Depuis septembre, ces trois entreprises espagnoles d’évacuation et de stockage du bois travaillent nettoient 3 000 hectares de forêt ravagés en janvier dernier par la tempête Klaus. Mais, visiblement, cela n’est pas du goût de tous les habitants. Ceux qui ont incendié les quatre engins, dont la valeur se situe entre 150.000 et 300.000 euros, ont écrit « espagnols dehors » sur un bidon de fuel, à côté des véhicules. Pour autant, le « côté xénophobe (de l’acte de vandalisme) n’est pas forcément la réalité, compte tenu des enjeux économiques liés aux marchés de nettoyage », nuance la gendarmerie de Parentis-en-Born. « On n’a pas assez d’éléments aujourd’hui pour dire que c’est un acte à caractère xénophobe », précise le capitaine Patrick Huchet. De nombreux opérateurs européens, espagnols mais aussi autrichiens et allemands, travaillent dans le massif depuis la tempête, qui a mis à terre quelque 40 millions de m3 de bois, soit plus de cinq années de production.
Des élus « révoltés » par cet acte de vandalisme
Quoi qu’il en soit, les élus locaux s’insurgent face à de tels actes. Pierre Darmanté, maire d’Arjuzanx et président de l’association des communes forestières des Landes, s’est dit « révolté » par cette inscription « alors que la forêt landaise a intégré des générations d’Espagnols et de Portugais ». De son côté, Henri Emmanuelli, président du Conseil général des Landes, a condamné « les messages discriminatoires tenus à l’égard des ouvriers espagnols ». « Ces incidents graves entraînant le chômage de 5 personnes sont inadmissibles, après l’épreuve de cette terrible tempête où la solidarité landaise s’est exprimée avec force », a-t-il indiqué dans un communiqué. Les élus locaux espèrent désormais que d’autres incidents ne surviendront pas. La tempête a déjà fait suffisamment de dégâts comme cela.
Nicolas César