Patrick Brossé, chef cuisinier de l’Aragon sur le boulevard des Pyrénées, raconte : « Ce sont mes souvenirs d’enfance qui ressortent avec les aromates de la poule. Un bon bouillon et le gras de la poule se mélange au riz. J’ajoute un talon de jambon pour parfumer. » Et le grand cuisiner nous confie, « vous savez, la vraie cuisine c’est toujours celle de notre maman. » Patrick Brossé a remporté il y a deux ans le titre de la meilleur Poule.
La Poule au Pot, le plat typiquement béarnais
Selon les prescriptions d’Henri IV, tout le monde a droit à la Poule au Pot ! Un plat œcuménique qui nous rappelle le goût marqué de la simplicité. « Tout le monde a le droit de vivre heureux ! aurait-dit le Vert-galand, ceux qui sont enfermés et ceux qui sont malades, autant que ceux qui sont dehors riches et bien portant. » La semaine débute par la Poule au pot de la solidarité. La veille de l’ouverture des hostilités, dix associations paloises organisent leur Poule au Pot. 350 personnes se sont activées le soir du 11 décembre. Tandis que certains épluchent les légumes et farcissent la poule, d’autres décorent les tables, servent et débarrassent les assiettes. Et pour 1 euro, les plus démunis mangeaient un bon repas chaud.
Ensuite, durant la semaine, quarante restaurants inscrivent leur recette sur les cartes. En parallèle, les commerçants, les producteurs locaux et les grandes surfaces mettent en avant les produits du terroir afin que tous les foyers la puissent concocter. Aussi les chefs cuisiniers des collèges, des lycées, des hôpitaux, des universités et de la prison de Pau, préparent la Poule au Pot, mais pas seulement, puisqu’ils échangent leurs trucs, réfléchissent à la recette, la font évoluer. La tradition passe aussi, des étudiants aux enfants en passant par le lycée hôtelier qui a mis la Poule au Pot à son programme. Tout le monde valorise le patrimoine à sa manière ! Une chose est sûre, de fil en aiguille, la Poule au Pot redevient le plat typiquement béarnais.
Olivier Darrioumerle