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PUBLIÉ LE 15/12/2011 PAR Claude-Hélène YvardLa grotte de Lascaux à Montignac en Dordogne a été découverte par hasard en septembre 1940 par quatre jeunes garçons. Très vite, le site a gagné une reconnaissance internationale. Par souci de sa préservation, la grotte a été fermée au public dès 1963. Depuis 1983, Lascaux II est la reproduction d’une partie des peintures de la grotte originelle. Il accueille chaque année 250 000 visiteurs, 10 millions depuis son ouverture.
Convaincu que la seule façon de maintenir l’accès public aux sites patrimoniaux fragiles comme Lascaux à travers des répliques, le Conseil général de la Dordogne a lancé en juin 2010 un projet ambitieux : Lascaux III ou Lascaux révélé. « Il s’agit d’un concept d’exposition itinérante dans les grands musées du monde entier. L’idée est de proposer à un public qui n’aura jamais l’occasion de venir en Périgord, des répliques grandeur nature et fidèles des peintures de la grotte originelle, en faisant appel aux technologies numériques les plus avancées. Nous sommes dans l’art monumental, » explique Olivier Retout, directeur du projet. La Dordogne a jeté toutes ses forces dans ce dossier, misant sur l’atout préhistoire pour se faire connaître et reconnaître à l’international.
Cinq fac-similés
L’exposition à la fois artistique et scientifique proposera la reconstitution de la nef de Lascaux. Elle sera constituée par d’extraordinaires reproductions réalisées par les ateliers des fac -similés du Périgord à Montignac. « L’exposition se présentera sous la forme d’une série de dispositifs multimédias et interactifs, sur près de 800 m2, autour des cinq fac-similés de la nef et du puits : l’empreinte, les deux bisons adossés, la frise des cerfs, la paroi de la vache noire et la scène du puits. Aujourd’hui, Lascaux II présente uniquement la salle des taureaux et le diverticule axial. Un des objectifs est de susciter l’émotion du public, de faire prendre conscience au monde de cet héritage de l’humanité, de le faire partager. Je souhaite raconter l’histoire de Lascaux comme celle d’une personne » détaille Olivier Retout.
« Pour ce projet, nous avons la chance de bénéficier d’une technique de reproduction unique et brevetée, plus aboutie que celle qui prévalait, il y a 30 ans. Le travail débute par la reconstitution de la paroi au millimètre près, à partir d’un moule recouvert de fibres de verre et de résine. Ensuite, pour obtenir un rendu minéral, un voile de pierres est mis en place, » poursuit Olivier Retout.
Première mondiale à Cap Sciences
La scénographie de l’exposition sera achevée d’ici fin janvier. En février, la fabrication technique pourra débuter : cette étape devrait durer jusqu’en juillet 2012. Chaque phase est validée par le comité de pilotage artistique et scientifique, sous la présidence d’Yves Coppens. Le conseil général de la Dordogne a souhaité s’entourer de scientifiques et de personnalités de renom dont Yves Coppens, les préhistoriens Jean Clottes et Jean -Michel Geneste, le philosophe Jean Paul Jouary ou l’artiste peintre Monique Peytral.
C’est Cap sciences à Bordeaux qui accueillera la première mondiale de Lascaux III. « Les dates sont fixées du 15 octobre 2012 à janvier 2013. Ce sera la seule étape hexagonale avant plusieurs années. Un retour en France n’est pas à espérer avant 2020. Cette exposition a vocation à voyager. Elle partira ensuite par voie maritime au Field Museum de Chigago de mars à septembre 2013. En 2014, ce sera au tour de Montréal, puis San Francisco et ensuite l’Asie, » conclut Olivier Retout.
http://www.lascaux-expo.fr/
