général de la Dordogne