En Bordelais des vendanges de grande qualité et la promesse d’un beau millésime


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En Bordelais des vendanges de grande qualité et la promesse d'un beau millésime

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 23/09/2009 PAR Joël AUBERT

Cette année comme d’habitude le travail au chai c’est à dire la vinification jouera pleinement son rôle dans l’élaboration de vins de qualité. Mais le « chai » ce sera, ce devra être, en quelque sorte, la cerise sur le gâteau. En effet, la récolte des rouges qui ne démarre vraiment qu’en cette troisième semaine de septembre est magnifique. Et l’adjectif, ici, ne doit pas au vocabulaire classique que commande une communication réussie. Il exprime la satisfaction du vigneron au terme d’une année de labeur: il rentre au pressoir des raisins dont la maturité est optimale et l’état sanitaire est parfait.

Des blancs exceptionnels
Les blancs ont ouvert le bal depuis les derniers jours d’août, avec un temps fort, dans la semaine du 7 septembre pour le cépage sauvignon. Deux témoignages se rejoignent pour mettre en évidence la promesse d’un millésime exceptionnel. Eric Bantegnies du château Bertinerie propriété phare des Côtes de Blaye, désormais Premières Côtes de Bordeaux, est enthousiaste. Tout en supervisant la cueillette du merlot noir à laquelle s’affaire une troupe de 72 vendangeurs, il évoque la récolte des blancs et les premières dégustations:  » ils sont très aromatiques et l’équilibre est remarquable entre des degrés élevés et des acidités au meilleur niveau ; ce sera très bon ;des vins pleins de fraîcheur, avec ce qu’il faut de gras que le degré d’alcool autorise. Celui-ci dépasse en général le 13 ! Première analyse que partage et confirme Georges Pauli de Sogevignes, directeur technique de plusieurs propriétés, qui évoque lui-aussi » des vins très aromatiques, une maturité superbe, tant dans les sauvignons que dans les sémillons  » enfaisant référence, en particulier, aux vendanges dans la propriété de Malagar chère à François Mauriac. «Des vins dignes d’un grand millésime ajoute-t-il, généreux, amples, aromatiques et très frais »

Un léger souffle de réchauffement…
Les rendements en blanc sont en règle générale au rendez vous. Les vignerons, en revanche, pouvaient avoir quelques craintes, spécialement sur des terroirs de graves pour les quantités, en rouge, à cause de l’impact de la sécheresse. Et c’est à ce moment là que le ciel s’est entrouvert, les pluies de la semaine du 14 septembre étant arrivées à point nommé, parfois juste un peu tard, pour dilater les baies. Georges Pauli parle d’un « merlot assez exceptionnel au degré élévé » mais constate « un décalage entre la maturité alcoolique et la maturité phénolique, une situation que l’on rencontre dans des climats plus chauds, en Languedoc, en Espagne notamment. Un soupçon de réchauffement climatique, d’ailleurs envisagé par le chercheur Hervé Le Treut, à Bordeaux, il y a quelques jours (aqui.fr du 16/09 ),soufflerait ainsi sur la plus grande appellation de vins fins du monde…Pour Eric Bantegnies dont la conduite de la vigne en lyre reste inédite en bordelais,- ce qui permet un ensoleillement de la grappe renforcée – le ramassage des merlots a débuté le 16 septembre et s’est poursuivie en partie les 17 et 18 a repris le 21 et devrait s’achever ce 23 » septembre : « nous enregistrons des degrés très élevés, fruit de la sécheresse et des vents chauds qui ont permis, par évaporation, une grande concentration ; nous avons constaté d’abord un petit décalage entre la puissance en sucres et la maturité phénolique des pépins mais, maintenant, nous y sommes . » Et notre vigneron deciter, par comparaison, et avec d’infinies précautions,des millésimes qui ont marqué la décennie : 2005, 2000 ? En tout cas les premiers remontages, ces opérations d’arrosage des hauts de cuve en fermentation avec le jus que l’on écoule sont éloquents : la couleur est très présente et il va falloir être vigilant pour trouver le bon équilibre, la finesse qui sied absolument à un grand millésime…

En attendant le cabernet sauvignon
Mais les vendanges sont loin d’être terminées. Dans les rouges l’heure des cabernets francs viendra, puis celle des cabernets sauvignons dont il y a tout lieu de croire, qu’avec la pluie de ces derniers jours, ils atteindront vers les 5, 10 octobre une qualité, supérieure encore, à celle des merlots. Quant aux vignobles des grands blancs liquoreux qui se demandaient si avec pareille sécheresse la pourriture noble serait au rendez vous, et surtout quand, ils sont désormais plus rassurés : les pluies de la fin de semaine dernière et les brouillards de ces trois derniers jours permettent une belle pénétration du botrytis. Promesse quand tu nous tiens.
Elle ne saurait faire oublier, cependant, les vignerons dont la récolte a été en partie détruite par les orages de grêle de mai et pour lesquels ce qu’il reste de raisins à cueillir est aussi compliqué que peu rémunérateur.

Joël Aubert

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