Grippe aviaire : Dépeupler tout en préservant la filière


L'influenza aviaire ne faiblit pas en Dordogne. Une quarantaine de foyers sont recensés et près de 278.000 volailles ont été abattues depuis le début de l'épidémie.

La Dordogne a opté pour le dépeuplement préventif comme d'autres départementsClaude-Hélène Yvard | Aqui

La Dordogne a opté pour le dépeuplement préventif comme d'autres départements

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 21/04/2022 PAR Claude-Hélène Yvard

Malgré des mesures prises dès le 4 avril, deux jours après la confirmation des premiers cas, le virus de l’influenza aviaire ne faiblit pas en Dordogne. Les services de l’Etat confirment ce 21 avril 39 foyers. Depuis le début du mois, professionnels et préfecture travaillent main dans la main pour tenter de préserver une filière qui représente 700 producteurs dont 300 indépendants et qui pèsent 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Parmi les mesures prises, il y a le dépeuplement préventif dans un rayon d’1 km autour d’un élevage infecté mais la profession réfléchit aussi à l’après.

Six ans après les derniers cas détectés, la grippe aviaire est de retour en Dordogne. Et le virus ne semble pas être près de faiblir et ce malgré des températures plus clémentes. Ce 21 avril, les services de l’Etat confirment 39  foyers, et deux autres cas suspects sont en cours d’analyse. Ces nouveaux foyers confirmés sont situés dans les zones déjà impactées.

L’oie du Périgord en danger

La préfecture de la Dordogne a pris un nouvel arrêté ce mercredi 20 avril après un nouveau point sur la situation de la grippe aviaire dans le département. Elle a réuni le mardi 19 avril les services vétérinaires et les professionnels de la filière qui comptent 700 éleveurs en Dordogne de canards, oies, poulets….

Parmi les nouveaux foyers, la ferme expérimentale de l’oie à Coulaures en Périgord vert. « Cette ferme est le plus gros producteur d’oies du département. C’est un peu le vaisseau amiral de cette production emblématique du Périgord. Effectivement, le foyer a concerné des reproducteurs et 700 animaux ont été abattus. Le site fournit presque l’intégralité des oisons de la filière en Dordogne et au niveau national. Oui, il y a de quoi être inquiets pour l’ensemble de la filière volailles et palmipèdes,  mais cela ne veut pas dire la disparition de la production d’oies. Par chance, il reste deux paquets de reproducteurs indemnes dans le sud du Département et le couvoir de Prats-de Carlux, où les mesures de protection ont été prises dès le début de l’épidémie », explique Yannick Frances, élu à la Chambre d’agriculture. 

Compte tenu de l’apparition de nouveaux foyers, les périmètres faisant l’objet de mesures de protection ont été étendus. « 90 communes du département sont désormais en zone de protection, soit 23 de plus que dans le précédent arrêté préfectoral du 16 avril. 371 communes sont désormais en zone réglementée supplémentaire », détaille le communiqué de la préfecture. Le dépeuplement des foyers confirmés et le dépeuplement préventif des élevages situés en zone de de protection ont améné à euthanasier 277 982 volailles en date du 20 avril.

Stopper la pandémie

Cette reprise d’épidémie intervient à un moment inhabituel, après la saison hivernale ce qui interroge scientifiques et professionnels. « L’enjeu, aujourd’hui, c’est ce qui est consommé durant la période estivale. Il ne devrait pas y avoir grand chose cet été sur les tables. Notre stratégie depuis début avril, est de stopper le développement de la pandémie, par un dépeuplement préventif et localisé, tout en préservant l’activité de la filière en essayant de garantir un minimum de volumes pour l’été. Ce qui nous intéresse est de savoir quand on va redémarrer. Sinon, c’est la saison des fêtes de fin d’années qui risque d’être fortement impactée,« poursuit Yannick Francès.

La profession a été entendue. Le nouvel arrêté préfectoral du 20 avril concilie la lutte contre l’épizootie et l’activité des producteurs, notamment ceux qui sont en circuits courts. Le texte précise que par dérogation dans une zone de 3 à 10 km, autour d’un foyer confirmé, les exploitations autarciques assurant l’élevage, le gavage et l’abattage sur site ne font pas l’objet d’abattages préventifs, dès lors que les animaux demeurent sur la ferme. 

 Indemnisations des éleveurs

Pour les animaux des foyers confirmés et les animaux des élevages où un abattage préventif a été ordonné par l’administration, les indemnisations sanitaires correspondantes à la valeur des animaux s’effectueront en deux étapes. L’expertise est établie selon les barêmes du ministère de l’Agriculture et le versement d’une avance est calculé sur 75 % de la valeur des animaux. « Les avances financières sont faites, dès la réception des pièces et documents justifiant les frais engagés », confirme Yannick Francès. 

Les professionnels planchent déjà sur l’après crise. Le Conseil départemental a annoncé la semaine dernière un programme de soutien aux producteurs décliné en sept actions.  Il comprend la lutte contre la propagation du virus, l’accompagnement des investissements en biosécurité et des exploitations, une campagne de promotion, l’adaptation des structures d’abattage. La mesure la plus importante concerne le « développement d’une autonomie territoriale en canetons et oisons », par l’implantation de nouveaux couvoirs et d’élevages reproducteurs en Périgord. 

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