La Dordogne a une chance extraordinaire de bénéficier d’une large offre en matière de médias et d’accès à l’information, signes de pluralisme. Jusqu’à présent, trois quotidiens, cinq hebdomadaires, une locale décentralisée de France 3, une radio publique généraliste, des radios privées, des magazines économiques et de tourisme, un site internet d’informations régionales assurent une large couverture de l’actualité départementale sur de très nombreux sujets. L’ensemble de ces médias participe activement à l’exercice de la démocratie.
Malheureusement, l’un des trois quotidiens présents sur la Dordogne, depuis près de 70 ans, pourrait disparaître du paysage médiatique périgourdin. En effet l’Echo du Centre connait de graves difficultés, bien que la société ne soit pas pour le moment en état de cessation de paiement. « Pour l’instant, nous avons l’assurance que nos salaires seront versés. Nos responsables ont eu jusqu’à présent un entretien conseil avec le tribunal de commerce de Limoges, où se situe le siège, » témoigne Isabelle Vitté, une des cinq journalistes présents en Dordogne. Comme de nombreux médias traditionnels, l’Echo du Centre enregistre une lente érosion des recettes publicitaires, une diminution des annonces légales. Diffusé à 6000 exemplaires sur la Dordogne, majoritairement sur abonnement, l’Echo tient une place particulière : issu historiquement des mouvements communistes et de gauche, ce journal appartient à ses lecteurs. Le ton est aussi différent dans le traitement de l’information. Depuis près de 70 ans, on observe des liens quasi intimes entre le lectorat et le titre. « Quand on appelle un abonné au téléphone , le tutoiement est systématique » témoigne Isabelle Vitté.
55 000 euros en trois semaines
Pour tenter de se sortir de l’impasse, les responsables de l’Echo du Centre ont lancé une vaste souscription publique début octobre et espèrent recueillir 100 000 euros d’ici la fin de l’année. Ce n’est pas la première fois, qu’une telle initiative est lancée. En 2007, un appel aux dons avait permis le renouvellement du parc informatique des agences locales des cinq départements (Indre, Dordogne et les trois départements du Limousin.) Cette fois, la situation est plus sérieuse. Les responsables ont décidé de passer par l’intermédiaire d’une association nationale en faveur du pluralisme de la presse « presse et pluralisme » qui permet aux souscripteurs de bénéficier d’une réduction d’impôt de 66 %. Les trois premières semaines ont permis de recueillir 55 000 euros auprès des lecteurs. Encourageant.