« On n’est jamais mieux servi que par soi même ». Telle pourrait être la devise de la maison Fountaine-Pajot, ou du moins celle de l’époque de sa fondation en 1976, date à laquelle les deux champions internationaux de régate Jean-François Fountaine et Yves Pajot s’associent. Avec Daniel Givon comme gestionnaire et Rémi Tristan comme architecte, Fountaine et Pajot se lancent dans la confection de dériveurs, s’adressant comme eux à des sportifs de haut niveau. Les 4 comparses innovent en fabriquant leur 505, 470 et 420 en « sandwich composite » (un assemblage de plusieurs matériaux en mille-feuille, avec un cœur généralement plus léger, qui peut être par exemple en structure nid d’abeille, ndlr), du jamais vu à l’époque. Aujourd’hui encore, les fondateurs aiment à raconter combien personne ne croyait à leur utilisation du polyester en navigation. Leur instinct est pourtant juste : en 1980, leur prototype de Half Tonner IOR devient champion du monde ; l’année suivante, Jean-François Fountaine et ses amis s’embarquent à bord du Charente-Maritime (21 mètres), fraîchement sorti du chantier, pour remporter la course Open La Rochelle-La Nouvelle-Orléans. D’autres victoires suivront.
Puis, en 1983, Fountaine-Pajot se lance dans le catamaran de croisière avec le Louisiane 37. Particularité : l’espace vide entre les deux coques est comblé pour aménager un carré cockpit, une première du genre. Public visé : les amateurs de voile, en loisirs, désirant faire une longue croisière avec un minimum de confort, associé aux performances techniques d’un bateau de course. Ce sera désormais le leitmotiv de la maison. Pour se faire, Foutaine-Pajot s’associe avec des architectes comme Joubert Nivelt ou Jean Berret.
Une innovation permanente
Epaulée d’une cellule de recherche et développement (une trentaine de salariés aujourd’hui), l’entreprise ne cesse d’innover. En 1986, le Casamance 43 présente de nouveaux ailerons fixes et une vaste nacelle lumineuse avec des ouvertures en liaison direct avec les coques. Les catamarans Fountaine-Pajot surfent sur la vague du succès, et les nouveaux modèles s’enchaînent – huit, entre 1988 et 1995. Foutaine-Pajot se lance alors à l’international. Pour rester dans la course, la société continue d’innover. Elle fait certifier son processus industriel ISO 9002 en 1994, puis adopte la technique d’infusion pour moulage des coques nacelles de ses embarcations en 2002, un procédé moins polluant pour l’environnement que les méthodes d’alors. En 2008, malgré la crise, la société fait un grand bond en avant en faisant son entrée en bourse sur Alternext. La cotation lui permet ainsi de financer son innovation et son industrialisation. « Nous avons surtout ressenti la crise en 2009, donc nous avons fait le choix d’innover et de lancer de nouveaux modèles pour rebondir dès 2010 », explique Erwann de Vuillefroy, responsable des ventes.
Le choix du design
Après le lancement au début des années 2000 d’une version moteur de ses catamarans, la maison développe progressivement l’aspect luxueux de ses modèles. « On a fait énormément de progrès ces dix dernières années sur le confort et le design, notamment dans le choix des couleurs et des matériaux, ou encore le positionnement des entrées de lumière. Personnellement, j’aime beaucoup la fenêtre permettant de voir la grand voile en étant assis dans le carré cockpit, qui n’existait pas auparavant », atteste l’épouse d’Yves Pajot, venue avec son mari découvrir le Saona 47 au Grand Pavois.
L’entreprise recrute
Aujourd’hui, la maison peut se targuer d’une croissance à deux chiffres (+ 20% ces deux dernières années), avec un chiffre d’affaires de 72 millions d’euros pour l’année 2015-2016. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter : le Saona 47 a déjà reçu une petite centaine de commandes, vendus entre la première présentation au salon nautique de Cannes début septembre, et le Grand Pavois. Une pierre à ajouter au palmarès des 3000 bateaux sortis des chantiers Fountaine-Pajot depuis 41 ans. « Nous venons d’embaucher une cinquantaine de personnes dans les 35 corps de métiers, du menuisier au stratificateur, en passant par les magasiniers, et nous nous avons encore des besoins sur certains profils de postes », explique Erwann de Vuillefroy.
Le Saona 47 – fiche technique
Le saona 47 existe en version « propiétaire» avec une suite « parentale » et une version « charter », destiné à la location, avec un aménagement différent des couchettes. Architecte : Berret Racoupeau
Longueur hors tout : 13.94m
Largeur : 7.70m
Déplacement : 13 300.00kg
Hauteur du mât : 21.56m
Grand voile : 75.00m2
Génois : 52.00m2
Motorisation : 2 X 40 CV
Aménagements :
Couchettes : 3 ou 4 de deux places, dont une suite avec salle de bain
Salon terrasse extérieur : 9m2
Bain de soleil avant : 5,5 m2
Réservoir d’eau : 700 L
Réservoir d’essence : 2 x 470 L
Prix de vente : à partir de 478 500€