« Le Périgord des peintres » est un livre d’impressions, de ce que l’on ressent face à un attachement à une terre et à ses hommes. C’est un recueil d’émotions, de celles que certains ont vécues et qu’ils ont transmis au travers d’une peinture, d’un dessin, d’une gravure… et de celles qui se réveillent en celui qui découvre l’ensemble, réuni ici. C’est un creuset de l’âme, celle d’un pays aimé et parfois méconnu, que l’on présente ici sous ses multiples jours : le Périgord des origines, des légendes et des sorts, aux impressionnants bois gravés de Louis-Joseph Soulas, ou aux croquis de Lucien de Maleville qui évoquent, dans leurs tracés, le gras de la terre. La lumière des ciels clairs ou parfois noueux des orages, la chaleur ou la sauvagerie apaisée de l’école paysagère de Périgueux. Le Périgord des plateaux infinis, d’horizon de ciel et de champs, au vent enivrant d’envoûtement. On le découvre plus loin comme un homme au caractère trempé dans le rire et la caricature. Dans la démesure et le recueillement, à l’image de ce qu’en livre Marcel Pajot : une aquarelle d’arbre déraciné que l’on dirait de griffes, un concert une soirée d’août dans une petite église plusieurs fois séculaire.
Dans ce livre, se côtoient l’intime et l’imaginaire. C’est une déclaration d’identité, aux riches origines, d’un terroir où le temps immuable se pare d’humbles atours, touchants, et de splendeurs sauvages. « C’est une déclaration d’amour à un terroir », à un morceau de terre dont le cœur bat si clair, et c’est bien ainsi qu’on le reçoit. Avec l’irrésistible envie d’y revenir souvent.
Photo: Aqui.fr
Anne DUPREZ
« Le Périgord des peintre », Jean-Michel Linfort.Editions Fanlac.www.fnlac.com