Jean Lassalle aux régionales : tête de liste, sinon rien


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Jean Lassalle aux régionales : tête de liste, sinon rien

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 04/05/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

Résumé du feuilleton : candidat pour conduire une liste présentée par l’UMP et le MoDem, le parlementaire béarnais – qui avait répondu à un appel du pied effectué par les patrons girondins de ces deux formations – a eu une très mauvaise surprise en avril. En accord avec Nicolas Sarkozy, le maire de Bordeaux a en effet proposé la candidature de Virginie Calmels, son adjointe à l’économie, qui est également l’ancienne patronne d’Endemol.

« Cette dame-dont-je-ne-connais-pas-le-nom »Une élue locale que Jean Lassalle se fait un malin plaisir à appeler «cette dame dont je ne connais pas le nom », pour mieux souligner l’absence de notoriété dont elle pâtit.

Rebondissement : quelques jours plus tard, la commission nationale d’investiture de l’UMP a renaclé à adouber Virginie Calmels, qui n’avait pas sa carte de militante et dont le parcours a suscité quelques critiques.

La CNI devrait se  réunir à nouveau ce jeudi 7 mai. Il n’est pas impossible de la voir se ranger aux arguments d’Alain Juppé et du président de l’UMP, commente-t-on au sein de cette formation. Jean Lassalle, lui, attend qu’on le tienne au courant. Ce qui ne l’empêche pas de tenir bon, et de mettre quelques points sur les « i ».

« Qu’on me laisse les mains libres »Sur un territoire où le socialiste Alain Rousset est bien implanté, seule « l’union totale » de la droite et du centre peut s’avérer efficace, rappelle l’élu pyrénéen, nommé récemment par François Bayrou coordonnateur du Modem pour les régionales. Même s’il avoue, avec un sourire, ne pas trop savoir au juste à quoi correspond cette fonction.

« Je m’engage à l’unité et je ne conduirai pas d’autre liste si elle n’est pas réalisée. L’objectif est d’arriver en tête au premier tour. Ce sera difficile. Mais on peut le faire. Il faut aussi que l’on me laisse les mains libres pour mener, à la tête d’une liste d’ouverture, une campagne en faveur de cette nouvelle région qui n’a pas d’histoire. Un ensemble où il faut donner matière à rêver aux gens. Sans rester sur des schémas bloqués. Par contre, si c’est pour être numéro 2 derrière madame-je-ne-sais-plus-qui, ma réponse est non. Car cela devient impossible. ».

« Une campagne de mouvement, dans un esprit commando »Quelle région construire ? Jean Lassalle n’a pas ménagé ses critiques vis-à-vis d’un conglomérat Aquitaine/Poitou-Charentes/Limousin qui, à ses yeux, «  n’a ni queue ni tête ». « Cela va entrainer la fermeture de deux palais régionaux tout neufs, ceux du Limousin et du Poitou-Charentes. Qu’est-ce qu’on en fera ?  Il faudrait licencier près de 200 personnes, dont les tâches doublonneront. Quelle réponse trouver ? »

 »  Nous devons également donner une vision du rôle que cette région peut tenir du centre de la France vers l’Espagne et Paris. Comment s’ouvre-t-on ? Voilà des questions que l’on doit poser aux habitants. En essayant de fonctionner de manière inédite, pour faire émerger des idées nouvelles. »

 » Lors de mes réunions (j’en ai déjà fait une quarantaine), il y a vingt minutes d’introduction. Puis je laisse la parole aux gens pendant deux heures. Cela donne des résultats très intéressants. Nous devons tenter un autre type de campagne, du style AG ouverte. Même si la formule peut m’attirer des critiques. »

 » Face à un Alain Rousset qui a une vision un peu technocratique des choses, j’envisage de mener une campagne de mouvement, dans un esprit commando, en donnant largement la parole aux personnes concernées. Cela peut être le début d’une réponse à la non-existence, à la non-homogénéité, à la non-réalité de cette région. Pour moi, l’idée, c’est finalement  de proposer un laboratoire ».

« Le décalage avec nos compatriotes »Par contre, l’hypothèse consistant à créer un tandem de dirigeants régionaux où une urbaine (Virginie Calmels) serait associée à un rural (Jean Lassalle) est écartée d’un revers de manche. « J’ai rempli des salles dans des banlieues. J’ai été reçu par des maires de grandes villes » rappelle le parlementaire, qui a parcouru 5 000 kilomètres à pied à la rencontre des Français, et qui se fait fort des scores déjà obtenus sur son nom aux précédentes élections, y compris en milieu urbain.

Attaché à son indépendance d’esprit, le député Modem souhaite par ailleurs faire comprendre à des habitants désabusés par le comportement de la classe politique qu’une autre voie peut être suivie. « En menant cette candidature jusqu’à son terme, je veux démontrer par l’absurde le décalage qui existe entre les grands partis et nos compatriotes qui oublient désormais d’aller aux urnes et qui, pour la moitié d’entre eux, votent de façon désespérée, ou bien votent blancs ».

Quoi, les compétences ?Quant aux réserves formulées sur ses compétences économiques – un domaine dans lequel la Région joue un rôle important  –  alors que Virginie Calmels bénéficie de son statut de chef d’entreprise… Là encore, la réponse est vite trouvée. « Lorsque j’ai cessé d’être berger, j’ai créé ma propre entreprise d’ingénieurs-conseils et je l’ai fait fonctionner pendant plus de 30 ans. J’ai travaillé dans toute la France et en Espagne, en réalisant l’assainissement de la moitié de la ville de Bilbao ».

«  Si Mme Je-ne-sais-qui est un bon chef d’entreprise, qu’elle le reste. Mais si elle veut se lancer dans la politique, elle va se rendre compte qu’elle ne peut pas mener les deux choses de front. Sauf à devenir M. Dassault ».

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