Thibaut signe la reprise des 95 ha de son patron


La reprise d’exploitation des terres de Jean-Pierre Tétaud par Thibaut Guionneau pour 95 ha en grandes cultures a été rendue possible avec le concours de trois bonnes fées : la coopérative Océalia, le Crédit Agricole et la Safer 17.

Virginie Valadas | Aqui

Jean-Pierre Tétaud, le cédant et Thibaut Guionneau, le nouvel exploitant

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 11/08/2023 PAR Virginie Valadas

Thibaut Guionneau peut être content, alors que sont réunis autour de la table sur la terrasse de son cédant Jean-Pierre Tétaud, tous les partenaires qui ont permis son installation sur 95 ha de grandes cultures à Balanzac, près de Saujon en Charente-Maritime. Depuis le 1er janvier 2023, il a obtenu son permis d’exploiter une partie des terres de l’ancienne exploitation de Jean-Pierre Tétaud dont il a été le salarié pendant 12 ans. D’une part, il connaît bien les lieux où il a acquis expérience et parfaite maîtrise des outils, d’autre part, début juillet, il a terminé les moissons, plutôt satisfaisantes, de ses cultures d’hiver : 30 quintaux de colza, 74 de blé dur, 72 de blé tendre et 61 quintaux d’orge de brasserie.

Océalia, la Safer et le Crédit Agricole

Ce jour-là, sur la terrasse de Jean-Pierre Tétaud et autour de Thibaut sont réunis Christian Manuel Huni, directeur général adjoint de la coopérative Océalia, Hervé Guitton, responsable région chez Océalia, Christine Guilhamet, responsable service financement de l’agriculture au Crédit Agricole, Céline Moineau Bernard, conseillère agriculture au Pôle Pro du Crédit Agricole de Royan, Alexandre Arnaud, directeur départemental de la Safer Charente-Maritime et Christophe Dedouche président du comité technique Safer 17. Autant d’intervenants qui ont cru à ce projet apportant leur pierre à l’édifice pour que cette reprise d’exploitation soit une réussite. Il s’agissait tout de même d’un montant total de 468 000 euros, dont 353 000 euros de foncier, environ 100 000 euros de matériel sans oublier le montant du terrassement d’un hangar en panneaux photovoltaïques.

Six mois de préparation

Quand Jean-Pierre Tétaud envisage de céder une partie de son exploitation (il a conservé des vignes) pour goûter une semi-retraite méritée, il se tourne vers celui qui a montré constance, motivation et sens de l’initiative en travaillant à ses côtés, Thibaut Guionneau car ses enfants ne sont pas intéressés par le métier d’agriculteur. Après de premiers contacts infructueux avec la Chambre d’Agriculture pour mettre en oeuvre cette reprise, cédant et porteur de projet, se tournent notamment vers la Safer et la coopérative Océalia à laquelle Jean-Pierre Tétaud est adhérent. Le Crédit Agricole sera lui le partenaire bancaire.

Entouré des partenaires, Thibaut Guionneau s’est vu remettre le chèque FASCINA de 1 479€ par Christophe Dedouche, président du comité technique Safer 17

Bonne pioche pour le duo : « Le projet représente exactement le genre de dispositif que l’on peut mettre en place, c’est presqu’un cas d’école et tout s’est très bien passé » commente Alexandre Arnaud de la Safer 17. Mais il est vrai que cela s’anticipe et se prépare, « il faut que le cédant puisse se tourner vers nous le plus tôt possible afin que nous puissions rapidement évaluer l’aide que l’on peut apporter et envisager sa mise en place ».

Concernant Thibaut Guillonneau, il a bénéficié de plusieurs outils  proposés par l’opérateur foncier. D’abord, le portage foncier sur 29 ha. Dans 5 ans, sur le principe d’une acquisition progressive, le nouvel installé achètera ces terres que la Safer lui loue, après les avoir acquises auprès du cédant. Avantage pour le jeune : le loyer du fermage sera déduit du prix d’achat des terres à l’issue du portage. Un mécanisme précieux pour réduire l’investissement initial et faciliter ainsi l’accompagnement de la banque pour le reste du projet d’installation. Car Thibault a aussi acheté 20 ha en direct à son ancien employeur. Un achat pour lequel il a pu bénéficié, pour 1 500 euros, du FACSINA, une aide financière de la SAFER Nouvelle-Aquitaine, permettant d’alléger les frais notariés des jeunes installés. Autre outil foncier mis en oeuvre, une convention de mise à disposition sur une quarantaine d’hectares pour laquelle la Safer joue cette fois le rôle d’intermédiaire locatif. Enfin, Thibaut Guionneau est aussi lauréat d’un prêt d’honneur de 15 000 euros de Charente-Maritime Initiative.

L’accompagnement d’Océalia

Autre partenaire à s’être impliqué en amont de cette transmission, la coopérative Océalia. Selon Christian Manuel Huni, il s’agit d’avoir une approche globale et d’accompagner le jeune agriculteur qui s’installe. « Nos conseillers d’exploitation sont là pour évaluer la reprise de l’exploitation d’un point de vue financier, technique, environnemental et agricole bien sûr. Il serait réducteur de nous considérer seulement comme des techniciens ». Le nouvel exploitant est préparé à être un chef d’entreprise, avec un budget prévisionnel, même si en agriculture, il y a toujours deux inconnues dans l’équation : la météo et les cours des céréales très volatiles en fonction des événements mondiaux comme l’illustre la guerre en Ukraine.

Mais la coopérative est là pour évaluer cette gestion du risque, pour sécuriser l’exploitant et pour l’accompagner dans la mise en pratique des nouvelles normes environnementales voire l’usage des nouvelles technologies (drone, système d’irrigation…). « Le but de la coopérative Océalia n’est pas de faire du profit coûte que coûte, mais d’optimiser les revenus de l’exploitant à l’hectare. Ce que nous souhaitons, c’est garantir le meilleur prix à l’agriculteur. C’est pour cela que l’on développe des nouveaux marchés, de nouveaux débouchés, comme avec le pop-corn ».

Efforts et confiance

Pour Thibaut Guionneau, tous les voyants sont au vert. D’autant plus que fin 2023, il récupère une partie de l’exploitation de son père (l’autre partie reviendra à son frère qui est déjà installé) à deux encablures de son exploitation. Qui plus est, les Guionneau travaillent en famille et mutualisent le matériel.

Autant de garde-fous qui permettent d’envisager l’avenir sereinement pour le jeune agriculteur, qui reste aussi chef de cultures dans une autre exploitation céréalière. Thibaut se dit particulièrement motivé pour redoubler d’efforts et montrer qu’il est digne de la confiance que lui ont accordé tous ces partenaires. Jean-Pierre Tétaud quant à lui ne se voyait pas céder son exploitation à un autre que Thibaut qui en travaillant à ses côtés pendant 12 ans lui a permis, notamment, de prendre des congés : « j’avais et j’ai toujours une grande confiance en lui ». 

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