Signe de son investissement dans le dossier, Christine Albanel, la ministre de la culture, s’était rendue l’été dernier à Montignac, en Dordogne pour s’enquérir, en personne, de la santé de la grotte de Lascaux. Devant les difficultés des scientifiques à faire disparaître les tâches noires dans la grotte ornée, elle vient de convoquer des scientifiques du monde entier pendant deux jours, afin d’étudier la question. Un moyen de répondre aussi à certaines critiques de personnes qui dénoncent la « politique de l’autruche » du Comité scientifique. A la suite de ce symposium, elle a d’ailleurs décidé de nommer un nouveau comité scientifique indépendant, international, élargi aux sciences dures, « et qui sera autonome par rapport à l’administration », a-t-elle précisé. Il devrait être nommé mi-mai pour une durée de quatre ans. Par ailleurs, elle a suggéré l’ouverture d’une une « grotte laboratoire », afin de tester la meilleure politique de lutte contre les micro-organismes. Le problème est très complexe. Il semblerait qu’une centaine ou plus de micro-organismes cohabitent dans Lascaux et interagissent. La décision a également été prise de sanctuariser la colline de Lascaux en accord avec la commune de Montignac et le Conseil général de la Dordogne.
« Lascaux n’est pas en danger de mort »
D’autre part, Jean Clottes, le président du symposium a formulé, lui aussi, ses recommandations. A savoir : conduire des études d’impact avant toute intervention, comme le recommande l’UNESCO, ouvrir de nouvelles pistes d’études, comme la recherche génomique, établir tous les six mois un bilan de santé de la grotte et le rendre public, organiser un nouveau symposium d’ici trois ans. Ceci étant, il a souligné que malgré la complexité des problèmes en jeu, « la grotte de Lascaux n’est pas en danger de mort ».
Nicolas César